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Synopsis

Boston quelques mois après la fin de la guerre de sécession, le professeur d’histoire Brett Fletcher est contraint pour raison de santé d’abandonner son métier pour se soigner au Texas. Dans sa maison de repos, une diligence arrive, trois hommes et un prisonnier nommé Solomon Bennett dit « Beauregard » en descendent. Alors que le professeur Fletcher apitoyé par l’état du prisonnier assoiffé, lui offre à boire ce dernier parvient à s’emparer d’une arme et à s’évader en amenant avec lui comme otage le professeur. Ils se réfugient dans les montagnes, où la bande d’outlaw de Beauregard appelée « la horde sauvage » a établi un poste de repli. Alors qu’ils s’apprêtent à quitter la planque un certain Charley Siringo veut  s’associer avec Beauregard et recréer la horde sauvage…

CRITIQUE

Il y a très peu de grands westerns italiens ou spaghettis.

Il y a ceux de Sergio Leone, qui est le réalisateur qui donna au genre ses codes et réalisa deux grands films « Pour une poignée de dollars » (« Per un pugno di dollari« ) (1963) « Et pour quelques dollars de plus » (« Per qualche dollaro in più« ) (1964) et trois chefs d’œuvres « Le bon, la brute et le truand » (« Il buono, il brutto, il cattivo« ) (1966), « Il était une fois dans l’ouest » (« C’era una volta il west« ) (1968) et « Il était une fois la révolution » (« Giù la testa« ).
Il y en a quelques uns dans la filmographie de Sergio Corbucci qui méritent le détour: « El mercenario » (« Il mercenario« ) (1968) et « Le grand Silence » (« Il grande Silenzio« ). (1968), un film de Damiano Damiani « El Chuncho » (« Quièn sabe?« ) (1966), et enfin Sergio Sollima qui enchaîne deux grands westerns « Colorado » (« La resa dei conti« ) (1966) et ce fabuleux « Le dernier face à face« .
Le reste de la production étant au mieux honorable mais bien souvent tombant dans des travers de surenchère de violence, ou de comédie qui ont fini par tuer le genre en à peine 10 années de productions faméliques.
Ce qui désolait Sergio Leone qui disait (malin) être « le père de 50 fils de putes« .

Le film qui nous intéresse est grandiose par les thèmes qu’il porte, sur l’humanité, la justice, la violence qui pour des marginaux s’avère nécessaire à leur survie, mais peut aussi devenir un moyen injustifiable d’affirmer un pouvoir. nous voyons se croiser deux destins, celui d ‘un professeur à l’intelligence redoutable qui met la violence au service de ses ambitions hors-la-loi, et celle d’un bandit qui à un moment comprend que la violence est une impasse pour lui et les siens.

Au milieu du film le héros change. Ce n’est plus le professeur Fletcher qui sombre dans une spirale violente mais Beauregard Bennett le bandit qui gagne une conscience.
Sergio Sollima s’entoure du scénariste Sergio Donati qui a collaboré aux westerns italiens de Sergio Leone sans apparaître officiellement au générique (il n’apparaîtra que pour « Il était une fois dans l’ouest » et « Il était une fois la révolution« ). Et il faut le signaler, le scénario est un modèle du genre. Avec une évolution des personnages impressionnante tout en étant naturelle. Les deux personnages principaux opposés au début du film glissent psychologiquement et finissent  nouveau par s’affronter en désaccord alors que chacun a radicalement inversé son raisonnement.

La caméra de Sergio Sollima embrasse les paysages faisant des multiples décors des révélateurs, jusqu’aux scènes de désert somptueuses et tragiques. Ces décors chez Sergio Sollima ne ressemblent pas à ceux habituels du western italien. Le film commence dans une forêt, pour finir dans le désert. Peu de décors citadins.

Sergio Sollima fait appel à deux grands interprètes, Gian Maria Volonté dans un jeu intériorisé, et l’acteur cubain Tomàs Miliàn qui, lui, extériorise beaucoup plus son jeu. Les scènes avec les deux acteurs face à face n’en sont que plus contrastées et passionnantes.

Ennio Morricone signe une musique obsessionnelle et grandiose de guitares qui répondent à des cuivres. Mais aussi de chœurs dont la voix d’Edda Dell’Orso qui les survole sublime les instants lyriques.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Les chariots des survivants (hommes femmes et enfants) du massacre sont poursuivis dans le désert par une cinquantaine de cavaliers assoiffés de récompenses en dollars. Une douzaine de personnes dont le chariot a été immobilisé dans le sable sont rejointes et anéanties. Scène poignante et violente.

L’ANECDOTE

Les deux protagonistes principaux ne se sont pas entendus sur le tournage. Chacun pensant être la vedette du film. Ils faisaient pression auprès de Sergio Sollima pour que le rôle de l’autre ait moins de scènes ou de dialogues…Ambiance…

NOTE : 15/20

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