Synopsis
1760, la prospère famille Collins quitte l’Angleterre et la ville de Liverpool pour accroître son marché dans le nouveau monde. Elle arrive dans le Maine et fonde la pêcherie Collins et la ville de Collinsport. Très vite les Collins deviennent riches. Il s’installent à Collinwood. Ils ont un fils Barnabas que leur servante Angélique Bouchard convoite. Mais celui-ci aime la belle Josette du Pres. Jalouse et possédant des dons de sorcellerie Angélique assassine les parents de Barnabas et pousse Josette au suicide sur la falaise qui borde la propriété de Collinwood. Barnabas refusant l’amour d’Angélique, elle le transforme en vampire puis fomente une révolte populaire contre lui. Il se retrouve enfermé dans un cercueil vivant en 1775. Deux cents ans plus tard le cercueil est retrouvé lors d’un chantier…
CRITIQUE
Voici le Tim Burton que j’aime.
Une inspiration macabre, mais avec énormément d’humour, et un délire visuel qui semble sans borne. Je m’étais régalé avec ce cocktail dans « Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête » (1999). Avec ce « Dark shadows » j’ai retrouvé cette jubilation.
Le film commence par un pré-générique éblouissant visuellement et d’une efficacité dans le récit assez rare.
Si Tim Burton se contente d’une adaptation d’une série télévisée diffusée entre 1966 et 1971 sur la chaîne ABC, il se l’accapare complètement et en fait son objet comme il l’avait fait avec les adaptations de bande dessinée « Batman » (1989) et surtout « Batman le défi » (« Batman returns« ) (1992).
On peut regretter une quasi fin dans la demeure de Collinwood assez conventionnelle et qui doit trop aux effets spéciaux. Mais le film nous fait passer à travers divers sentiments qui vont du rire à l’émotion et il réussit sa toute fin non sans panache.
Le travail de production dans la restitution du côté fantastique, les costumes, maquillages et décors est somptueux.
La confrontation du genre (sanglant et maléfique) avec le « peace and love » des années 1970 se fait par petites touches (dialogues, musiques) à travers le film et avec beaucoup d’humour. Ce mélange de gothique sombre mais ravivé de ci-delà par des couleurs acidulées est une véritable trouvaille visuelle.
Bien entendu Johnny Depp incarne ce Barnabas avec dandysme et délectation.
J’ai trouvé Michelle Pfeiffer sous employée et son rôle trop passif mais c’est toujours un enchantement pour les prunelles masculines.
La surprise vient aussi de la jeune actrice Bella Heathcote dont le réalisateur a su tirer parti de son physique éthéré pour en faire une icône romantique et un fantôme ravissant.Il est aussi réjouissant de voir une actrice française faire une aussi belle carrière à Hollywood: Ridley Scott, Martin Campbell, Tim Burton ont dirigé Eva Green (fille de Marlène Jobert) dans des grands rôles. Pour une carrière commencée en 2003 : C’est plutôt pas mal!
Une fois de plus Danny Elfman signe un soundtrack à couper le souffle où cordes et cuivres se frictionnent.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Le suicide de Josette du haut d’une falaise. Images somptueuses, romantisme gothique et musique sensationnelle.
L’ANECDOTE
Ce film est la 8ème collaboration entre Tim Burton et Johnny Depp depuis « Edward aux mains d’argent » (« Edward Scissorhands« ) (1990).