COMMENT TUER UN JUGE?
- Elio Zamuto, Franco Nero, Françoise Fabian, Gianni Zavotta, Luciano Catenacci, Marco Guglielmi, Renzo Palmer, Sergio Valentini
- Damiano Damiani
- Mafia, Policier, Thriller
- 1975
- Perché si uccide un magistrato
- Italie
- Damiano Damiani, Enrico Ribulsi, Fulvio Gicca Palli
- Riz Ortolani
Synopsis
Palerme en Sicile années 1970, le réalisateur Giacomo Solaris est un proche du journal de gauche et anti mafia « Sicilia notte ». Il sort un film sur les relations entre la magistrature et la mafia. Il dénonce des agissements de la part du procureur de la République Alberto Traini-Luis vis-à-vis de certaines personnes notoirement connues comme appartenant à la mafia. Mais ce film fait réagir le procureur qui décide de poursuivre certains membres administratifs de la « Banca Mediterranea ». Ceux-ci sont des élus du parti au pouvoir. Alberto Traini-Luis a invité Giacomo Solaris lors d’une soirée de la haute société. Giacomo Solaris assiste à une scène d’intimidation de la part de l’onorevole (député) Ugo Selimi un des membres du parti, éclaboussé par le futur scandale et homme soutenu par le parrain Bellolampo. Le lendemain on retrouve le procureur de la république mort, assassiné dans son véhicule au petit matin…
CRITIQUE
Damiano Damiani est connu et reconnu pour ses films anti mafia comme « La mafia fait la loi » (« Il giorno della civetta« ) (1968), « Seule contre la mafia » (« La moglie più bella« ) (1970) ou « Confession d’un commissaire de police au procureur de la République » (« Confessione di un commissario di polizia al procuratore della repubblica« ) (1971).
Il embarque tout son petit monde dans une enquête où la mafia joue un rôle prépondérant, mais au final (et sans vouloir anéantir le suspens) pas celui auquel on s’attendait.
Il rappelle Franco Nero son acteur fétiche de ces années 1970 pour jouer ce rôle de réalisateur-enquêteur baladé de faux coupables en fausses pistes. L’acteur excelle en homme aveuglé par le réel pouvoir de nuisance de la mafia, et la paranoïa générale qu’elle suscite sur la société sicilienne.
Françoise Fabian y est superbe de beauté. En veuve affligée par le deuil de son mari, et attachée à l’éducation d’un enfant physiquement handicapé, elle donne à son personnage un angélisme sur lequel le scénario joue.
Organisation tentaculaire et à l’époque quasi omnipotente, elle a investi tous les circuits financiers, et fagocité l’économie de l’île. Elle a la mainmise politique sur les grandes villes (Palerme, Catane et Gelà) et fait les élections en général au profit de la Démocratie Chrétienne. Trafique et exécute quiconque se met en travers du chemin.
Scénario intelligent dont le suspens est constamment maintenu.
La musique de Riz Ortolani est une réussite dommage qu’elle soit introuvable.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La réunion des membres du parti et administrateurs de la banca mediterranea prise dans la tourmente judiciaire. Ceux-ci lâchent le député Selimi malgré le soutien du mafieux Bellolampo. Mais ce dernier gravement malade est-il en capacité de maintenir le status quo?
L’ANECDOTE
Damiano Damiani écrira et réalisera en 1984 une série télévisée sur la mafia intitulée « La Piovra » qui aura un retentissement à travers toute l’Europe d’Est en Ouest.