Synopsis
Dallas, années 1980, Ron Woodroof est électricien sur les chantiers. A ses heures de liberté il fait du rodéo et des paris hasardeux. Il faut dire qu’il a quelques soucis pour boucler ses fins de mois. Il vit en mobil home et avec son pote TJ partage volontiers ses conquêtes féminines d’une soirée. Mais voilà, depuis quelques temps Ron tousse, dort mal, et souffre de diverses douleurs. Sur un chantier il est victime d’un accident et se retrouve à l’hôpital…
CRITIQUE
Pour ma part je suis client de ce genre de film. C’est à dire la biographie de personnes qui ont du lutter contre le système entrepreneurial, policier ou judiciaire.
Spécialité américaine on en dénombre quelques excellents spécimens. « Serpico » (1973) de Sidney Lumet « Le mystère Silkwood » (1983) de Mike Nichols, « Révélations » (1999) de Michael Mann, « Erin Brokovich seule contre tous » (2000) de Steven Sorderbergh… « Dallas buyers club » fait partie de ce haut du panier.
Un scénario minutieux, un sujet fort, et un acteur principal à la hauteur du projet.
Matthew McConaughey depuis la fin des années 2000 a fait un sérieux travail dans le choix de ses films. Il délaisse les comédies romantiques pour des films bien plus sombres, voire parmi les plus risqués sur le plan commercial. « Killer Joe » (2011) de William Friedkin, « Paper boy » (2012) de Lee Daniels en sont deux exemples. Matthew McConaughey reçoit l’Oscar du meilleur acteur et bien d’autres récompenses.
Mais Jared Leto est lui aussi formidable. Son jeu pour le rôle de transsexuel est très impressionnant.
Le film montre la lutte d’un électricien amateur de rodéo atteint par le virus VIH qui comprend que le médicament AZT donné à haute dose dans les hôpitaux américains accélère le décès des patients atteint du SIDA. Il se heurte alors a la Food and drug administration (FDA) qui semble plus intéressée à protéger les monopoles pharmaceutiques qu’à se préoccuper des bons protocoles de soins à administrer aux patients pour leur assurer une espérance de vie la meilleure possible.
Le film contient une belle dimension politique et sociale. On y voit ainsi un archétype du cowboy macho et facho, transformé par la maladie et l’approche de la mort. Devenu paria vis-à-vis de ses amis tous aussi « basiquement texans » que lui, il devient ami avec ceux qu’il haïssait auparavant.
La musique de Danny Elfman est très très discrète.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Ron Woodroof se retrouve au Mexique dans un dispensaire d’un médecin américain tricard dans son pays. Celui-ci semble soulager ses patients atteints du sida par des médicaments moins agressifs que l’AZT.
Griffin Dunne interprète un médecin au look grunge. C’est quand même pas rassurant…
L’ANECDOTE
Matthew McConaughey a participé au financement de la production du film et a revu à la baisse ses émoluments. Film a budget serré, le tournage s’est déroulé sur 25 jours. Le gain de temps est d^au choix de ne pas tourner en lumière non naturelle.