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Synopsis

 « Où il est aussi question de Jerry Lewis, de John Fitzgerald Kennedy, de Frank Sinatra, d’Humphrey Bogart, de Marilyn Monroe, de la mafia, et de Hollywood« .

Dino Paul Crocetti né le 7 juin 1917 est le fils d’un couple d’immigrés italiens originaire des Abruzzes. Les parents de Dino se rencontrent à Steubenville, ville sidérurgique qui borde la rivière Ohio à la jonction de l’Ohio, de la Pennsylvanie et de la Virginie Occidentale. Le père de Dino travaille à son compte comme coiffeur. Sa famille vit plutôt bien, possède une voiture et est propriétaire de son logement.

Le petit Dino va souvent au cinéma et voit les exploits de Tom Mix, le cow-boy à la chemise blanche, auquel il s’identifie.

Le petit Dino n’a jamais montré de grandes propensions au travail. Son truc c’était de passer ses journées le chapeau sur la tête, de chanter des canzoni et de cultiver un je-m’en-foutisme qui lui servira de mode de vie. Si son père s’inquiétait sur son futur (qui assurément ne passerait pas par l’école) sa mère était persuadée que son fils serait une célébrité.

Pendant la prohibition, Dino avec quelques amis d’enfance passe quelques caisses d’alcool de contrebande de l’autre côté de la rivière Ohio en Pennsylvanie. Il se fait de l’argent de poche et va à l’école des billets de banque plein les mains. Généreux, il offre des bonbons à ses amis qui ne peuvent se les offrir.

A 16 ans ayant peu à peu quitté l’école (et réciproquement) il profite de ses relations avec la pègre locale, qui, après la fin de la prohibition, s’est reconvertie dans les jeux de tables et les paris, et travaille pour elle comme croupier dans les arrières salles.
Dino vit comme un dandy. Belles sapes, chaussures bicolores, chapeau vissé sur la tête et cigarettes aux lèvres. Il fréquente les bordels et se tape les femmes de ses collègues.
Dino emballe la nénette de Steubenville à tour de bras. Ses cheveux noirs frisés, ses manières distinguées, son je-m’en-foutisme, et ses facilités sont un miel dont raffole les petites guèpes de la ville.

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Il se cuite aussi avec ses potes. Plus que de raison.
Les oncles et tantes de Dino craignent de le voir tourner gangster et s’en ouvrent aux parents de Dino. Mais Dino sait trouver les mots pour les réconforter.
En 1941 il épouse une jeune femme Elizabeth surnommée Betty. Très vite le couple tangue et ce ne sont pas les 4 enfants nés de cette union qui rapprocheront le couple.

Poussé par ses amis, il monte sur les planches des salles de spectacle de Steubenville et des environs pour pousser la chansonnette. Sa cool attitude et sa voix chaude lui permette de réinterpréter des chansons de Bing Crosby et autres rois de la chanson en se faisant remarquer par une façon détachée de chanter. Les petits contrats grossissent et il se fait remarquer jusqu’à Cleveland, la grande ville à côté de Steubenville. Il enchaîne les spectacles et les managers jusqu’à la fin de 1943 quand il décroche un contrat à New York au « Riobamba ».

Dès qu’il a eu un peu d’argent Dino s’est offert une chirurgie plastique sur son gros pif de boxeur, qu’il fut dans sa jeunesse.
Les managers défilent, auxquels à chacun il refile entre 20 et 30 % de ses gains. A tel point qu’une fois tous les managers payés et une (petite) partie des dettes réglées, Dino se retrouve sans un. Il a vendu plus de 110% de ses gains à ses managers qui finissent fatalement par s’apercevoir que le rital n’est pas fiable.
Les démarches pour se mettre en faillite personnelle deviennent vite indispensable.

L’un d’entre eux lui a fait changer son nom. Dino Crocetti devient Dean Martin. Dino ne discute même pas : il s’en fout!
A New York il écume les petites boites autour de Broadway, et croise de temps en temps un jeune comique qui fait de l’imitation et de la pantomime : Jerry Lewis. Parfois après le spectacle et avant la tournée des grands ducs (alcool et putes à gogo) ils improvisent ensemble des sketchs.
Au bout d’un an ils décident de travailler ensemble. Dean Martin embobine Jerry Lewis :
« On ne va pas se disputer, on prend l’ordre alphabétique Martin & Lewis »
– « Depuis quand le M est avant le L? »
– « Non, le D avant le J!« .
Jerry Lewis laisse faire. Il ne veut pas ruiner un filon qu’il pressent, pour des broutilles.

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Ils vont à Atlantic City où ils se font une belle renommée d’un duo efficace.
Puis en 1948 c’est le « Copacabana Club » le plus couru de New York qui veut les avoir pour animer leur soirées. Par la force des choses ils fréquentent les hommes de la mafia. Gros pontes et petites mains, bookmakers et flingueurs à l’humour pas toujours très affûté. Jerry Lewis qui aime chauffer les salles entre deux représentations de son humour frôlant le débile, en fait parfois les frais, quand il se frotte à un rustaud bas du front de la malavita, et se trouve contraint par Dean d’aller s’excuser.

Au bout de quelques mois Martin et Lewis sont attendus sur la côte ouest. Dès leur première c’est un succès. Les producteurs de Hollywood se bousculent pour faire tourner le duo. Ils écument les émissions de radio, Dean Martin enregistre à tour de bras des disques, mais côté zique le succès est toujours attendu.
Après les boites de Los Angeles c’est le « Flamingo » de Las Vegas, casino construit deux ans auparavant, qui leur fait les yeux doux. Un début de consécration.

Le mafioso Bugsy Siegel promoteur du « Flamingo » vient de se faire cribler de plomb par ses amici de Chicago convaincus qu’il a étouffé quelques millions pour sa pomme et celle de Virginia sa petite amie. C’est donc la mafia de Chicago par l’intermédiaire de Meyer Lansky qui met la main sur le casino en 1947.
Une semaine après leur arrivée, en 1949 Jerry Lewis affiche une ardoise de 123000$ aux jeux. Chicago lui fait un échéancier sur 1 an et demi pour rembourser avec interdiction de jouer avant extinction de la dette.

Dean Martin divorce de Betty et vit déjà avec Jeanne Biegger surnommée Jeannie. Il aura 3 enfants de ce mariage dont son fils Dean Paul.

Le premier film du Duo Martin & Lewis « Ma bonne amie Irma » (« My friend Irma » ) de George Marshall sort en 1949. Il s’agit d’une série radiophonique dont ils sont les héros qui a été transposé sur le grand écran. Même s’il ne parvient pas à restituer ce qui fait l’unicité comique du duo, le film en restitue quelques bribes savoureuses.
Mais dès le premier film c’est Jerry Lewis qui crève l’écran. Et c’est un succès public. Une suite est déjà commandée.

« Irma à Hollywood » (My friend Irma goes west« ) de Hal Walker est un nanar sans nom mais surtout sans scénario, et à l’humour débile. Dean Martin était encore plus transparent que dans le premier film, Jerry Lewis monopolisant l’écran et les répliques.
La même année ils tournent « Le soldat récalcitrant » (« At war with the army« ) (1950) de Hal Walker premier film de la société de production montée par Martin et Lewis tirée d’une pièce de théâtre qui n’a eu aucun succès à Broadway.
Le film est fraîchement accueilli par la critique qui ne sauve que Jerry Lewis pour ses talents à emballer la comédie de ses facéties burlesques. Dean Martin est une fois de plus aux abonnés absents tout en étant sur l’écran. Une prouesse en son genre!
Le film est cependant un succès public.

Les tournages et les nanars s’enchaînent, les tournées dans les casinos aussi.
Dean Martin et Jerry Lewis rompent avec le « Flamingo » pour un autre casino le flambant neuf « Sands » tenu par le gérant du « Copacabana » devenu leur ami. La mafia tient toujours les roulettes, les tables de poker ou le black jack.

« Amour délices et golf » (« The caddy« ) de Hal Walker leur dixième film sort en 1953. La critique est conquise. Le public suit.

Dean Martin trompe à tour de bras sa seconde femme Jeannie.
Caricature du latin lover, il emballe la poulette énamourée comme un charcutier emballe les tranches de jambons, en un tournemain. Et aussi vite consommée aussi vite oubliée. Dean Martin est un baiseur compulsif. Accro à la nénette peu farouche.
Il l’est aussi au Percodan sorte d’antalgique surpuissant qui lui permet d’oublier cette satanée hernie qui le travaille.

Dean Martin se fout du monde qui l’entoure. Il se fout des événements qui font l’actualité.
Il préfère lire des bandes dessinées ou regarder des westerns à la télévision. Il est capable de planter des invités pour aller voir un film dans la pièce d’à côté.
Dean Martin dresse des murs entre lui et le monde.

Il pratique le golf. Ce qui lui permet de jouer entouré de gens qu’il n’a pas envie de fréquenter sans avoir forcément à leur parler tout en étant là pour leur faire plaisir.
Les greens sont d’excellents murs.

Ses amitiés sont superficielles. Même ses relations avec Frank Sinatra ne sont pas si amicales. Sinatra a une réelle affection pour Martin mais la réciproque n’est pas vraie. Dean Martin dresse aussi des murs entre lui et Franky.
Il se méfie de cet homme qui a fait allégeance à la mafia, en a appris les coutumes et les rites. Dean n’a pas fait allégeance à la mafia, il vit avec la mafia. Dean ne baise pas les mains des capi, il les salue. Et il construit des murs.

Sinatra, lui, suit comme un toutou, les pontes de Chicago et Newark il fait même parfois le « vas-y-dire » quitte à se faire humilier comme en 1963 en Sicile par le parrain Giuseppe Genco Russo qui le surnomme devant une tablée hilare d’un grand restaurant d’Agrigente, « Don Francesco », en lui faisant parvenir un couteau par un picciotto. La coutume mafieuse sicilienne veut que tout bon mafioso ait son propre couteau sur lui et l’utilise pour manger. Donc il n’y en a  pas sur la table lorsque l’on dresse le couvert. Et ce couillon de « Francesco » n’a pas le sien dans la poche.
Comble de l’humiliation « Francesco », le paesano, rentre à New York, piteux, et porteur d’un message très hostile de la mafia sicilienne à la mafia américaine qu’il va falloir annoncer en y mettant les formes…

1953. Martin & Lewis se lancent dans une tournée européenne.
Elle commence par l’Angleterre… Plutôt mal.
La chasse aux sorcières communistes qui fait rage aux Etats-Unis, attisée par le sénateur du Wisconsin Joseph McCarthy, arrive jusqu’en Angleterre où des hommes de main enquêtent sur les relations du personnel de la BBC avec le parti communiste.
Grand émoi en Angleterre qui rejette cette inquisition. Dean Martin et Jerry Lewis tombent comme un cheveu dans la soupe et se font sérieusement chahuter aux cris de « Go home » par le public.
Dean Martin en profite pour se taper à Londres la fiancée italienne de Kirk Douglas, Pier Angeli.
Tout au long de leur tournée ils n’ont cessé de vomir sur l’Angleterre quitte à compromettre leur futur artistique dans ce pays.

Pour leur douzième film commun, Dean Martin supporte de plus en plus mal la mainmise de Jerry Lewis sur la production et ce qui ressemble furieusement à sa mise à l’écart.
D’autant que Jerry Lewis se prend pour un réalisateur et tourne des petits films en 16mm comme « A street car named repulsive » où il convoque Dean Martin et Janet Leigh pour parodier le film de Kazan « Un tramway nommé désir » (« A street car named desire« ) d’Elia Kazan. Au début ça faisait marrer Dean. Mais au bout du quatrième ça l’insupporte. Ras-le-bol du juif hystérique qui veut tout régir et prend de plus en plus de place sur l’écran.

Mais les films rapportent beaucoup de pognon et sont très rentables car peu coûteux. Ils sont bien plus profitables que tous les films de l’époque même ceux qui deviendront de grands classiques. Et personne n’a envie de voir la poule aux œufs d’or disparaître.
Heureusement, de nos jours on retient « Le crime était presque parfait » (1954) d’Alfred Hitchcock et (« L’odyssée de l’African Queen« ) « African Queen » (1951) de John Huston et l’on oublie « Le clown est roi » (« 3 ring circus« ) (1954) de Joseph Pevney ou « Un galop du diable » (« Money from home« ) (1953) de George Marshall.

Dans une ambiance de plus en plus délétère, Dean Martin et Jerry Lewis continuent tournées et tournages.
Mais hors de ces sorties officielles, ils ne se parlent plus. Dean Martin surtout, veut quitter le duo.
Jerry Lewis qui n’arrive pas à se projeter dans une vie artistique en solo tente de maintenir le statu quo en pensant que ce n’est qu’une mauvaise passe. Mais quand il finit par comprendre qu’ils n’ont plus d’avenir ensemble, Jerry et Dean mettent en branle managers et avocats pour une séparation à l’amiable en juillet 1956 après 10 années de collaboration et 17 films.

Dean Martin signe quelques succès avec ses disques et entame son premier tournage sans Jerry Lewis « 10000 chambres à coucher » (« Ten thousand bedrooms« ) (1957) de Richard Thorpe. Tout un programme! Film qui se situe à Rome et n’est que prétexte pour faire entonner à Dino le rital, quelques canzoni mielleuses.
A la télévision il a un succès énorme avec son « Dean Martin Variety Show ». Alors pourquoi pas au cinéma?
Quand « 10000 chambres à coucher » sort c’est une catastrophe.
Par chance Dean Martin a déjà tourné « Le bal des maudits » (« The young lions« ) (1958) d’Edward Dmytryk qui sauve sa carrière d’acteur. Il est entouré de Marlon Brando et Montgomery Clift. Voila qui réchauffe le cœur.
Le film reçoit un accueil critique enthousiaste. Pour beaucoup il s’agit du meilleur film du réalisateur. Et jusqu’à ce jour de Dean Martin.

En 1958 Dean Martin inaugure le Dino’s Lodge au 8532 Sunset Boulevard à L.A. Mais ce n’est pas son restaurant. Il loue son image et ramasse quelques dividendes mensuelles. Sa caricature trône sur le trottoir éclairée de néons. On la retrouve aussi sur les menus et les accroches publicitaires. pour un contrat de 12000$ par an.
Au début c’est un succès, les stars de Hollywood se bousculent pour y manger une cuisine italienne robuste, accompagnés par des chanteuses plus ou moins connues. Dean Martin fait nommer son frère Bill directeur général. Et puis il vient boire et baffrer gratis la première année. Puis il se lasse de tout ce monde.
Mais très vite, l’adresse vient aux oreilles des touristes qui sont bien plus pingres, les stars quittent le navire, et l’argent ne coule plus à flot. Les prix grimpent pour conserver un semblant de rentabilité. Le Dino’s Lodge sombre.

Dean Martin ne touche plus un rond.
Des malversations de la part des propriétaires, l’éviction de son frère et un procès finissent par ternir le plaisir qu’avait Dean Martin de ramasser 1000$ par mois sans lever le petit doigt.  On ne l’y reprendra plus!

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Dean Martin sort un disque « Ballads for B-girls » qui est un gros succès.
Télévision, musique, cinéma, et scène, la fin des années 1950 est pour Dean Martin une période dorée. Tout ce qu’il touche se convertit en paquets de billets verts…

Ses tournées dans les casinos et salles de spectacle tournent à la caricature. Il chante le verre de whisky à la main, il a toujours un bar à disposition, soit en coulisse soit carrément sur scène.
Quand il entame une chanson il y a peu de chance pour qu’il aille jusqu’au bout. En général ça finit sur une plaisanterie oiseuse ou alcoolisée, et il enchaîne : une autre chanson, une autre blague, une autre chanson… « Si vous voulez entendre mes chansons en entier achetez mes disques! » Si ça irrite la critique, ça enchante le public.

Au cinéma Dean Martin a la baraka il tourne coup sur coup « Comme un torrent » (« Some came running« ) (1958) de Vincente Minelli un mélodrame remarquable et « Rio Bravo » (1959) de Howard Hawks un des chefs d’œuvre du western avec John Wayne « The Duke » la légende vivante du western.
Pour le film de Vincente Minelli, Dean Martin se distingue et pique même la vedette à Frank Sinatra pourtant premier rôle du film. Plus tard Michel Piccoli jouera un rôle dans « Le mépris » (1963) de Jean-Luc Godard qui rendra hommage à celui de Dean Martin dans « Comme un torrent« .
Mais avec « Rio Bravo » Dean Martin bluffe son monde. Que ce soit Howard Hawks ou John Wayne qui en ont vu bien d’autres! D’autant que tout le monde adore travailler avec lui. Dude dit « Borachon » (gros ivrogne en espagnol) sera le rôle de sa vie!
Dean Martin se plie aux exigences des metteurs en scène sans broncher. Arrive avec son texte (et celui des autres) appris, il est aimable et affable avec tous ses collègues. Les actrices sont enchantées de lui donner la réplique. Il ne parle jamais de ses problèmes et quand il veut ruminer seul, il tend un filet (vertical comme un mur) à quelques mètres du plateau et avec son club de golf tape des balles.

Dean continue de se produire dans les casinos. Parfois avec Frank Sinatra et Sammy Davis Jr. .
Ils sont les piliers du « Rat Pack » sorte de club d’artistes dont font aussi partie Joey Bishop et Peter Lawford ainsi que Shirley MacLaine.

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Ce petit groupe s’est fondé autour du couple Humphrey Bogart-Lauren Bacall quelques années auparavant. On comptait parmi les membres Judy Garland, Katharine Hepburn, Spencer Tracy et David Niven.
Mais à La mort de Boggie il s’est recentré autour de Frank Sinatra. Ils passent leurs soirées à Las Vegas, au Sands de préférence, jouent, boivent et de temps en temps montent sur scène pour un happening.

Mais le Rat Pack c’était pour Frank Sinatra, qui rêvait de « pouvoir », un moyen d’approcher John Fitzgerald Kennedy, beau-frère de Peter Lawford qui a épousé Patricia Kennedy. Le Rat Pack entraîné par Sinatra et Lawford a soutenu JFK lors de l’élection présidentielle en novembre 1960.
Il ne faut pas croire pour autant que ce sont eux qui ont permis à JFK de l’emporter de 120000 voix. D’autant que la Californie a voté en majorité pour Richard Nixon. C’est la télévision (et le bourrage de certaines urnes) qui a fait la différence. Lors des 4 débats télévisés, le très télégénique JFK passe bien mieux que « Tricky Dicky ».

C’était aussi pour la mafia de Sam Giancana l’occasion de faire de Sinatra un obligé, un « picciotto ».
Giancana utilise le canal Sinatra pour que « Jack » fasse pression sur son frère « Bobby » afin qu’il cesse de chercher des poux dans la tête de Cosa Nostra et notamment du syndicat des camionneurs tenu par Jimmy Hoffa. Et par la même occasion lui rappeler que c’est aussi grâce l' »Organisation » que l’argent a inondé la campagne électorale de « Jack » et que certains bureaux de vote avaient élu le bel irlandais avant même qu’ils ne soient ouverts.
Mais ces fumiers de frangins n’en font qu’à leur tête et poursuivent leur travail de sape contre la mafia, avec Bobby ministre de la justice à la manœuvre.
Sinatra pense qu’il va devenir un des « consigliere » des Kennedy.
Pour attirer les frangins chez lui, il aménage sa maison de Palm Springs avec suite présidentielle et le nom du président gravé sur la porte, jusqu’à construire un héliport pour permettre au président d’atterrir chez lui.
Mais Sinatra trop marqué par ses liens mafieux est écarté du clan Kennedy.
C’est Peter Lawford qui est chargé de le dire à Frank Sinatra : « Jack ne viendra pas chez toi!« . Vexé comme un pou, à grands coups de masse, il détruit son héliport. Il ne parle plus à Peter Lawford qui finit par sortir du Rat Pack.
1962 marque le début de la fin de ce groupe qui finit par s’étioler à la fin des années 1960.

Dean Martin lui, n’a que faire de Kennedy, Giancana et consort. Ce sont tous des bonimenteurs ou des filous qu’il méprise.
Giancana a voulu faire de Dean un obligé en voulant le forcer à faire le gugusse dans ses boites. Fin de non recevoir de Dean Martin. Poli mais ferme. Qu’il aille se faire foutre le parrain!
De même quand en 1960 Frank Sinatra voudra mettre des billes (25% du capital) dans un casino de Sam Giancana le Cal-Neva Lodge & Casino, au bord du lac Tahoe, entre Nevada et Californie, il cherchera à entraîner Dean Martin. A force d’insistance celui-ci finit par accepter du bout des lèvres une participation à hauteur de 3%, qu’il s’empressera de revendre.rueducine.com-Dean Martin-Cal-Neva Lodge
Dean Martin continue ses tournages à Hollywood.
Il rejoint les compères du Rat Pack pour « L’inconnu de Las Vegas » (« Ocean’s eleven« ) (1960) de Lewis Milestone. Film incroyablement bâclé. Sinatra, Martin, Davis, Bishop et Lawford font la fête au Sands jusqu’au petit matin et enchaînent avec les tournages des extérieurs. Et ça se voit. Tous ont l’air éreintés, ânonnent leur texte, et se traînent dans des scènes mal écrites.
John Sturges réunit le Rat-Pack au complet pour « Les 3 sergents » (« sergeants 3« ) (1962) un western plus que  médiocre. Les effets des drogues et de l’alcool ruinent les interprétations de ces écumeurs de casinos. Et John Sturges est au minimum syndical de la réalisation.

C’est l’effet Rat-Pack L’inconnu de Las Vegas (1960), Les trois sergents (1962), Quatre du Texas (1963), Les sept voleurs de Chicago (1964) quatre films tournés : quatre nanars.

Cette année 1962 Dean Martin est engagé pour tourner « Someting’s got to give » de George Cukor. Il a pour partenaire Marilyn Monroe et Cyd Charisse. Marilyn Monroe souffrant d’une sinusite chronique, selon son médecin, ne participe pas au début du tournage. George Cukor tourne donc quelques scènes où elle ne figure pas.
Mais sous la pression de la Fox et contre l’avis de son médecin elle reprend le chemin des studios. L’actrice tourne autant qu’elle le peut mais est prise de malaise.
Remise, elle reprend le tournage. Marilyn souhaitait quitter le temps d’un aller-retour à New York le tournage. Refus de la Fox.
Le 19 mai elle profite d’une pause déjeuner pour fausser compagnie à l’équipe de tournage et se rendre dans une incroyable robe couleur champagne cousue sur ses généreuses formes au Madison Square Garden, chanter « Happy birthday mr President » en l’honneur de JFK avec lequel elle a (a eu?, aimerait avoir?) une liaison. Colère contenue de Jackie Kennedy.
Colère noire de George Cukor.
Retour au studio et poursuite du tournage. Notamment des scènes publicitaires pour le film, où elle évolue nue dans une piscine.

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Mais la santé de Marilyn décline à nouveau. Elle est contrainte à nouveau de s’absenter. La Fox ne peut plus se permettre un nouveau film en retard. Ils ont déjà le « Cléopâtre » (1963) de Joseph L. Mankiewicz qui a accumulé les retards. En partie à cause de la santé de l’actrice Elizabeth Taylor qui leur coûte un bras.
Marilyn Monroe est priée par le studio de regagner le tournage au plus vite.
Refus.
Elle est virée avec poursuite judiciaire, campagne de presse délétère et remplacée par Lee Remick.
Dean Martin refuse de poursuivre le tournage. Il a signé un contrat pour tourner le film avec Marilyn Monroe, il tournera avec Marilyn Monroe ou il ne tournera pas.
Viré.
Procès.
La Fox tente fin juin 1962 de tirer un trait sur tout ce merdier et re-signe un contrat avec Marilyn Monroe avec reprise du tournage plus un autre film.
Exit Lee Remick.
Marilyn Monroe qui avait besoin de redorer son image avait signé deux contrats publicitaires et trois séances de photos sur trois jours. Premier contrat : vêtue en tenue de mode. Second contrat: nue avec le photographe Bert Stern pour le magazine Vogue. Quelques verres de champagnes seront nécessaires pour déshiniber la star.
Le 5 août l’actrice décède de surdose médicamenteuse.

En 1963 Dean Martin retrouve Frank Sinatra pour « Quatre du Texas » (« 4 for Texas« ) de Robert Aldrich, une comédie western. C’est loin d’être le meilleur film du réalisateur et des deux acteurs. Mais il y a du monde pour le voir.

22 novembre 1963, JFK laisse sa peau à Dallas sur la Dealey Plaza dans sa Lincoln noire décapotable. Abraham Zapruder filme en 8mm les impacts des balles et Jackie Kennedy qui ramasse des fragments du crâne explosé de son mari sur le capot arrière de la voiture présidentielle.
Le film au fil du temps sera l’un des plus regardé et décortiqué aux Etats-Unis. Il ne permettra pas de dire la vérité sur l’assassinat traumatique du Président (il manque le son). Il permettra cependant de jeter un gros doute sur les conclusions du rapport Warren qui privilégie la thèse du tueur isolé. Tout un pan de la cinématographie américaine sera influencée par cet évènement. « The conversation » (1974) de Francis Ford Coppola, « The Parallax view » (1974) de Alan J. Pakula et biensûr « JFK » (1991) d’Oliver Stone. Des fleurons du cinéma paranoïaque américain.
Un lampiste, présumé assassin (Lee Harvey Oswald) arrêté, puis assassiné par le mafieux sous les ordres de Sam Giancana, Jack Ruby, lors de son transfert, une commission qui bâcle l’enquête.
Sam Giancana peut se frotter les mains. Ces enfoirés d’irlandais ne lui chercheront plus des poux dans la tête!

Dean Martin tourne une scène du film les « 7 voleurs de Chicago » (« Robin and the 7 hoods« ) de Gordon Douglas dans un cimetière de carton pâte ce 22/11/63.
Peter Lawford qui a fait les frais de la mise à l’écart de Sinatra par les Kennedy est remplacé par Bing Crosby dans ce film qui mêle le thriller à la comédie musicale.
Un des pires films de Gordon Douglas.

Dean Martin a l’excellente idée de tourner avec Billy Wilder. « Embrasse-moi, idiot » (« Kiss me, stupid« ) (1964) permet à l’acteur de cesser de se complaire dans le je-m-en-foutisme et la fainéantise dans laquelle le Rat-Pack se vautrait allègrement. Le film est très osé et s’amuse à ridiculiser le code Hays.
Pour la prude Amérique c’est bien trop. Le film est un échec critique et public.

L’année suivante il retrouve John Wayne pour « Les 4 fils de Katie Elder » (1965) de Henry Hathaway. Un western assez moyen de Henry Hathaway vétéran du genre qui, ici, se perd un peu. Le film est un succès public.

Il signe avec la chaîne NBC pour 5 saisons de « Dean Martin Show ». Le voici en maître de cérémonie, à la télévision qui fait l’article pour d’autres artistes. Nœud papillon noir, chemise blanche, et sourire Colgate, il sert la soupe à ses invités. Il en profite pour de temps en temps y faire apparaître ses filles qui ont quelques prétentions en tant qu’interprètes.
Il invite le plus souvent ses relations (difficile de dire « ses amis ») il fait la blague (souvent salace) avec eux, commence des canzoni qu’il ne finit pas, si ce n’est par une pirouette obscène dont il a le secret.
En coulisse c’est open bar pour Dean qui tourne de 14 à 21 heures 1 fois par semaine et 40 000$ l’émission. Pour 28 à 30 émissions par an pendant 5 ans.
Toujours charmant, toujours bon camarade envers les artistes; quand ils ont besoin de publicité il n’hésite pas à forcer le trait. Tout le monde l’adore et veut passer au « Dean Martin Show ».
L’émission fait un tabac auprès du public.
Elle est la plus regardée aux Etats-Unis.

Au cinéma, Dean Martin va interpréter son premier personnage récurrent avec « Matt Helm, agent très spécial » (1966) C’est une parodie de film d’espionnage façon James Bond comme il en a beaucoup existé dans les années 1960 aux Etats-Unis et en Italie. Dean Martin pousse la chansonnette par deux fois. Ce qui n’était pas indispensable. Le film rencontre quand même son public.
Il en tournera 3 suites, chacune ayant moins de succès que la précédente.

Les actrices adorent tourner avec Dean Martin l’acteur le plus charmant de tout Hollywood.
Certaines sont étonnées de le voir toujours le verre à la main. Vodka ou whisky « va fan culo« , pourvu que ce soit fort et que ça aide à monter les murs. Mais à partir de 19h il faut cesser le tournage. La star, imbibée d’alcool n’est plus apte à se tenir face à une caméra.
Certaines actrices qui ont voulu pousser un peu la conversation se sont aperçues que Dean Martin n’avait jamais lu un bouquin de sa vie. Ce n’était pas une fierté mais il ne s’en cachait pas non plus. Il n’aimait pas lire, il n’appréciait pas non plus ce qui de près ou de loin aurait pu le rapprocher de l’intelligentsia.
Son inculture le préservait.

En 1967 il tourne le western « Violence à Jericho » (« Rough night in Jericho« ) d’Arnold Laven. Et prend le rôle de bad boy (une première!). Un potentat qui détient 51% de toute la ville de Jericho, passe son temps dans son saloon le verre de whisky dans une main, les cartes de poker dans l’autre. Adepte de justice expéditive inspirée de celle de monsieur Lynch, et au passage macho-man qui ne supporte pas qu’une femme lui dise non et se défoule sur elle. Problème Dean Martin n’a pas vraiment l’étoffe du méchant. Il est trop cool.
Le film est un succès très relatif.

En 1968 il tourne deux westerns « Bandolero! » de Andrew V. McLaglen avec James Stewart et Raquel Welch dont on retiendra surtout la musique de Jerry Goldsmith génie de la musique de cinéma. « Cinq cartes à abattre » de Henry Hathaway avec Robert Mitchum. Et c’est plutôt Robert Mitchum que l’on retient.

Le 5 juin 1968 Bobby Kennedy a la mauvaise idée de vouloir succéder à son frère à la Maison Blanche. Pendant les primaires démocrates, après un discours à l’Ambassador Hotel de Los Angeles, il se fait dessouder, par un dénommé Sirhan Sirhan, jordanien, anti-sioniste, de trois balles dont une dans la tête, dans les cuisines alors qu’il quitte les lieux.
L’Amérique est en émoi. Pas Dean Martin…. Il s’en fout!

Dean Martin rencontrera son plus grand succès au cinéma avec « Airport » (1970) de George Seaton appuyé par Henry Hathaway non crédité.
Le film lance la mode des « films catastrophes » qui vont déferler pendant les années 1970. Suivront par exemple le bon « L’aventure du Poséidon » (1971), de Ronald Neame, le très bon « La tour infernale » (1974) de John Guillermin ou  l’inepte Airport 80 Concorde » (1980) de David Lowell Rich.
Mais Dean Martin a prolongé son contrat pour le « Dean Martin Show » et fait casquer à NBC la bagatelle de 280000$ le numéro! Salaire multiplié par 7! pour 3 saisons supplémentaires.

Mais que fait-il de tout ce pognon?
Il l’investit dans l’immobilier. Des baraques toutes plus chères les unes que les autres et des terrains de golf. Mais son rêve le plus cher : le Beverly Hills Country Club (un golf sur les collines de Mullholand Drive) ne se fit jamais. Les terrains étaient achetés mais les travaux tentaculaires et les recours administratifs tout aussi coûteux eurent raison du rêve.

Las! Les recettes qui fonctionnaient dans les années 1960 se ramassent dans les années 1970.
Si Dean Martin est immuable avec son éternelle belle gueule, son nœud pap et son verre à la main, le monde, lui, change. Elvis puis les Beatles ont foutu le bordel dans le show business. On y reconnaît plus ses petits!
Le Vietnam devient un putain de cimetière pour G.I’s. Sans parler de ces enculés de hippies qui pervertissent l’Amérique avec leurs drogues et leurs musiques de dégénérés…
Les blagues éculées, et les chansons d’antan ne suffisent plus à attirer le chaland devant le petit écran, les chaines de télévision se multiplient et les parts de marché rétrécissent mécaniquement.
Le « Dean Martin Show » devient une sorte de musée de cire du monde artistique. Dean confit dans l’alcool et les blagues douteuses qui inlassablement s’achèvent sur « Everybody loves somebody » son vieux tube qui a mis un grand coup de pied au cul aux quatre morpions de Liverpool et leur bruyant « Hard days night » qui trustait la tête des hits… Mais c’était il y a bien longtemps déjà…

Les trois saisons du « Dean Martin Show » seront un chemin de croix pour NBC. Du pognon jeté par la fenêtre pour un show que plus personne ne veut voir.

Dean Martin pratique toujours la chasse à la jeune fille en fleur, fraîche, blonde et peu farouche. Sa femme qui a supporté 20 ans d’incartades met les pouces et demande le divorce. Après force tergiversations il finit par accéder à la demande de Jeannie en 1973.
Il enchaîne les conquêtes éphémères mais contrairement à Sinatra qui adore s’afficher au bras de ses conquêtes, il le fait le plus discrètement possible.

Entre 1974 et 1984 il présente le « Dean Martin Celebrity Roast Show » toujours sur NBC qui ne peut se passer de Dean Martin le bonimenteur qui leur a vendu un concept « révolutionnaire » de télévision, avec un arrêt entre 1980 et 1983 car le MGM Grand Hotel de Las Vegas où étaient tournées les émissions a brûlé. En 1984 il livre les numéros restants dus au contrat.
Le « Dean Martin Celebrity Roast Show » avait pour but de « cuisiner » un (rarement une) invité vedette. Les débuts prometteurs de l’émission s’avèrent vite illusoires. Tout cela sombre dans une certaine médiocrité et toujours cet humour mi-alcoolisé, mi-salace qui finit par lasser.

19 juin 1975 alors que Salvatore « Sam » Giancana le capo de l’Outfit (famille de Chicago) était derrière son barbecue à griller des salsiccie, un tueur se glisse derrière son dos et lui loge une balle dans la tête, le retourne et vide son chargeur. Une balle dans la bouche, le reste (6 balles) dans la gorge. Buon appetito Sammy, Momo, Mooney ou quelque soit ton surnom à la con!

Dino se fout de la mort de Giancana comme de sa première bouteille. Il a fait sa vie. Celle des autres… Bof! Ce qu’il veut maintenant s’est se poser.
Marre de tout ce tintouin. Il est fatigué de ce monde dont il ne pige plus grand chose.

Il tournera encore quelques films qui seront tous oubliés. D’ailleurs il a bien du mal à retenir ses textes. Lui qui auparavant était capable de réciter les siens et ceux de ses partenaires.
Ceux-ci ont bien vu que le vieux Dean n’en pouvait plus. Même le verre de whisky a la tremblote.

En 1981 il tourne un second rôle dans « L’équipée du Cannonball » (« The Cannonball run« ) de Hal Needam avec en vedette Burt Reynolds. Le film est un carton.

Franky Sinatra n’en croit pas ses yeux : Dean Martin et Sammy Dee sont de la fête et pas lui?. Il fait une grosse crise de jalousie et participera au « Cannon ball II » (« The Cannonball run« ) (1984) toujours de Hal Needam qui se ramassera les dents au box office.

1987. Dean Paul Martin le fils préféré de Dean, bien qu’il fut fan des Beatles, s’écrase à bord de son Phantom IV, sur les montagnes de San Bernardino lors d’un exercice militaire.
Dino Crocetti a enterré sa mère en 1966 et son père en 1967 ce qui l’a anéanti. La mort de son fils l’achève.

Et ce con de Sinatra qui lui monte le bourrichon pour faire une tournée des grands ducs avec Sammy Davis Jr. De guerre lasse il finit par dire OK. Mais il a fallu qu’au troisième récital, cet emmerdeur lui dise qu’il chantait pas juste, pour qu’il prenne ses cliques et ses claques et « arrivederci, ciao paesan » retour à la maison à mater des westerns et attendre la Faucheuse le verre de whisky dans une main et le tube de Percodan dans l’autre.

Sammy Davis Jr. meurt en 1990 atteint d’un cancer à la gorge.

Dino fréquente les chambres d’hôpital régulièrement. Problèmes de foie, de rate, de poumons et cette hernie qui le poursuit depuis sa jeunesse. Son corps n’est que douleurs.
Comme celui de Jerry Lewis.

Les deux hommes se sont parfois rencontrés durant toutes ces années l’un sans l’autre.
Une fois sur un green, une autre fois dans un casino à l’occasion d’un show de l’un ou l’autre.
A chaque fois les retrouvailles sont chaleureuses. Mais jamais sans lendemain.
En septembre 1976 Frank Sinatra les réunit pour le téléthon contre la myopathie animé par Jerry Lewis. Les deux hommes accros au Percodan s’embrassent devant des millions de téléspectateurs comme deux frères, ou les deux meilleurs amis du monde. Mais à peine se sont ils dit aurevoir sur le plateau que Dean pose à nouveau un mur entre lui et Jerry Lewis.
Et les lettres et les appels de Jerry Lewis resteront sans réponse.

Plus de télé, plus d’enregistrements de disques, plus de cinéma, et plus de golf. Dean Martin se barricade chez lui avec ses westerns, sa tremblote et son teint cireux. Il s’éteint à petit feu et finit par rendre l’âme le jour de Noël 1995.
Ce putain de Noël qu’il a tant et tant chanté, lui, avec son sourire enchanteur qui fait fondre les ménagères, pour son satané « Dean Martin Show » enregistré sous la chaleur du mois de juillet, l’haleine chargée d’alcool, offrant aux américains l’image idyllique d’une famille unie et heureuse, lui qui trompait allègrement sa femme avec une blondinette planquée en coulisse.
Lui, toujours seul et entouré de murs…

Sinatra le suivra dans la tombe trois ans plus tard, malade cardiaque, atteint du cancer de la vessie et d’un début de démence sénile.

Quant à Jerry Lewis, il va s’accrocher à la vie en dépit de douleurs dorsales, de soucis cardiaques (première attaque à 34 ans) d’un cancer de la prostate, d’un diabète et d’une fibrose pulmonaire pour lâcher la rampe à 91 piges usé jusqu’à la corde.

Rideau! Ciao a tutti!


rueducine.com-Dean Martin

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