Synopsis
Banlieue de Rome début des années 1960 Vittoria la trentaine quitte Riccardo. Pas de cri pas de larmes, mais le constat que l’histoire entre eux deux est finie. Vittoria après avoir fait la fête avec une amie rejoint le lendemain sa mère qui boursicote quotidiennement à la bourse de Rome. Elle rencontre Piero un jeune agent de change arriviste et cynique…
CRITIQUE
Ce film achève une trilogie sur le couple entamée par « L’avventura« , poursuivie par « La notte« .
Ecrit par Michelangelo Antonioni et Tonino Guerra, le film s’avère plus que pour les deux précédents, une recherche formelle sur le plan cinématographique.
Un film sur les sentiments amoureux entre Vittoria (Monica Vitti) petite bourgeoise qui vient de rompre avec le confort matériel que lui offrait Riccardo l’architecte plus âgé qu’elle et posé (Francisco Rabal), et Piero jeune loup assoiffé d’argent et au mode de vie ostentatoire (Alain Delon).
Le réalisateur alterne les silences de Vittoria et l’hystérie de la bourse, les plans serrés sur Monica Vitti et les plans plus larges sur cette banlieue désertée la journée de tous ses habitants, et écrasée de chaleur.
Mais la qualité formelle tue un peu le fond (le scénario) et l’ennui parfois s’installe aux côtés du spectateur. L’exercice de style nuit au récit et semble un peu vain.
A voir cependant ne serait-ce que pour les plans de fins chargés de poésie magnifique comme des tableaux de Giorgio de Chirico.
La musique de Giovanni Fusco est très discrète et peu utilisée par le réalisateur.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Vittoria après sa rupture se rend avec une amie chez une voisine de l’immeuble. Celle-ci a passé quelques années au Kenya et avoue sa nostalgie pour ce pays malgré le racisme qu’elle éprouve pour les africains. Vittoria, grimée, se lance alors dans une danse tribale pour exorciser sa journée de rupture. Magnifique!
L’ANECDOTE
Le film reçoit le prix du jury à Cannes en 1962.