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Synopsis

Rome années 1960, Stefano vient d’achever brillamment ses études et a décidé d’entrer dans les ordres. Son père l’accueille et il lui demande d’aller voir sa mère. Elle suit une cure de sommeil. Elle supporte mal de vieillir et plus du tout son mari qui la trompe, elle bascule vers la folie. Leo le père de Stefano est un riche industriel de l’édition sans scrupules. Il accepte mal que Stefano ait décidé d’entrer dans les ordres. Quant à Stefano il ne supporte pas les manières de tyran de son père sur son lieu de travail. Leo invite Stefano à partager une croisière en tête à tête, ce qu’accepte Stefano. Mais Leo a aussi fait venir Adriana sa maîtresse sur son yacht sachant bien que la beauté d’Adriana détournerait Stefano de sa vocation ecclésiastique…

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CRITIQUE

Mauro Bolognini (1922-2001) signe son seizième film, et remet sur l’ouvrage son thème de prédilection: La haute bourgeoisie et ses perversions par l’argent et le sexe, ainsi que sa puissance par la force et la corruption.

Leo corrompt son monde (écrivains de gauche et membre de jury littéraire) avec l’argent, et corrompt son fils avec le sexe quitte à sacrifier sa maîtresse. Malgré quelques sursauts Stefano sera vaincu et il ne lui restera que ses larmes pour pleurer son futur qui sera de maintenir voire d’accroître la fortune de son père et d’en passer par les mêmes moyens odieux de son géniteur.

Film visuellement magnifique.
Mauro Bolognini habille les abjections humaines d’un noir et blanc superbe et de plans esthétiquement irréprochables. Cela donne aussi une froideur au film et celle-ci est la bienvenue pour traiter ce sujet peu édifiant.

Le film se base sur les regards et les silences de Stefano qui en disent bien long sur sa bienveillance puis ses angoisses et ses craintes.

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Là où l’art de Mauro Bolognini est puissant c’est qu’il arrive à surprendre le spectateur en dépit de la prévisibilité des événements.
Car très vite l’on sait que Stefano succombera à la tentation que lui soumet son père sur le yacht. La surprise vient par exemple lors de la tentative de fuite du jeune homme en se jetant à la mer, qui obligera son père à faire une démonstration de force.

Jacques Perrin et Alain Cuny sont brillantissimes dans ce face à face. Jacques Perrin qui a 22 ans joue avec grande conviction un rôle d’un jeune homme introverti avec des sursauts de dignité mais faible face à son père.
Alain Cuny est phénoménal en grand manipulateur qui souffle le chaud et le froid face à son fils. Et qui a au long de sa vie écrasé ceux qui ont croisé son chemin. Sa femme, les écrivains, son personnel, sa maîtresse et maintenant son fils.
Rosanna Schiaffino est bouleversante et la caméra de Mauro Bolognini est amoureuse de cette belle actrice.

Giovanni Fusco comme à son habitude avec Michelangelo Antonioni (mais c’est un film de Mauro Bolognini) habille le film d’une musique quasiment sans mélodie et instaure une atmosphère anxiogène supplémentaire.

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La grandissime scène finale où Stefano attend Adriana dans l’Alfa Romeo tandis que celle-ci se situe dans un dancing à ciel ouvert où l’ensemble des clients danse le hully-gully. Sorte de ballet sans âme où l’on fait, comme des robots, les mêmes pas, en même temps, sans jamais toucher son voisin.  Voici le monde qui attend Stefano. Bien loin de celui de l’amour de Dieu.

L’ANECDOTE

L’actrice Rosanna Schiaffino (1939-2009) qui a emporté plusieurs concours de beauté comme beaucoup d’actrices italiennes, n’aura pas eu la carrière dont elle avait sûrement rêvé. Après ce film elle n’a tourné que dans des séries B et a quitté les studios de cinéma dans le milieu des années 1970.

NOTE : 15/20

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