Synopsis
Région parisienne fin des années 1970, Arnaud de Maule, un savant et châtelain convoque un détective privé Claude Alphand, Mais lorsque le détective arrive chez lui, sous le borsalino les cheveux longs d’une superbe femme apparaissent. Une fois l’effet de surprise passé, de Maule demande à la détective, de retrouver la trace des personnes qui s’introduisent dans son domaine et mettent en danger ses recherches. Claude Alphand retrouve très vite la trace de ces intrus. Ils appartiennent à une sorte de secte dans qu’ a rejointe Chloé maîtresse d’Arnaud de Maule…
CRITIQUE
Film qui manie l’étrange et le contre-pied avec plus ou moins de bonheur.
En ce qui concerne l’étrange c’est plutôt moins. L’intrigue du film est bien trop absconse pour susciter un intérêt durable.
Pour ce qui est du contre-pied c’est tout à fait réussi.
Et Catherine Deneuve y est pour beaucoup. Assumant son rôle jusque dans les bagarres à mains nues. Elle assomme son prochain avec un bel entrain et se rappelle au bon souvenir de Diana Rigg dans la série britannique « Chapeau melon et botte de cuir ».
De la même façon elle ne s’en laisse pas compter et sait adapter son vocabulaire à son interlocuteur elle peut avoir un discours châtié ou jurer comme un charretier. Et là c’est au roi des détectives de l’écran auquel on pense : Humphrey Bogart. D’autant qu’elle fume, picole et emballe les demoiselles comme Marlowe.
Ça fait sacrément du bien au spectateur assommé par une surenchère de violence dans le cinéma du XXI siècle contrebalancée hypocritement par une autocensure où l’on ne boit ne boit plus d’alcool et surtout on fume plus!
Hugo Santiago propose un cinéma où l’irrationnel flirte avec l’enquête policière. Et l’on préfère nettement la seconde au premier. La partie « scientifique » ou « science fictionnelle » est trop évasive pour que le spectateur en saisisse le danger. Les scènes de ralentis dans le village sont un poil trop longues et n’apportent rien au récit.
Par contre il propose des cadrages et des éclairages magnifiques. Il met en valeur ses acteurs et surtout son actrice principale.
La musique de Michel Portal est elle aussi assez absconse.
Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à nos jours.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Premier plan du film la détective Claude Alphand est filmée de dos alors qu’elle traverse la cour du château où elle a été invitée à se rendre pour prendre contact avec son client. Toutes les intentions du réalisateur Hugo Santiago sont là. Images léchées, plan séquences, et surprises.
L’ANECDOTE
Catherine Deneuve a un avis mitigé sur son expérience d’actrice. Enthousiaste sur la forme, elle est beaucoup plus réservée sur le fond et le résultat final.
« C’est un film qui n’est pas tout à fait réussi, mais je l’aime bien. En le revoyant récemment, je me suis moi-même un peu agacée. J’aurais dû jouer avec un peu moins de sérieux. Ça manquait de simplicité. Mais ce rôle, c’était le rêve : pouvoir tirer au revolver, casser la figure… Le mythe de la grande blonde glaciale en prenait un coup ! Et cela m’amusait de montrer une femme qui, dans un métier d’homme, ne profite pas de son charme féminin. »
« Pour « Écoute voir« , j’avais été emballée par le scénario, j’ai beaucoup d’admiration pour Hugo, mais il aurait fallu quelque chose qui le pousse vers plus de réalisme. Il y avait trop de second degré, on regardait ça un peu comme dans un miroir. Le personnage que j’interprétais n’était pas assez charnel. »
« Bien que le film ne soit pas entièrement réussi, j’aime beaucoup « Écoute voir«
NOTE : 13/20