Synopsis
Paris fin des années 1960, début 1970, l’inspecteur principal Marceau Leonetti de la criminelle arrête un homme en train de conduire en état d’ébriété qui apeure sa passagère. Mais cet homme est un fils à papa avec le bras long qui fait pression pour que Leonetti soit sanctionné. Il est muté dans un commissariat du 18ème arrondissement. Il enregistre les plaintes. Un collègue l’appelle et lui demande de travailler pour ses services chargés de ramasser tous les pervers sexuels qui fréquentent les cinémas. On lui confie une jeune stagiaire Jeanne Dumas…
CRITIQUE
C’est aussi une version originale du film policier où ce sont les flics qui sont suivis par les malfrats.
Pour ceux qui n’ont pas la notion de ce qu’est une enquête de voisinage à une époque où les moyens de communications étaient somme toute limités par rapport à aujourd’hui, ce film est un hommage au travail de patience et de renoncement à la vie privée auxquels les fonctionnaires de police chargés d’enquêtes étaient coutumiers.
Nous sommes loin d’une police brutale et romantique même si le tout début du film y fait allusion. Il s’agit d’aller frapper aux portes, recueillir des informations (ou pas), et arpenter le bitume à pied. José Giovanni signe avec ce film une de ses meilleures œuvres si ce n’est sa meilleure.
Sa caméra qui traîne nous montre le Paris du début des années 1970 et quelques petits métiers aujourd’hui quasiment disparus. Mais aussi des quartiers modernes et d’autres en chantier, des cinémas porno, et des commissariats vétustes. Bref le portrait réaliste de la ville.
De plus « Dernier domicile connu » offre au spectateur le premier rôle de femme flic du cinéma français incarné par Marlène Jobert.
Lino Ventura est dantesque dans ce rôle de flic monolithique et obstiné.
Le contraste est bien trouvé avec la fragilité de Marlène Jobert qui a bien du mal à le suivre physiquement et nerveusement. La quête et l’enquête menées par ces deux personnages est passionnante.
Les seconds rôles sont solides au premier rang desquels Paul Crauchet et Michel Constantin.
On pourra regretter un début avec générique pas très réussi par manque de réalisme.
François de Roubaix signe là aussi une de ses meilleures bandes originales qui se fond admirablement dans le rythme du film. Formidable marche qui suit les déambulations du couple de policiers dans les rues de Paris.
Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à nos jours.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Persuadés d’avoir trouvé le domicile de celui qu’ils recherchent, ils ouvrent la porte et tombent sur un vaste terrain vague. L’abattement suit le soulagement pour ces deux enquêteurs. Belle scène muette des deux vedettes du film.
L’ANECDOTE
François de Roubaix est un compositeur de musique de film autodidacte. Décédé à l’âge de 34 ans dans un accident de plongée. Un site lui est consacré.