Synopsis
Dans le train entre Marseille et Paris 6 voyageurs partagent un compartiment couchette. Parmi eux Daniel un jeune homme au comportement étrange qui voyage sans billet. Daniel arrive cependant à séduire la jeune Bambi. Quand à l’arrivée à Paris Daniel s’aperçoit que Bambi n’a pas pris ses affaires, il retourne dans le compartiment pour les prendre. Il s’aperçoit qu’une jeune femme gît sans vie dans sa couchette. Daniel et Bambi quittent la gare, l’inspecteur Graziani est chargé de l’enquête…
CRITIQUE
Pour son premier film, Costa-Gavras adapte un roman éponyme de Sébastien Japrisot. Auteur qui par la suite sera souvent adapté par lui-même ou d’autres pour le cinéma.
Costa-Gavras fait ses études cinématographiques à l’IDHEC (devenu en 1986 la FEMIS). Il est assistant de Jean Giono « Crésus » (1960) Henri Verneuil « Un singe en hiver » (1962) et René Clément « Les félins » (1963).
Avec « Compartiment tueurs » Costa-Gavras frappe les esprits. Un récit éclaté entre divers personnages. Une mise en scène originale et parfois iconoclaste, comme ces premiers plans sur des figurants alors que l’action se déroule en arrière plan.
Costa-Gavras utilise une large palette de la grammaire cinématographique à sa portée. Plongées, contre plongées, plans larges, plans serrés, il alterne tout ça avec une certaine vivacité. Cela fait parfois un peu récitation de bréviaire, mais baste, le spectateur y trouve son profit.
La distribution est pléthorique mais permet à chacun des acteurs de défendre son personnage. Ils sont plutôt bien « dessinés » et bénéficient en plus d’une voix off qui leur permet d’étoffer leur envergure psychologique.
Très très bonne musique de Michel Magne qui lorgne vers le rock.
Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à nos jours.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La poursuite dans les rues de Paris de nuit, avec plusieurs poursuivants à moto et en voitures. Assez spectaculaire. D’autant que le réalisateur place ses caméras de façon à accroître cette sensation.
L’ANECDOTE
Le film reçoit un meilleur accueil aux Etats-Unis qu’en France. Il est considéré par les cinéastes outre Atlantique comme un classique du polar français. Costa-Gavras se détournera très longtemps d’un cinéma de divertissement pour privilégier un cinéma « sérieux » souvent politique.