Synopsis
Paris, début des années 1960, Clément et Anne forment un couple. Clément fréquente un groupe d’extrême droite qui prône la violence et une des têtes pensantes un certain Serge. Anne trouve chez elle dans un placard un bazooka. Elle interroge Clément qui veut la rassurer en lui disant que c’est un objet qu’il garde pour quelqu’un. Mais Clémént s’entraine avec Serge à l’utilisation de cette arme en vue d’un attentat…
CRITIQUE
Un des rares film qui fasse allusion à l’OAS (Organisation Armée Secrète) à la guerre d’Algérie et à la mouvance d’extrême droite de l’époque.
Premier long métrage d’Alain Cavalier. Le réalisateur montre qu’il en a sous la pédale! Le film est plutôt bien maîtrisé, le sujet est ultra polémique même si le scénario se recentre sur les personnages et ne prennent pas une tournure politique. En cela on retrouve le nombrilisme de la Nouvelle Vague et de l’ensemble du cinéma français d’auteur jusqu’à nos jours.
Le film tente une « prise d’air » à Buenos Aires mais ce n’est pas très réussi.
Jean-Louis Trintignant (1930-2022) est déjà un touche-à-tout au niveau de l’interprétation et à cette période va de films italiens « Le fanfaron » (« Il sorpasso« ) (1962) de Dino Risi en films d’auteur français et films grand public. Il est remarquable de froideur. Comme il le sera plus tard dans « Le conformiste » (« Il conformista« ) (1970) de Bernardo Bertolucci.
Romy Schneider, qui vivait avec Alain Delon cherche à agrandir sa palette d’actrice afin de se défaire de ses rôles de princesse qui ont fait ses débuts. Ici elle y parvient, avec ce rôle de femme qui passe d’un homme à l’autre. D’un belliciste d’extrème droite à un pacifiste d’extrème gauche.
La musique de Serge Nigg est plus que discrète.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
L’attentat au bazooka qui rappelle celui dont a été victime le général Salan en 1957.
L’ANECDOTE
Le film passe sous les fourches caudines de la censure. Car sous De Gaulle et jusqu’à la fin de la présidence Pompidou la censure était assez oppressante vis-à-vis de certains sujets « politiques » au cinéma.
NOTE : 14/20