Synopsis
Paris années 1970, le colonel Toulouse chef de l’espionnage en France rentre de vacances et s’aperçoit que le colonel Milan, a monté une machination à base de trafic de drogue aux Etats-Unis pour le compromettre, ruiner sa carrière, et lui piquer son fauteuil. Mais Toulouse a venu venir Milan avec ses gros sabots et a décidé de lui tendre un « piège à cons ». Il demande à Perrache, son bras droit d’aller chercher à l’aéroport le premier quidam venu et de faire croire à Milan que c’est un nouveau contact…
CRITIQUE
Même si le jeu exagéré de Pierre Richard a perdu de sa fraîcheur, on suit les tribulations de ce grand blond avec délectation.
Tout d’abord le scénario de Yves Robert et Francis Veber est une réussite qui sait allier grenouillages et turpitudes des services secrets avec la comédie. Ils passent en revue tous les coups tordus dont sont capables les barbouzes de tout poil et c’est un régal.
Suivent les dialogues cinglants d’hypocrisie et de méchancetés larvées. Les duels verbaux entre Jean Rochefort et Bernard Blier sont magistraux. Les acteurs sont tous magnifiques: à la tête le quatuor Jean Rochefort, Paul Le Person, Jean Carmet et Bernard Blier.
Sans oublier la carte séduction avec Mireille Darc dans sa robe signée Guy Laroche qui a marqué les esprits des cinéphiles. La légende veut que le secret avait été maintenu sur l’échancrure dorsale de la robe et que Pierre Richard l’a découverte en tournant la scène.
Les seconds rôles ont de l’épaisseur. Même l’espion qui lors d’une pose de micro et de fouille de l’appartement du grand blond, passe son temps à défaire une poupée russe puis à ré-emboîter tous les éléments est très bon. Une pensée pour Jean Saudray (1928-2002) et Maurice Barrier éternels seconds rôles sans lesquels les films des années 1960-1980 n’auraient pas la même saveur.
Yves Robert producteur, scénariste et réalisateur de ce film s’offre aussi un rôle de chef d’orchestre et s’avère bien tirer son épingle du jeu dans ce « Mozart massacre » auquel on assiste.
Enfin le dernier mais non le moindre, la musique de Vladimir Cosma véritable « hit » radiophonique et son générique de début signé Gérard Majax qui distribue les cartes et les manipule. Générique devenu célèbre dans les foyers français. L’utilisation du cymbalum comme ligne de basse (instrument privilégié pour illustrer les films d’espionnage) et de la flûte de pan pour la partie mélodique est remarquable.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Le face à face au début du film entre Toulouse qui rentre de vacances et Milan qui lui a fait un enfant dans le dos pendant son absence. Génial!
L’ANECDOTE
Yves Robert a dû réviser son vocabulaire lors du lancement des prises de vues. Quand après avoir dit « Partez! » le facétieux Jean Carmet a pris un taxi et est rentré chez lui; il a préféré par la suite utiliser le « Jouez! » pour lancer les acteurs dans le tournage des scènes.