…ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS
- Clint Eastwood, Gian Maria Volonté, Joseph Egger, Klaus Kinski, Lee Van Cleef, Luigi Pistilli, Mario Brega
- Sergio Leone
- Buddy movie, Western, Western italien
- 1965
- E per qualche dollaro in più
- Italie, Espagne, RFA
- Fernando Di Leo, Fulvio Morsella, Luciano Vincenzoni, Sergio Donati, Sergio Leone
- Ennio Morricone
Synopsis
Le colonel Mortimer qui a emprunté le train en direction de Santa Fe, tire la sonnette d’alarme au moment du passage du train à la gare de Tucumcari. Il est à la poursuite d’un outlaw nommé Guy Calloway. Le colonel Mortimer, entre dans un saloon, et demande au barman où se trouve l’homme recherché pour 1000 dollars. Le barman lui dit qu’il est dans une chambre à l’étage. Calloway malgré sa tentative de fuite est abattu par Mortimer. En percevant sa prime et en se renseignant sur le dénommé Baby « Red » Cavanagh recherché pour 2000 dollars il apprend que celui-ci se trouve sûrement à White Rock, mais qu’il a déjà à ses trousses un chasseur de prime surnommé le manchot…
CRITIQUE
Premier grand choc au cinéma pour moi. Ce deuxième film de Sergio Leone dans le genre du western italien, bénéficie de plus de moyens que « Pour une poignée de dollars » (« Per un pugno di dollari« ) (1964), et cela se ressent dans la complexité du scénario écrit avec Fulvio Morsella, Sergio Donati, Luciano Vincenzoni, et Fernando Di Leo. Sergio Leone s’autorise des flashbacks peu usités dans le genre. Mais aussi il a accès à une variété de décors, assez phénoménale. Enfin la mise en scène est plus aboutie.
Soin des décors nombreux et réalistes, gros travail sur le son et les bruitages (cliquetis des éperons, sifflement des balles, allumette qui s’enflamme). Et un Techniscope à couper le souffle.
Sergio Leone inaugure aussi un ton cynique qui frappe le spectateur. Les deux chasseurs de primes ne valent guère plus que le gibier qu’ils poursuivent. Leurs méthodes sont violentes, expéditives, et leur association n’est qu’une façade, chacun essayant d’écarter l’autre dans la course aux primes.
Clint Eastwood et Lee Van Cleef composent deux chasseurs de primes antagonistes (Buddy movie en forme de western) qui marqueront à jamais l’image de cette profession. Et le western.
La composition de Gian Maria Volontè en bandit mexicain sous l’emprise de la drogue est elle aussi tout à fait remarquable. Reste encore quelques maladresses et longueurs notamment la scène où les deux chasseurs de primes mesurent leur force dans la rue comme deux gamins, ou le tabassage des deux chasseurs de prime par la bande du Mexicain.
Mais l’ensemble est plutôt formidable.
La musique de Ennio Morricone prend une vraie amplitude notamment lors de l’association de la musique d’une montre qui remémore une mort passée et celle de la trompette en degüello qui annonce une mort imminente. Autre immense moment émotionnel quand le duel a lieu dans une église et que c’est l’orgue qui prend le relais du carillon de la montre.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La scène de pré-générique filmée en plan large, très large. Un homme à cheval traverse le désert. On entend siffloter un homme hors champ. Et au bout de quelques instants l’homme à cheval se fait descendre. On ne sait pas par qui, ni pourquoi. Et déjà le générique et la musique de Ennio Morricone nous transportent avec une guimbarde et des sifflets aussi forts que la guitare électrique. Surprenant, sensationnel, génial.
L’ANECDOTE
Pour ce deuxième western italien Clint Eastwood reçoit 50 000 dollars (15 000$ sur le film « Pour une poignée de dollars« ) et un billet première classe (contre un billet en classe économique) pour le voyage en Italie. La carrière de Clint Eastwood prend son envol. Pour Lee Van Cleef s’est une résurrection cinématographique. Ce film relance sa carrière au point mort.