Synopsis
Son père étant condamné à mort pour avoir assassiné sa femme indienne et infidèle, Scot Chavez décide d’envoyer sa fille dans le ranch d’un sénateur dont la femme est une amie et qui permettra à Pearl de poursuivre son éducation. Avant que son père ne soit pendu, il fait promettre à Pearl qu’elle aura un comportement exemplaire digne des filles de la meilleure société. Elle est accueillie à l’arrivée de la diligence par Jesse MacCanles, l’aîné de la famille du Sénateur Jackson MacCanles. Ce dernier est attiré par la fille mais de nature timide. Contrairement à son frère Lewton « Lewt » MacCanles mauvais garçon à la vie tumultueuse qui provoque la belle Pearl et lui arrache des baisers tout en la mettant dans des situations équivoques auprès de ses tuteurs. Entre Pearl et Lewt c’est une relation de haine/passion qui va s’installer jusqu’au drame…
CRITIQUE
Voici un film qui parvient à résister à sa production chaotique.
Pas moins de 6 réalisateurs ont succédé à King Vidor derrière la caméra: William Dieterle remplace au pied levé King Vidor en désaccord sur le film avec le producteur. Interviennent aussi pour quelques scènes, quelques conseils, quelques coups de mains Otto Brower, Sidney Franklin, William Cameron Menzies, Joseph Von Sternberg et, last but no least, David O’Selznick le producteur qui voulait ce film quoiqu’il en coûte et donc avec un budget qui explose, un montage dantesque dû au kilométrage incroyable de négatifs et un budget publicitaire jamais vu jusqu’alors.
Les dépenses sont justifiées par le producteur pour le lancement de Jennifer Jones, l’actrice qu’il a découverte et dont il veut qu’elle devienne une star hollywoodienne avant d’être sa femme.
Le film à sa sortie est un triomphe auprès du public.
Pourtant il s’agit d’un western qui sort des canons du genre. Il y est plus question de passions amoureuses tourmentées entre deux frères rivaux et une jeune femme (donc du mélo), que des sujets canons du genre Western.
Même si une rivalité sur l’héritage des terres du sénateur se profile en toile de fond. Le film bénéficie d’un travail sur la photographie extraordinaire. Pas moins de trois directeurs de la photographie ont officié sur le film.
Ce film de 1946 semble bénéficier des améliorations techniques qui ne seront omniprésentes dans les studios que 10 ans plus tard.
Mais le film souffre par sa longueur (2h10) par rapport au peu de richesse de l’intrigue et aussi de l’interprétation sans sobriété de la belle Jennifer Jones.
Rien à dire côté Gregory Peck et Joseph Cotten: de la belle ouvrage!
La musique de Dimitri Tiomkin a failli être refusée par le producteur mégalomane.
Il s’en est fallu de peu que le compositeur suive la charrette des réalisateurs…
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Le duel final qui n’oppose pas les deux frères, mais la belle bafouée et le mauvais garçon qui finit par ravaler son cynisme au dernières secondes du film.
L’ANECDOTE
Orson Welles officie dans le film en tant que voix off.