Synopsis
France, fin des années 1960, une famille de nobles châtelains ont bien du mal à joindre les deux bouts. Leur château transformé en hôtel tombe en ruine et quand il pleut les dizaines de pots de chambres ne sont plus en nombre suffisant pour éviter les gouttières dans la demeure. La fille du châtelain monte une combine avec le pompiste du village pour qu’il sabote les voitures qui viennent y prendre de l’essence et ainsi finissent au château pour y passer au moins une nuit…
CRITIQUE
Comédie douce et parsemée de rêverie, chaque personnage porte une mélancolie en lui et des rêves à venir.
Philippe de Broca réalise une belle comédie douce amère. Un label chez ce réalisateur.
Même si Yves Montand et Madeleine Renaud surjouent un peu, on passe un très agréable moment à contempler cette famille loufoque où les femmes sont frivoles, gourmandes en amourettes mais attachées à leurs hommes. Où le client habituel vit de quelques écrits pour une feuille de chou quelconque mais parle avec grandiloquence. Où les play-boys ne parviennent pas à assouvir leur faim sexuelle mais finissent par devenir bucoliques.
Belle interprétation de Jean Rochefort qui ne pense qu’au farniente et admire voluptueusement son épouse jouer un jeu de séduction avec le faux baron.
Belle prestation aussi de Clotilde Joano comtesse pianiste sublime de douceur. Marthe Keller et Maria Schell font succomber les hommes de leurs charmes dont elles sont bien pourvues.
Très beau film de Philippe de Broca et du scénariste et dialoguiste Daniel Boulanger.
La musique de Georges Delerue est tout à fait remarquable.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La comtesse de Coustines sur les instances de la Marquise séduit au fond de la propriété le faux baron. Le comte de Coustines suit l’évolution des choses à la jumelle tranquillement assis sur un balcon du château.
L’ANECDOTE
Philippe de Broca dit à propos de sa collaboration avec Georges Delerue
… »Dans une comédie comme Le Diable par la Queue, sa musique apporte une époustouflante dimension de tendresse, de mélancolie… à travers une valse lente, pour piano et cordes, que joue à l’image le personnage de Jeanne (Clotilde Joano). C’est à cause de ce thème que Yves Montand s’éprend d’elle : brusquement, il cesse de faire le clown et lui raconte sa vie d’escroc minable. Quand une femme vous joue cette valse, vous ne pouvez que tomber amoureux ! Ce thème de Jeanne, c’est peut-être l’un de mes morceaux préférés de Georges… Je voudrais qu’on le joue à ma messe d’enterrement ! (rires)« …
Sources : Propos recueillis par Stéphane Lerouge
www.philippedebroca.fr