Synopsis
Le gendarme Cruchot qui sévit dans dans les Alpes, est promu et muté maréchal des logis chef à la brigade de Saint Tropez. A peine arrivé en car avec sa fille, il est accueilli par deux chaleureux et dilettantes gendarmes de la brigade. De suite Cruchot remet de la discipline et réinstaure le garde-à-vous. Sur le trajet qui mène du port à la brigade il dresse pas moins de 9 procès verbaux. Mais l’objectif de son supérieur est d’arrêter des nudistes qui se dérobent…
CRITIQUE
Le plus grand succès de Jean Girault (1924-1982) dans les salles et la starisation de Louis de Funès.
Et pourtant pas de quoi se lever la nuit pour se raconter le film.
On serait bien en peine!
Le scénario n’est qu’une succession de saynètes sur les deux premiers tiers du film, le troisième étant dévolu au vol du Rembrandt. Petites scènes empilées les unes sur les autres avec un fil très léger pour ossature narrative.
Si Louis de Funès et la troupe de gendarmes (Michel Galabru, Christian Marin, Jean Lefebvre, Guy Grosso et Michel Modo ) tiennent plutôt bien leur personnage, c’est loin d’être le cas avec le reste de la distribution.
Et avant tout la poignée de jeunes qui non seulement sont tous mauvais comme cochons mais de plus n’ont rien à défendre, si ce n’est à gueuler les uns plus fort que les autres pour se faire entendre.
A mon avis en mai 1968 le père Girault a du voir le sol se dérober sous ses pieds tellement il a l’air bien en phase avec la jeunesse de son pays qui dans son film consomme l’alcool mais pas le sexe!
Les trois voleurs de tableaux sont catastrophiques. Les acteurs italiens qui jouent les malfrats à la petite semaine des quatre jeudis sont justes présents pour justifier la coproduction franco-italienne. Pour l’exploitation de leur talent on repassera!
Je ne parlerai pas de la crédibilité du scénario proche du néant.
Il faut se dire que ce film est un conte moral (voir moralisateur) pour public français sous le général de Gaulle. A tel point que c’en est parfois sinistre.
Restent Fernand Sardou le paysan, et France Rumilly la bonne sœur, les deux qui aient du répondant face à la vedette du film.
Jean Girault n’est pas un réalisateur inventif (c’est le moins que l’on puisse dire) mais pour ce film il trouve (parfois) une certaine efficacité. Mais il cède aussi facilement au remplissage comme ce twist inutile aux paroles imbéciles censées encenser les bonheurs de la vie tropézienne en été.
Tout un programme!
La musique de Raymond Lefevre cassera la baraque chez les disquaires. Métier de commerce aujourd’hui quasi disparu où l’on vendait des disques vinyles sous forme de 33T 45T ou 78T. Certains étaient spécialisés (rock, musique classique) et de bons conseils!
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Bien entendu les 4 km parcourus en 2cv avec prière à l’appui. De loin le meilleur du film et le plus comique et joyeux.
L’ANECDOTE
Avant de travailler avec Louis de Funès de façon très régulière, Jean Girault de 1960 et 1964 a tourné 6 films avec Darry Cowl et Francis Blanche.