Synopsis

Paris fin des années 1970, Bernard Rougerie, un scénariste et réalisateur de cinéma, quitte le domicile conjugal afin de pouvoir écrire tranquillement son scénario pour lequel il a énormément de peine à trouver l’inspiration. Il est d’autant plus pressé que la date de début de tournage est arrêtée et ne peut être modifiée. Il trouve difficilement un appartement dans un immeuble à loyers libres dans le XVème arrondissement. Mais le société de gestion exige aux locataires des sommes qui semblent injustifiées. Un comité de locataires s’organise afin de lutter contre ce rackett organisé. Parmi les membres les plus actifs Anne Torrini, jeune chômeuse séduite par le bonhomme.

CRITIQUE

Après « Le juge et l’assassin » (1976), Bertrand Tavernier qui voit Paris se transformer avec la rénovation de quartiers et l’apparition de nouveaux logements aux loyers inaccessibles à la classe ouvrière rejetée en banlieue, décide de s’emparer du sujet. Cela deviendra une habitude.

Le réalisateur tournera films et documentaires pour dénoncer les travers de la société française. Quelque soit d’ailleurs la couleur politique du gouvernement en place: « L.627 » (1992) sur la misère de la police, « L’appât » (1995) sur la déconnexion d’une jeunesse vis à vis des valeurs de la vie, « Ça commence aujourd’hui » (1999) sur la difficulté des enseignants à éduquer des enfants dans une région dévastée par le chômage et la pauvreté, « De l’autre côté du périph’ » (1997)  documentaire sur la vie dans les cités, et « Histoires de vies brisées: les doubles peines de la ville de Lyon » (2001) sur l’arrestation de sans papiers condamnés à de la prison puis expulsés du pays.

Pour ce scénario écrit à 6 mains: (Charlotte  Dubreuil, Christine Pascal et Bertrand Tavernier).
Il semble que Bertrand Tavernier mette pas mal de sa personne, mais aussi de son parrain de cinéma Claude Sautet, dans le rôle tenu par Michel Piccoli.

Le film sort des schémas classiques de ses précédents opus en contrepartie, le film donne à quelques moments l’impression de tourner à vide. Peut-être est-ce pour cela que ce film est un peu à part dans la filmographie de Bertrand Tavernier qui lui-même parle peu de ce film.

Le réalisateur réengage une partie de la troupe de son deuxième film « Que la fête commence… » (1975) parmi lesquels les hommes de la troupe de café théâtre du Splendid (Gérard Jugnot, Michel Blanc, Thierry Lhermitte et Martin Lamotte). Il rembauche aussi Christine Pascal qui a pour ambition de passer à la réalisation, et lui offre un tremplin de scénariste sur le film.

Des enfants gâtés » reste cependant un film attachant aux enjeux encore d’actualité: Paris doit-il se vider de ses pauvres et des ses classes moyennes par la politique de logement de standing au détriment des HLM ?

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène de fête du comité des locataires. Ce genre de scènes avec bal est récurrente dans la filmographie de Bertrand Tavernier. Notamment dans « Coup de torchon (1981)« , « Un dimanche à la campagne » (1984)  « La vie et rien d’autre » (1989) et « Ça commence aujourd’hui » (1999)

L’ANECDOTE

Bertrand Tavernier (1941-2021) demande à Jean-Roger Caussimon de lui composer une chanson. Il demande à Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle de l’enregistrer pour le générique du film. Ceux-ci ne se font pas prier!

NOTE : 13/20

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