COLOSSE DE RHODES (LE)
- Alfo Caltabiano, Angel Aranda, Carlo Tamberlani, Conrado San Martin, Georges Marchal, Lea Massari, Mabel Karr, Mimmo Palmara, Roberto Camardiel, Rory Calhoun
- Sergio Leone
- Peplum
- 1961
- Il colosso di Rodi
- Italie, France, Espagne
- Ageo Savioli, Carlo Gualtieri, Cesare Seccia, Ennio De Concini, Luciano Chitarrini, Luciano Martino, Sergio Leone
- Angelo Francesco Lavagnino
Synopsis
Rhodes quelques 280 avant J.C. Darios général grec héros de batailles rend visite à son oncle Lissipu. L’île de Rhodes vient de construire un géant d’acier qui tient l’entrée du port et empêche toute entrée et toute sortie non autorisée. Darios assiste aux fêtes pour célébrer l’inauguration du colosse organisées par Xerxès maître de l’île. Darios tombe amoureux de la belle Diala. Mais le pouvoir de Xerxès est contesté et des rebelles cherchent à convaincre Darios de les aider…
CRITIQUE
1961 est l’année de l’apogée du genre (filoni en italien). Plus qu’un genre c’est en Italie une façon de profiter d’un genre en le poussant au bout du bout jusqu’à la parodie et l’abandonner sec et désavoué du public.
Cette année Raoul Walsh et Stanley Kubrick investissent les studios romains de Cinecittà et signent « Esther et le roi » (« Esther and the king« ) pour le premier et « Spartacus » pour le second.
Deux ans plus tard le tournage mouvementée et onéreux du « Cléopâtre » de Joseph L. Mankiewicz suivi de son échec commercial, puis l’année suivante l’échec de « La chute de l’empire romain » (« The fall of the roman empire« ) (1964) autre péplum ambitieux de Anthony Mann sonneront le glas du genre.
Tué aussi par des productions italiennes d’une médiocrité flagrante dans l’écriture et la réalisation, qui ont fait plonger le « filone » dans les abîmes.
Sergio Leone a fait ses armes comme assistant réalisateur auprès de Mervyn LeRoy pour « Quo Vadis? » (1953), puis en tant que réalisateur deuxième équipe, sur le « Ben-Hur » (1960) de William Wyler. Son aptitude à s’adapter au situation les plus compliquées comme le tournage de la course de char sur « Ben-Hur », et le remplacement de Mario Bonnard au pied levé pour « Les derniers jours de Pompéi » (1959), poussent les producteurs à lui confier la réalisation du « Colosse de Rhodes« .
Une armée mexicaine de scénaristes se sont plus ou moins penchés sur le film. Plutôt moins en ce qui concerne Ennio de Concini et Ageo Savioli, qui aux dire de Sergio Leone pour le premier était fainéant et fantasque, et le second n’avait rien à faire dans le métier de scénariste. Mais Sergio Leone n’avait aucune considération pour ses collaborateurs quels qu’il soient.
Il n’en est pas moins vrai que le scénario du film tient la route sans être non plus d’une grande originalité.
Sergio Leone affirme avoir réalisé un film contre le genre qu’il n’apprécie guère.
Cependant cela n’est guère flagrant.
Certes son héros plutôt bien tenu par le méconnu Rory Calhoun qui a plutôt tout de l’anti-héros, ballotté par les événements et malmené par les femmes, ce n’est qu’à la fin du film qu’il prendra sa dimension héroïque.
Certes quelques décalages comiques dans les situations émergent ici ou là.
Mais j’ai trouvé le film plutôt classique dans sa réalisation et dans sa « sage audace ».
Le film pâtit en plus d’une fin laborieuse avec tremblements de terre éruption volcaniques, incendies multiples et variés qui gâchent quand même pas mal le spectacle.
Reste le colosse en lui même. C’est une très belle invention de cinéma qui enjambe l’entrée du port, ce qui dans la réalité entre -292 et -226 de notre ère n’est guère plausible.
Cette statue aux multiples possibilités défensives est le clou du spectacle du film.
La musique de Angelo Francesco Lavagnino, s’inscrit dans la tradition peplumesque qui depuis le début des années 1950 prolifère sur les écrans de cinéma et dont il est lui-même un compositeur prolifique.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Dario se retrouve assailli dans la statue de bronze géante qui domine le port. Seule échappatoire pur Dario passer à l’extérieur de la statue. Il est aussitôt suivi par les soldats de Rhodes qui minuscules, sortent par les oreilles du colosse. Sergio Leone joue avec les maestria sur les proportions.
L’ANECDOTE
John Derek devait tenir le rôle de Dario. Mais ce dernier avait quelques arrières pensées de metteur en scène, et se mêlait un peu trop, au goût du réalisateur italien, de ce qui ne le regardait pas. Jusqu’au jour où n’en pouvant plus il donne un ultimatum aux producteurs pour remplacer John Derek dans les 24 heures. Ce sera donc Rory Calhoun et sa belle nonchalance qui sera Dario.