FILLE DU DÉSERT (LA)
- Dorothy Malone, Harry Woods, Henry Hull, James Mitchell, Joel McCrea, John Archer, Virginia Mayo
- Raoul Walsh
- Film noir, Western
- 1949
- Colorado Territory
- USA
- Edmund H. North, John Twist
- David Buttolph
Synopsis
Wes McQueen est un hors-la-loi qui commence à avoir une certaine renommée pour le nombre de ses méfaits. Mais il est actuellement en prison. Sa grand-mère vient lui rendre visite mais elle n’est pas autorisée à le voir. Elle laisse au shérif un panier contenant un gâteau, une bible et une paire de chaussettes et un message : Le cheval blanc sert à présent à tirer la charrette. Quand l’adjoint du shérif après fouille du panier remet celui-ci au prisonnier, Wes McQueen commence par détricoter une chaussette. Quelques instants plus tard il est dehors et l’alerte pour son évasion est donnée…
CRITIQUE
Remake version western de son propre film noir « La grande évasion » (« High Sierra« ) (1941) avec Humphrey Bogart et Ida Lupino. Le film est en dessous de son aîné mais mérite le détour. Notamment et c’est une force chez Raoul Walsh, pour l’utilisation de ses décors extérieurs qui ne sont pas sur l’écran que pour faire joli. Ils ont une utilité dans le récit.
La scène finale en cela est exemplaire. c’est une des plus belles fins de western qui soit. Lyrique et dramatique elle se situe dans un canyon spectaculaire qui écrase les personnages et fait pressentir l’inéluctable tragédie.
Ce western introduit les éléments du film noir comme la femme fatale et la tragédie finale. En cela le film est remarqyable.
Cependant « La fille du désert » souffre d’un casting faible.
Si Joel McCrea s’en sort bien dans le rôle d’un bandit qui veut faire son ultime coup avant de raccrocher et s’acheter une ferme, les autres acteurs sont bien fades.
Certes Virginia Mayo a bien du sex-appeal mais ce n’est pas suffisant pour tenir les scènes de dialogues et dans ce film ils sont parfois (trop?) long. Et la belle semble assez limitée dans son jeu. Même si à la fin elle est parfaite dans une montée de folie assez impressionnante.
Dorothy Malone est elle plutôt desservie par son rôle de fillette à papa. Elle aussi arrive à se révéler in extremis quand dans sa dernière apparition en révélant son âpreté au gain pour se sortir de son trou à rat où avec son père ils survivent.
Les deux acolytes de l’attaque du train sont quant à eux bien falots. Et ce n’est pas leur antagonisme un brin artificiel dans l’écriture qui les sauve. La caractérisation fait de leurs personnages des méchants imbéciles et pas très dangereux, ce qui empêche le spectateur de frémir quand ils ont décidé de se débarrasser du héros.
L’on s’aperçoit donc qu’il s’agit aussi d’un problème d’écriture qui mine le film.
Le scénario est approximatif dans la caractérisation des personnages, et parfois assez dilettante dans les enchaînements des scènes comme cette poursuite à pied d’une locomotive et son wagon qui parcourent une bien grande distance pour être rejointe si vite.
Le western assez bavard contient cependant trois scènes mémorables, une attaque de diligence, une attaque de train et un final époustouflant. D’ailleurs le film aurait dû s’arrêter là. Les deux minutes qui suivent n’ont aucun intérêt.
La musique de David Buttolph n’est pas mémorable mais elle ne dessert pas pour autant le film.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
L’attaque du train farci d’hommes du shérif, mais les plans des uns et des autres sont tous déjoués par le héros. Tout y est parfait de la réalisation au montage. Sens du rythme et du spectaculaire, inclusion des décors dans le récit. Raoul Walsh est un maître du western.
L’ANECDOTE
Joel McCrea (1905-1990) a débuté au cinéma à la fin des années 1920. Jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale il alterne les rôles et les genres. Mais à partir de 1945 il n’incarnera plus que quasiment des héros de western. Son ultime grand film est « Coups de feu dans la sierra » (1962) de Sam Peckinpah.