CLINT EASTWOOD, ACTEUR, RÉALISATEUR, PRODUCTEUR, COMPOSITEUR Biographie, Filmographie
- Clint Eastwood
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- Clint Eastwood, Ennio Morricone, Jerry Fielding, Kyle Eastwood, Lennie Niehaus
Synopsis
Né Clinton Elias Eastwood Jr. à San Francisco (Californie) le 31 mai 1930. Clint Eastwood a toujours cultivé un certain côté rebelle et aussi secret sachant très bien ce qu’il est divulguable et ce qui l’est moins.
La grande dépression pousse la famille Eastwood vers Los Angeles.
Dans sa jeunesse c’est un touche à tout qui hésite entre le sport, la musique (le piano) et le jeu. Une expérience difficile au collège lui fait prendre conscience de la difficulté de jouer devant le public.
Peu attiré par les études il obtient néanmoins un bac de mécanique.
Clint Eastwood après une période d’oisiveté finit par s’inscrire à un concours organisé pour Universal qui alliait beauté et talent de jeu. Le physique très avantageux du jeune Clint fit que Universal le prit. C’est à force d’assiduité au cours et de volonté acharnée que Clint Eastwood commence à obtenir des petits rôles. Clint Eastwood profite de ses temps libres pour combler ses lacunes cinéphiles.
Il épouse Maggie en 1953 il aura deux enfants Kyle et Alison.
Mais la période 1955 -1959 est difficile pour le jeune acteur qui ne trouve pas le grand rôle qui puisse faire décoller sa carrière.
En 1959 La « Chance de Clint » (qui deviendra légendaire à Hollywood) lui sourit. Après des essais, il finit par être embauché pour interpréter un des deux rôles principaux d’une série télévisée western (très en vogue en cette période) « Rawhide« . Série divisée en 8 saisons et dont le générique signé Dimitri Tiomkin sera un hit.
Pendant ce temps à Rome un certain Sergio Leone a l’idée d’adapter le film « Le garde du corps » (« Yojimbo« ) d’Akira Kurosawa en western. Mais Leone est un ambitieux et malgré un budget serré il veut donner du style à son film. Et surtout trouver un acteur américain pour incarner le rôle principal. Les choix de Henry Fonda, Richard Harrison, Frank Wolfe, Charles Bronson, Rory Calhoun, et James Coburn n’ayant pas été suivi d’effet, à force de recherche il finit par obtenir une copie d’un épisode de « Rawhide« . Sergio Leone est séduit par l’acteur et ses déplacements lents. Un peu méchamment il dit de l’acteur qu’il n’a que deux expressions : avec chapeau et sans chapeau mais il s’en accommode et tourne ce qui deviendra un la pierre de fondation d’un genre : Le western italien.
« Pour une poignée de dollars » (« Per un pugno di dollari« ) (1964) est un succès populaire avant tout en Europe. Aux Etats-Unis, le film est bloqué par un procès de droits entre Kurosawa et Leone.
Clint Eastwood retourne à sa série western aux Etats Unis. Ses velléités de tourner un épisode tombent à l’eau. La série commence à s’essouffler et l’audience télé à s’éroder face à de nouvelles concurrentes.
Sergio Leone change de producteur qui lui permet d’augmenter le budget de son prochain film et demande à Luciano Vincenzoni d’écrire une suite qui n’en serait pas vraiment une. En quatre semaines c’est chose faite. Clint Eastwood est enchanté de repartir en Italie d’autant qu’il a appris qu’en Italie il est devenu une star du jour au lendemain. Avec Luciano Vincenzoni chez qui Clint Eastwood est souvent invité ils élaguent les dialogues.
Clint Eastwood pendant le tournage amplifie ce qu’il avait déjà bien tracé dans le premier film. Sergio Leone sort d’une retraite picturale l’acteur Lee Van Cleef et reprend Gian Maria Volontè dans le rôle du méchant drogué. Ennio Morricone signe une musique magistrale et innovante. Avec « …Et pour quelques dollars de plus » (« Per qualche dollaro in più« ) (1965).
Clint Eastwood s’est installé avec sa famille à Carmel petite ville balnéaire au sud de San Francisco.
Ce deuxième western italien assoit définitivement le genre déjà amplement repris en Italie. Mais pas encore de sortie ne vue aux Etats-Unis.
Le film à peine sorti en Italie des producteurs américains se disent très intéressés par un autre western signé Sergio Leone.
La dernière saison de « Rawhide » aura été très mouvementée. Clint Eastwood lié par contrat va poursuivre une série qui n’a plus de capitaine à bord, et dont la diffusion subit un changement d’horaire qui lui sera fatale. La série est sabordée. Clint Eastwood reçoit une jolie indemnité pour les épisodes non tournés et signés.
Un avion emmène l’acteur à New York où Dino Laurentiis grand producteur et mari de Silvana Mangano lui propose un petit rôle dans un film à sketchs : « Les sorcières » (« Le streghe« ) en échange de quelques dollars et une Ferrari. Le sketch est tourné par Vittorio de Sica. Il parvient à faire un sketch original. Tous les critiques ne seront pas d’accord sur la valeur artistique de ce dernier.
Lors d’une tournée de promotion en France Clint Eastwood rencontre Catherine Deneuve. Aucun des deux n’aurait été insensible aux charmes de l’autre.
1966 : Le montage financier du film « Le bon, la brute et le truand » (« Il buono, il brutto, il cattivo« ) (1966) est achevé. Le tournage en Espagne et à Cinecittà comme les deux westerns précédents débute. Clint Eastwood voyant qu’il devait partager la vedette avec Lee Van Cleef et Eli Wallach se fait un peu désirer. Un beau salaire et une nouvelle Ferrari finiront par le convaincre.
Il fait bien, ce film est un accomplissement. Un chef d’oeuvre. Sergio Leone bénéficie d’énormes moyens. Plus que jamais le film fait penser à un opéra : Lenteur de la gestuelle paroxysme de la violence et musique d’Ennio Morricone à la fois imaginative et lyrique. Clint Eastwood entre deux prises améliore ses swings au golf et confie à un Eli Wallach incrédule qu’il se verrait bien réalisateur.
Les trois westerns de Sergio Leone sortent dans l’année 1967 aux Etats-Unis. « Le bon, la brute et le truand » bien qu’amputé de 20 minutes » reçoit un accueil public triomphal.
Mais pour Clint Eastwood ce n’est pas encore la panacée. Les projets de films hollywoodiens tardent à se présenter. Clint Eastwood refuse d’apparaître dans « L’or de MacKenna » (« MacKenna’s gold« ) de John Lee Thompson. Mais il est intéressé par le script de « Pendez-les haut et court » « Hang’em high« . Encore un western.
Avec un ami et collaborateur Irving Leonard il crée sa compagnie de production « Malpaso » et co-produit en 1968 le film avec United Artist.
Clint Eastwood impose Ted Post alors qu’étaient pressentis Robert Aldrich ou John Sturges.
Ce western d’inspiration à la fois du western traditionnel et du western italien est une belle réussite pour la première production de la Malpaso. Le film est un succès public et critique.
L’acteur (marié) a tourné avec la belle et blonde Inger Stevens avec laquelle il a une idylle juste le temps du tournage.
La même année il tourne « Un shérif à New York » (« Coogan’s bluff« ) (1968) avec un de des réalisateurs qui le marquera et qui influencera son oeuvre : Don Siegel.
Aucun des deux ne se connaît mais au premier contact le courant passe.
Le film est un polar avec un début prometteur mais qui finit par décevoir. Le sujet : un shérif d’Arizona aux méthodes expéditives poursuit un homme dans la ville de New York et se heurte à la bureaucratie policière de la ville. Cela a un avant goût de « L’inspecteur Harry » (« Dirty Harry« ) (1971).
Clint Eastwood fait part à Dean Riesner scénariste et script doctor sur ce film qu’il a dans l’idée de réaliser un film où il interpréterait un homme ayant une relation d’un soir avec une psychopathe. Il s’est réservé les droits cela s’intitule « Les frissons de la nuit » (« Play Misty for me« ).
Il refuse de mourir pour Sergio Leone dans la scène mythique de « Il était une fois dans l’ouest » (« C’era una volta il west« ).
1968 est l’année qui fait exploser Clint Eastwood à Hollywood, il tourne un troisième film « Quand les aigles attaquent » (« Where eagles dare« ) de Brian G. Hutton. Film de guerre et d’espionnage avec Richard Burton. Clint Eastwood se spécialise dans le film où l’action est le moteur du film.
l’années 1969 sera moins florissante sur le plan artistique. Clint eastwood s’est engagé dans une comédie musicale dirigée par Joshua Logan « La kermesse de l’ouest » (« Paint your wagon« ) avec Lee Marvin et Jean Seberg.
C’est une des plus grosse catastrophe industrielles qu’ait connu Hollywood. Le tournage prend des proportions financières dantesques pour l’époque, et le calendrier de tournage s’étire. Le réalisateur semble dépassé par les événements. Clint Eastwood qui interprète sans doublage ses chansons ne sera pas tendre avec le film le traitant de « stupidité » et de gâchis financier.
Clint Eastwood qui a pour objectif de produire les films qu’il réalisera aura toujours pour objectif de tourner vite et pour le moins cher possible.
Bien entendu le film est un cuisant échec public pour couronner le tout.
Mais tout n’est pas mauvais pour Clint Eastwood qui vit avec Jean Seberg une amourette sans lendemain.
1970 Don Siegel est désigné par Universal pour tourner un nouveau western « Sierra torride » (« Two mules for sister Sara« ). Le film se base sur un couple d’acteurs, Clint Eastwood et Elizabeth Taylor. Mais les exigences de cette dernière font qu’elle est évincée du film au profit de Shirley MacLaine.
Le tournage entre l’actrice et le réalisateur est orageux. Don Siegel est en train de faire ses valises quand l’actrice, un peu trop fêtarde, rappelons qu’elle fait partie du « Rat pack » (une bande de noceurs holllywoodiens, dont Franck Sinatra et Dean Martin sont les têtes d’affiche), finit par s’excuser pour son comportement. Clint Eastwood pourtant co-producteur n’intervient pas dans le conflit.
Le film qui a des airs de western italien trouve son public malgré des critiques peu enthousiastes.
Puis la même année Clint Eastwood part pour un tournage en Yougoslavie d’un film de guerre réalisé (encore) par Brian G. Hutton « De l’or pour les braves » (Kelly’s heroes« ) (1970). Le tournage est éprouvant, intempéries et incendies de décors ralentissent le tournage. Clint Eastwood qui aime les tournages rapides s’impatiente.
Le film antimilitariste et iconoclaste avec Telly Savalas, Carroll O’Connor et Donald Sutherland se voit amputer d’une scène à laquelle tenait l’acteur. Il retient la leçon de Don Siegel consistant à tourner le moins de métrage possible quand on n’a pas le final cut. Ainsi le montage est très limité et restera proche de celui imaginé par le réalisateur.
D’ailleurs l’acteur retrouve Don Siegel pour « Les proies » (« The beguiled« ). Film dans lequel Clint Eastwood soldat sudiste blessé se retrouve soigné dans un pensionnat de jeunes filles. L’homme séduit les femmes les unes après les autres et les abreuves de mensonges. Leur vengeance sera mortelle.
Le film mélange de western et de drame est un échec cuisant. Clint Eastwood en retire que le public n’accepte pas qu’il meure.
L’acteur (40 ans) vit une passion avec la jeune actrice Jo Ann Harris (21 ans) qui durera quelques mois.
Après le décès de son père qui contraint Clint Eastwood à reporter de quelques semaines le tournage, Clint Eastwood peut enfin toucher du doigt son rêve : être le propre réalisateur de ses films.
Après plusieurs moutures c’est celle qui est la plus proche du roman qui est tournée. Clint Eastwood s’entoure de l’équipe technique de Don Siegel qui lui-même joue le rôle d’un barman. Ainsi l’a-t-il sous la main en cas de problèmes. Il tourne près de chez lui entre Monterey et Carmel. Le tournage d' »Un frisson dans la nuit » (« Play Misty for me« ) (1971) se passe sans anicroche.
Clint Eastwood fan de jazz en profite pour faire de ce film un hommage à cette musique. Le film qui a un petit budget n’est pas un gros succès public mais permet à Clint Eastwood d’obtenir de son film des bénéfices. Sa carrière de réalisateur peut se poursuivre.
Clint Eastwood se rapproche du studio Warner Bros. et quitte Universal. En Même temps il diversifie son entreprise et ouvre à Carmel un bar.
Nous sommes toujours en 1971 et Clint Eastwood s’apprête à tourner son troisième film de l’année et retrouver Don Diegel comme réalisateur.
Depuis 1968 à San Francisco et sa proche région un tueur en série sème le trouble. Surnommé le tueur du Zodiaque, il est insaisissable et communique avec la police et les journalistes par des énigmes par cryptogrammes. David Fincher dans le film « Zodiac » (2007) se penchera sur l’enquête.
« L’inspecteur Harry » (« Dirty Harry« ) s’inspire de ces faits tout en étant une réflexion sur la violence et la tentation d’une police expéditive qui rechignerait à rendre des comptes à une hiérarchie. Mais aussi à une police bridée par la politique toujours soupçonnée de complaisance voir de corruption.
Le film est un carton public. Les critiques eux sont plus circonspects. Pauline Kael (1919-2001) du New Yorker traite Clint Eastwood de fasciste et fustige l’immoralité du film. Elle devient la meilleure ennemie de l’acteur.
Mais le film révolutionne la façon de tourner la violence dans un film policier. Il deviendra un modèle pour les productions suivantes. Et sera le premier film d’une série dont le premier restera quand même le meilleur de tous.
Clint Eastwood devient la star la plus lucrative de Hollywood. Il apporte son soutien à Richard Nixon qui se représente aux élections présidentielles. Le voici nommé pour 6 ans au National Council of the Arts. Mais son peu d’assiduité va le mener à la démission de ce poste.
1972. Clint Eastwood reprend du service dans le western avec « Joe Kidd » de John Sturges adaptation d’un roman de Elmore Leonard qui a écrit « 3h10 pour Yuma » et « Hombre« . Deux formidables westerns. Cependant « Joe Kidd » tourné par un John Sturges sur le déclin et un Clint Eastwood en proie à de terribles allergies et une énorme crise d’angoisse reste un western oubliable même s’il n’est pas mauvais.
Il revient au genre mais en tant que réalisateur avec « L’homme des hautes plaines » (« High plains drifter« ) (1973). Il donne une vision personnelle du western mélangeant des ingrédients du western classique américain à la violence d’un vengeur solitaire et sans nom directement issu du western de Sergio Leone. Son héros ambigu (il commet un viol) et violent remet l’ordre dans la ville en nommant un nain shérif, en faisant repeindre tous les bâtiments en rouge et en nommant la ville Hell (enfer) dans le seul but d’assouvir sa propre vengeance et de mettre une population qu’il juge passive voire complice à ses pieds.
Le film fut salué par la critique Clint Eastwood gagna véritablement ses galons de réalisateur avec ce film.
Il enchaîne avec une seconde réalisation en cette année 1973. Mais il ne se donne pas le premier rôle. Juste une apparition. Il tourne « Breezy » avec William Holden et Kay Lenz. Ce film raconte l’attirance sexuelle réciproque entre un homme d’âge mur et une jeune hippie. Le film reste malgré tout timide sur son sujet principal. Il fut aussi un des plus gros échec de Clint Eastwood réalisateur.
Clint Eastwood toujours marié à Maggie rompt avec sa maîtresse Jo Ann Harris pour se retrouver dans les bras de la jeune Kay Lenz.
Pour se remettre de cet échec Clint Eastwood la Warner et la Malpaso s’attellent à une suite de « L’inspecteur Harry » (« Dirty Harry« ). Pour estomper l’image fascisante Harry se retrouve face à des flics pourris et assassins qui agissent comme un escadron de la mort. C’est Ted Post qui réalise le film mais entre le réalisateur et son interprète et producteur cela se passe mal. Clint Eastwood intervient régulièrement dans la mise en scène et refuse le tournage de certains plans que Ted Post estime nécessaires.
« Magnum Force » (1973) en lui-même est d’honnête facture mais bien en deçà de son modèle. Le film bat quand même les records d’affluence en salle de « L’inspecteur Harry« .
1974 l’agence qui s’occupe de Clint Eastwood gère aussi la carrière de Jeff Bridges un des acteurs les plus doués. Ce dernier commence à avoir de beaux rôles au cinéma. « Le canardeur » (« Thunderbolt and Lightfoot« ) peut se voir comme comme un coup financier pour l’agence. Mais le scénario ne convient pas à La Warner qui retire ses billes. Eastwood et la Malpaso se rapprochent de UA (United Artists) qui trop heureux de l’aubaine de signer Clint Eastwood et sa rente lui propose un deuxième film après.
Cette histoire de petits truands et d’amitié sur fond de superbes paysages du Montana est un succès artistique (Michael Cimino sur son premier film se fait une belle réputation), critique (le film est reçu unanimement) et public (les spectateurs se rendent dans les salles).
Mais Clint Eastwood est déçu par la rentabilité du film qu’il aurait pensé supérieure ou égale à « Magnum Force » ce qui n’a pas été le cas. Il rejette la responsabilité sur UA et ne parlera plus du deuxième film.
Peut-être a-t-il pris aussi un peu la mouche quand il a lu ou entendu certains critiques disant qu’il s’était fait piquer la vedette par Jeff Bridges.
L’année 1975 Clint Eastwood ne tournera qu’un seul film en tant qu’acteur mais aussi que réalisateur. Universal est d’accord pour coproduire « La sanction » (« The Eiger sanction« ) un film d’espionnage et d’aventures sportives puisque la deuxième partie du film se passe en haute montagne alpine sur le mont Eiger (Ogre en allemand). Et la montagne une fois de plus méritera son nom puisqu’un technicien (David Knowles alpiniste chevronné anglais) y laissera la vie. Clint Eastwood voulait absolument tourner en décor naturel et non en studio. Les difficultés et les incidents furent nombreux durant le tournage.
On pourra lui reprocher son entêtement à vouloir faire un exploit filmé. Mais quoiqu’il en soit le résultat est assez remarquable.
Le succès du film fut assez moyen. Les critiques dont certain(e)s Judith Crist et Pauline Kael anti Eastwood virulentes tombèrent sur le film à bras raccourci.
Clint Eastwood est très déçu par l’accueil du film. Et les reproches sur la mort de l’alpiniste David Knowles et les blessures physiques et morales du photographe de plateau Frank Stanley lui pleuvent dessus.
Clint Eastwood reçoit un pont d’or par la Warner Brothers pour travailler avec une certaine indépendance tout en profitant de la puissance financière et publicitaire du studio. Le rapprochement de Malpaso et Warner est scellé pour de longues années.
L’année suivante, 1976, il s’attelle avec Philip Kaufman à l’adaptation d’un roman western de Forrest Carter. « Josey Wales hors-la-loi » (« Outlaw Josey Wales« ) (1976). Clint Eastwood rencontre Kaufman le scénariste et réalisateur du film « La légende de Jesse James » (« The great northfield Minnesota raid« ) (1972) avec Cliff Robertson et Robert Duvall et lui demande d’écrire le scénario par la suite il lui confiera la réalisation.
Clint Eastwood recrute Chief Dan George que lui a présenté Philip Kaufman qui sera magnifique dans le film. Il recrute aussi Sondra Locke.
Le tournage commence et dès le premier jour entre Philip Kaufman et Clint Eastwood c’est le combat de coq pour ces deux hommes séduits par la jeune actrice. Après quelques manœuvres (invitations au restaurant et plus si affinités) c’est Clint Eastwood qui remporte le combat.
Peu après le perfectionnisme de Philip Kaufman irrite Clint Eastwood qui aime les tournages rapides. Le producteur vire le réalisateur au grand dam de la Directors guild of America qui réclamera une amende de 60 000 $.
Clint Eastwood termine le film. Philip Kaufman retire son nom du générique en tant que réalisateur.
Malgré les vicissitudes le film est une réussite artistique du genre western qui en reprend de nombreux thèmes et c’est par ailleurs un joli succès public. La musique de Jerry Fielding (1922-1980) s’introduit pour la première fois dans le cinéma de Clint Eatswood.
Clint Eastwood est décidé à reprendre les aventures de l’inspecteur Harry. Justement deux jeunes auteurs lui envoient un scénario intitulé « Moving target ». Il est accepté mais demande à être sérieusement retouché. Clint Eastwood le redonne aux deux auteurs initiaux mais en retour leur script est intournable. Il faut trouver un autre auteur. Ce sera le scénariste Sterling Siliphant qui s’y collera. Et rend une copie intitulée « The enforcer » dans lequel l’inspecteur Harry est à la lutte contre une bande de terroristes et auquel on a adjoint comme partenaire une jeune inspectrice. Mais le scénario manque singulièrement d’action. C’est plus un thriller psychologique qu’un polar musclé.
Cette seconde mouture sera retravaillée par Dean Riesner.
Clint Eastwood se rend compte qu’il lui faudra une actrice à poigne qui sache défendre son personnage. Il jette son dévolu sur l’actrice Tyne Daly. Celle-ci se fait un peu prier et demande à revoir ses dialogues. Chose rare, Clint Eastwood accepte un nouveau retard. Et surtout que l’on retouche un scénario qu’il avait déjà validé.
C’est James Fargo qui a évolué au sein de Malpaso et qui sur « La sanction » était réalisateur de la seconde équipe, qui passe à la réalisation. Bien entendu il a un peu de mal avec l’interventionnisme de Clint Eastwood.
Le résultat est un peu bancal, les terroristes sont bien à la peine dans le film. Par contre le duo Clint Eastwwod-Tyne Daly fonctionne très bien.
L’actrice Tyne Daly remerciera Jerry Fielding pour sa musique et la compréhension musicale du personnage qu’elle interprète.
« L’inspecteur ne renonce jamais » (« The enforcer« ) bat tous les records de fréquentation et de rentabilité des films de Clint Eastwood. Décidément Harry « le salopard » est un bon business.
Un scénario original signé Dennis Shryack et Michael Butler est acheté à prix d’or par Warner. Clint Eastwood se dit très intéressé par cette histoire d’un petit flicard qui doit aller chercher un témoin à Las Vegas pour le ramener à Phoenix. Ce qu’il ignore c’est que le témoin est une prostituée et qu’elle doit témoigner dans un procès anti mafia. Ce qui s’appellera « L’épreuve de force » (« The gauntlet« ) sera pour Clint eastwood l’occasion d’imposer sa maîtresse Sondra Locke dans le second rôle principal du film.
Là encore l’image machiste de Clint Eastwood en prend un rude coup. Complètement largué par les événements la tête pensante du duo flic/prostituée c’est elle!
Si la dernière partie est totalement irréaliste, le road & buddy movie est bougrement efficace. Clint sait choisir ses partenaires féminines et après Tyne Daly, Sondra Locke s’avère formidable dans ce rôle de femme énergique, au langage peu châtié et la tête bien faite.
Le succès est au rendez-vous malgré un démarrage un peu mou.
La séparation de Clint et Maggie Eastwood est sur les rails. La promotion du film (avec interviews croisées de Sondra Locke et l’acteur infidèle) a définitivement achevé le couple.
Un scénario arrive par la bande entre les mains de Clint Eastwood. Il s’agit d’une comédie en forme de road-movie ayant pour sujet un dénommé Philo Beddoe amateur de boxe et possesseur d’un orang-outan amoureux d’une chanteuse de country music.
Le scénario n’est pas bien épais, la comédie pas très sophistiquée, mais Clint Eastwood influencé par Sondra Locke cherche à se diversifier.
Sondra Locke jouera la chanteuse et Geoffrey Lewis le frangin souffre douleur.
« Doux, dur et dingue » (« Every which way but loose« ) (1978) réalisé par James Fargo fonctionne à moitié, heureusement les facéties du singe font passer la pilule. Le spectacle est assez lourdaud et peut-être très americano-américain. Voire même Ouest americano-américain ». Car les critiques de films (dont la majorité sont sur la côte Est) ont détesté le film et l’ont descendu avec une belle virulence.
Enorme surprise le film est un succès public, à tel point qu’il est le film ayant le meilleur ratio de rentabilité de toute la filmographie eastwoodienne.
1979 Don Siegel a en mains un scénario de Richard Tuggle adapté d’un roman d’un dénommé J. Campbell Bruce lui même inspiré d’une évasion de trois détenus de la prison mythique d’Alcatraz. Prison renommée comme étant parfaitement étanche et dont les évasions sont vouées à l’échec. Don Siegel pense à Clint Eastwood pour interpréter Frank Morris. Mais Eastwood veut que le film passe sous son contrôle. Pour Don Siegel c’est hors de question et pour couper l’herbe sous le pied de l’acteur, il achète les droits du film. Et pour ne pas être sous influence Warner-Malpaso il propose le film à la Paramount. L’amitié entre les deux hommes ne s’en remettra vraiment jamais malgré les rabibochages.
La Warner finance à hauteur de 500 000 dollars la réfection d’une partie des bâtiments transformés en musée mais usés par l’air marin et l’abandon.
Le film « L’évadé d’Alcatraz » (« Escape from Alcatraz« ) est malgré tout une vraie réussite. Et un succès populaire.
L’année suivante Clint Eastwood tient à reprendre son désir d’évoluer vers la comédie. Et avec « Bronco Billy » le film le plus personnel. C’est à dire qui correspond le mieux à son cartactère. Sondra Locke a toujours dit que Clint Eastwood était bien loin de l’image du dur que le cinéma avait forgé. Qu’il était plus Bronco Billy que Harry Callahan. Et c’est elle qui a insisté pour qu’il réalise ce film.
Bronco Billy c’est l’histoire des vicissitudes artistiques et financières d’un petit cirque itinérant. C’est aussi un hymne à la communauté. Mis à part « Josey Wales hors-la-loi » (« Outlaw Josey Wales« ) (1976) Clint Eastwood a plutôt fait des films qui prônaient l’individualisme libertaire. Harry Callahan en étant l’archétype.
Avec Bronco Billy, Clint Eastwood réalise un film empreint de bonhomie, de nostalgie et de proximité avec les américains « moyens ». Le film est un succès critique. L’humanité dégagée par le film ravit les professionnels qui voient Clint Eastwood sous un autre jour.
Mais si le film rapporte de l’argent ce n’est pas au niveau des attentes du réalisateur-producteur. Heureusement le soundtrack se vend comme des petits pains.
Entre temps l’acteur l’acteur soutient un autre acteur le républicain Ronald Reagan à la course à l’élection présidentielle.
Les espoirs de faire un carton au box-office se tournent vers la suite de « Doux, dur et dingue » (« Every which way but loose« ) (1978). « Ca va cogner » (« Every wich way you can« ). Entre le premier et le second volet il n’y a guère de continuité. (Mais cela avait été la même chose entre le premier Harry Callahan et le deuxième et ne semblait pas poser de problèmes pour la star qui pensait que ce n’était pas le souci premier des spectateurs).
Buddy van Horn remplace James Fargo congédié pour avoir eu des prétentions financières mal à propos. Mais Jusqu’à preuve du contraire Buddy van Horn qui a commencé par être cascadeur puis doublure de Clint Eastwood n’est pas un réalisateur de talent. Les trois films qu’il réalisera appartiendront à la Malpaso et ne feront pas partie des meilleures productions de la société.
Ce second volet des aventures de Philo Beddoe est encore plus inepte que le premier. Et le film est un gros échec public malgré une campagne de publicité bien huilée.
Clint Eastwood a besoin de se relever de cet échec cuisant. D’une part il y a la Warner qui le harcèle pour qu’il refasse un Harry Callahan. Mais le scénario peine à apparaître.
D’autre part il voudrait mettre en scène une histoire d’espionnage. Et un thriller britannique écrit par Craig Thomas « Mission Firefox » lui paraît adaptable.
« Firefox, l’arme absolue » (« Firefox« ) (1982) s’avère être la plus coûteuse des production de la Malpaso.
Des scènes situées au Groenland et des scènes de poursuites aériennes nécessiteront des financement jusqu’à présent inédits.
Aujourd’hui les trucages sont un peu vieillots et le film idéologiquement très engagé dans une guerre froide relancée par Ronald Reagan.
Le film à l’époque reçoit un accueil mitigé.
La William Morris Agency (agence de Clint Eastwood) a dans ses bureaux un roman de Clancy Carlile « Honkytonk man » qui raconte la fin de parcours d’un chanteur de country, sous forme de road movie pendant la grande dépression, suivi par son neveu et une jeune femme ramassée en route.
Clint Eastwood et Sondra Locke sont emballés par le sujet convainquent Carlile de céder les droits à la Malpaso. Le fait qu’Eastwood ait déjà chanté dans « Doux, dur et dingue » ainsi que pour « Bronco Billy« , mais surtout que le producteur laisse Carlile adapter lui-même son roman pour le grand écran, finissent à faire pencher la balance en leur faveur.
Clint Eastwood qui rêve que son fils Kyle fasse une carrière artistique pense que le rôle du neveu peut lui correspondre et le lancer.
Le film sorti Carlile n’a pas du tout apprécié l’interprétation de Clint Eastwood insuffisamment maladif à ses yeux. Il n’apprécia pas diverses autres choses comme le changement de la Packard noire en Lincoln Continental, où que les chansons ne fussent pas des standards mais des créations de country music.
Considéré de nos jours comme un des meilleurs films de Clint Eastwood, « Honkytonk man » (1982) est à l’époque plutôt très mal accueilli par la presse spécialisée. C’est aussi un échec commercial cinglant.
Il est grand temps de reprendre le personnage de Harry le salopard pour retrouver les bonnes grâces du public. « Le retour de l’inspecteur Harry » (« Sudden impact« ) (1983) devrait permettre d’y parvenir.
Si le personnage a vieilli (l’acteur a 53 ans) , il n’en a pas moins gardé sa virulence. L’intrigue est efficace malgré une fin un peu décevante. Sondra Locke tient le second rôle principal. Ce sera son ultime rôle auprès de Clint Eastwood.
Le film casse la baraque dans les cinémas. Mission accomplie!
L’année suivante il enchaîne un autre film policier. Initialement prévu pour Don Siegel, quand celui-ci apprend que Clint Eastwood en sera l’interprète, il se retire. La production Malpaso quitte San Francisco trop marquée par les « inspecteur Harry » pour La Nouvelle Orléans. « La corde raide » (« Tightrope« ) est réalisé par l’auteur du scénario Richard Tuggle. Mais il faut aussi compter sur l’interventionnisme de l’acteur producteur. Richard Tuggle de bonne composition s’en accommodera. le film raconte l’histoire d’un inspecteur de police qui enquête sur un tueur en série. Problème le flic a des comportement sexuels déviants et les victimes sont les prostituées que fréquentent l’inspecteur.
Le film s’avère être un beau succès.
Mais un film semblait être encore plus prometteur est « Kansas City jazz » que réaliserait Blake Edwards (1922-2010). Le plus grand réalisateur de comédie à Hollywood de l’époque (1984). A son actif la saga des « panthères roses », « The party » (1968), « Elle » (« She« ) (1979) « S.O.B. » (1981), « Victor Victoria » (1982).
Casting prévu Burt Reynolds et Clint Eastwood. Deux stars du film d’action réunies pour une comédie policière se situant dans les années 1930. Blake Edwards travaille le script pendant le tournage de « La corde raide« . Mais cela n’en finit pas et Blake Edwards qui a la langue bien pendue raconte, raconte raconte à Clint Eastwood ce qu’il compte faire. Mais Clint Eastwood n’en a cure! Ce qu’il veut, c’est que cela se fasse! Blake Edwards finit par s’apercevoir que sa minutie maniaque ne peut être compatible avec la précipitation eastwoodienne. Il se retire du projet.
Clint Eastwood choisit Richard Benjamin pour le remplacer et change le titre en « Haut les flingues! » (« City heat« ).
Bien entendu Clint Eastwood freine des quatre fers quand il faut retourner des scènes qu’il juge bonnes. Burt Reynolds se blesse à la mâchoire au début du tournage lors d’une scène de cascade.
Le résultat est assez décevant. La comédie tombe à plat et l’intrigue n’est pas folichonne.
1985, Clint Eastwood fait une tournée en Europe, où il est bien plus apprécié par la critique que dans son propre pays. A la cinémathèque une rétrospective de partie de ses films permette à la star d’asseoir son statut de réalisateur d’envergure. A Paris il est fait « chevalier des arts et des lettres » par le ministère de la culture tenu à l’époque par Jack Lang.
De plus Clint Eastwood a trouvé un scénario de western très prometteur: La reprise d’un western classique « L’homme des vallées perdues » (« Shane« ) de George Stevens. Son nom « Pale rider, le cavalier solitaire » (« Pale rider« ) (1985).
très bon western avec une photographie somptueuse et un travail sur le son exceptionnel.
Le film très bien accueilli par la critique bat les records de fréquentation de « Josey Wales hors-la-loi » (« Outlaw Josey Wales« ) (1976).
Un autre script de western prometteur intitulé « The William Munny killings » est réservé par Malpaso. Mais pas pour tout de suite. Clint Eastwood n’a pas l’intention de tourner deux westerns à la suite.
L’année suivante est pour Clint Eastwood une année mouvementée, outre être devenu le père (secrètement) d’un petit Scott qu’il a eu avec une hôtesse de l’air, d’avoir été élu maire de Carmel, d’avoir produit le film de Sondra Locke « Ratboy » (1986) avec laquelle ses relations se détériorent, enfin il tourne « Le maître de guerre » (« Heartbreak ridge« ) inspiré de l’invasion de la Grenade en 1983 par les troupes américaines.
Film d’un intérêt moyen qui eût bien des tourments avec les autorisations militaires.
En tant que commerçant de Carmel (il est propriétaire d’un bar) et devant le refus de la mairie de l’autorider à construire un bâtiment de commerces, Clint Eastwood qui tolère mal qu’on lui refuse quelque chose, veut qu’un de ses amis se présente à la mairie. Mais lors d’une réunion ceux-ci se retournent et lui disent « Et pourquoi pas toi? »
Le principal axe de la campagne de Clint Eastwood est la liberté d’exercer le commerce et de cesser de l’entraver par des règlements insupportables.
Clint Eastwood met tous les atouts de son côté et fait une campagne de proximité auprès des indécis.
le 8 avril 1986 il est largement élu avec 72% des suffrages exprimés.
L’année 1987 est une année blanche. Il faut dire que Clint Eastwood fait son job de maire pendant les deux années de son mandat avec une conscience qui l’honore. Il a bien une opposition qui le chicane mais son activité n’est pas à remettre en doute .
1988 sonne le retour de Clint Eastwood à Hollywood. Il a depuis quelques années l’envie d’adapter à l’écran la vie de Charlie Parker. On peut dire que « Bird » a eu bien du mal à trouver un financement. La vie d’un jazzman qui plus est drogué n’avait rien de sexy. Hollywood prise très peu ce genre de film.
Mais le film finit par être tourné et une fois monté, Clint Eastwood part pour Cannes en compétition. Il a bien l’intention de remporter la palme avec ce film le plus ambitieux de sa carrière. Hélas, le film sera battu par « Pelle le conquérant » (« Pelle erobreren« ) du danois Bille August. Mais il ne repart pas bredouille pour autant. Son acteur Forest Whitaker remporte le prix d’interprétation masculine. Et Eastwood gagne en aura auprès de la critique européenne et du public.
Bien entendu le film est loin de faire le plein d’entrées aux Etats-Unis et dans le monde. Le film est largement déficitaire. Mais cette production a un caractère prestigieux.
Pendant le voyage San Francisco – Cannes Clint Eastwood emporte avec lui un premier jet d’un scénario issu de l’adaptation d’un roman de Peter Viertel qui relate le tournage mouvementé du film de John Huston « L’odyssée de l’African Queen » (« The african Queen« ) (1951).
Il enchaîne avec le tournage du dernier « inspecteur Harry » pour remettre les compteurs (de dollars) sur le bon rail. C’est le transparent Buddy van Horn qui tourne « L’inspecteur Harry est la dernière cible » (« The dead pool« ) (1988). Mais l’intrigue ne suscite guère d’intérêt. Et la réalisation de van Horn n’est guère réjouissante. Tout y est assez plat comme la scène de poursuite entre une voiture et une une miniature chargée d’explosif qui est d’une telle mollesse que c’en est navrant.
L’année suivante il tourne « Pink Cadillac » de Buddy van Horn une comédie qui rappelle un peu les deux Philo Beddoe « Doux, dur et dingue » et « ça va cogner » mais légèrement moins foutraque et plus structuré vers le thriller.
Une fois de plus Buddy van Horn n’est pas un grand réalisateur et cela est une évidence.
Le film n’est pas terrible malgré le duo Clint Eastwood/Bernadette Peters qui fonctionne. Le scénario est vraiment trop bêta pour retenir notre attention.
A partir de 1990 il se sépare officiellement d’avec Sondra Locke ne pouvant plus cacher sa liaison avec l’actrice Frances Fisher. Cette séparation lui vaudra bien des déboires avec la justice. Et le cas Locke contre Eastwood est un cas de jurisprudence : une femme non mariée peut-elle revendiquer lors d’une séparation la moitié des biens de son ex concubin?
Mais 1990 ouvre une période vertueuse où il va enchaîner les bons films. Il y aura bien quelques exceptions mais dans l’ensemble ses réalisations vont être plus maîtrisées et les sujets mieux choisis. Ce qui donnera quelques chefs d’œuvres jusqu’à présent absents de la filmographie du réalisateur.
A commencer par « Chasseur blanc, coeur noir » (« White hunter, black heart« ) (1990) dans lequel Clint Eastwood parvient à faire un John Huston quasi plus vrai que nature.
Sa réalisation est exceptionnellement limpide, mais aussi soutenue par un de ses meilleurs scénarios.
Le film ne rencontre pas le public américain. Il se comporte un tout petit peu mieux en Europe où l’oeuvre de Clint Eastwood est maintenant soutenue.
Sachant que « Chasseur blanc, coeur noir » ne pourrait pas être un succès populaire, Clint Eastwood alterne avec un film qui rencontrera son public amateur de ses films policiers et musclés. Avec « La relève » (« The rookie« ) (1990) qui a par moments des allures d' »Inspecteur Harry » notamment avec le jeu sur le coéquipier (Charlie Sheen) de Nick Pulovski interprété par Clint Eastwood, mais aussi par sa violence.
Le film est plaisant à voir et effectivement rencontre un succès populaire, mais à présent on attend un peu plus des talents de Clint Eastwood et avec son prochain film le spectateur ne sera pas déçu.
Un vieux projet qui a eu le temps de mûrir mais aussi d’aplanir les ego des uns et des autres est enfin mis en chantier il s’agit du script « The William Munny killings » devenu « Impitoyable » (« Unforgiven« ) (1992). Premier film dans lequel les personnages secondaires ont une autonomie vis-à-vis du personnage interprété par Clint Eastwood. Ainsi en est-il du shérif interprété par Gene Hackman, du tueur anglais joué par Richard Harris, même Morgan Freeman qui n’apparaît qu’auprès de Clint Eastwood dans le film bénéficie d’une autonomie de décision.
Le western est qualifié de crépusculaire par la critique. La violence et la mort y sont montrées dans toute leur dureté et la difficulté d’ y recourir que ce soit sur le moment ou bien des temps après, quand les fantômes vous empêchent de dormir.
Le film est un triomphe critique et public. Couronné par :
2 Golden Globes. Meilleur réalisateur, meilleur second rôle masculin (Gene Hackman).
4 Oscars. Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur second rôle masculin (Gene Hackman), meilleur montage (Joel Cox).
Clint Eastwood a annoncé que ce serait son ultime western. Tant mieux il achève ce genre sur un chef d’oeuvre.
1993 sera l’année JFK pour la filmographie de Clint Eastwood. Tout d’abord avec « Dans la ligne de mire » (« In the line of fire« ) de Wolfgang Petersen. Dernier film de Clint Eastwood invité à jouer dans un film non réalisé par lui-même.
Le film s’inspire de l’agent des services secrets Clinton J. Hill qui n’a pu empêcher la mort du président John Fitzgerald Kennedy. Le voici lors d’une campagne électorale dans les années 1990 confronté à un assassin voulant remettre au défi l’agent secret
Le film est une réussite et cartonne au box office. Clint Eastwood partage là aussi (et il fera cet effort dans ses prochaines productions) les temps d’apparition, avec notamment John Malkovich, même s’il conserve la part du lion. Scénario béton, interprétation solide, réalisation sans carrée, le film se hisse à la tête des meilleurs thrillers tournés par la star américaine.
Puis il enchaîne avec une réalisation « Un monde parfait » (« A perfect world« ) dont l’action se situe dans le Texas alors que le président JFK s’apprête à visiter Dallas le 22 novembre 1963.
Le film devait initialement être tourné par Steven Spielberg. Il comptait sur Clint Eastwood pour interpréter un fugitif qui enlève un enfant dans une folle course. Clint Eastwood dit qu’il est intéressé par le projet mais qu’il ne veut pas jouer le rôle en raison de son âge (63 ans). On lui suggère Kevin Costner pour lequel Clint Eastwood a beaucoup de respect. L’acteur a réalisé « Danse avec les loups » (« Dance with wolwes« ) (1990) film pour lequel il a une grande admiration et qui a rouvert le western au public deux ans avant « Impitoyable » (« Unforgiven« ).
Si Kevin Costner est enthousiaste à l’idée de tourner avec une de ses idoles, le tournage s’avère un peu compliqué. Voila que Kevin Costner qui vient de connaître 5 succès consécutifs « Revenge » (1990) de Tony Scott, « Danse avec les loups« , « Robin des bois prince des voleurs » de Kevin Reynolds, « JFK » de Oliver Stone et « Body Guard » de Lawrence Kasdan, fait son Clint Eastwood et devient interventionniste sur le tournage et de tempérament bien plus perfectionniste que le réalisateur. Le clash est inévitable.
Il n’empêche qu’au résultat le film est une belle réussite. Un road-movie à la fois sensible et brutal où Clint Eastwood s’efface devant Kevin Costner du jamais vu jusqu’à présent.
Le film ne fonctionne pas autant qu’espéré mais il reste largement bénéficiaire.
L’année suivante Clint Eastwood, fait un break dans les tournages. En Mai 1994 il est président du festival de Cannes avec Catherine Deneuve comme vice-présidente. Devant un jury assez divisé et les débats s’éternisant, il pèse de tout son poids pour donner à Quentin Tarantino la palme d’or pour son film « Pulp fiction« .
Il semble qu’à ce jour il le regrette (un peu) ne goûtant pas forcément le cinéma de Tarantino.
Après de longues vacances en Europe pendant le deuxième trimestre 1994, il rentre aux Etats-Unis avec un projet où il ne serait qu’acteur. L’adaptation du roman et best seller « Sur la route de Madison ». Après que Sydney Pollack et Robert Redford se soient intéressés au film, le réalisateur Steven Spielberg achète les droits du livre. Mais il finit par y renoncer à cause d’un film qui lui tient à cœur « La liste de Schindler » (« The Schindler list« ). Mais il volait Clint Eastwood pour incarner le photographe du « National Geographic ». Et c’est Bruce Beresford auréolé des succès de « Tender mercies » (1984) et « Miss Daisy et son chauffeur » (« Driving miss Daisy« ) (1989) qui est désigné pour réaliser ce film dans la même veine mélodramatique.
Mais il fallait trouver encore l’actrice qui incarnerait cette femme italienne mariée à un G.I. et qui s’ennuie dans sa vie de femme au foyer. Bruce Beresford veut une actrice européenne. Mais Clint Eastwood ne l’entend pas de cette oreille. La querelle dure et à quelques jours du début du tournage Bruce Beresford rend son tablier. Warner qui finance le film se retourne vers Clint Eastwood qui s’empresse d’accepter. Le nouveau réalisateur soumet le choix de sa partenaire : Meryl Streep actrice surdouée.
Une fois de plus le tournage est beaucoup plus rapide que prévu par la production.
« Sur la route de Madison » (« The bridges of Madison county« ) s’avère être un vrai grand mélo somptueux par les interprétations des deux acteurs principaux. Il parvient à son but faire pleurer le spectateur lors d’une longue scène sans dialogue sous la pluie où chacun des protagoniste se situe dans une voiture différente.
C’est un énorme succès populaire en Amérique et partout dans le monde. Cependant le film sera au final assez peu récompensé.
Pour le couple Frances Fisher-Clint Eastwood c’est la fin. Elle lui a donné une fille Francesca qui dit-on a incité Clint Eastwood à tourner « Sur la route de Madison« , le personnage féminin interprété par Meryl Streep se prénommant Francesca.
Clint Eastwood s’intéresse aussitôt après à l’adaptation d’un roman sorti en 1995 « Absolute power » de David Baldacci. Le tournage du film « Les pleins pouvoirs » (« Absolute power« ) (1997) se fait comme d’habitude à la vitesse grand V. Avec de substantielles économies à la clef.
Le film bénéficie d’un casting prestigieux. Gene Hackman incarne un président des Etats-Unis pervers sexuel, Judy Davis une conseillère du Président prête à tout pour son employeur, Scott Glen et Dennis Haysbert deux agents secrets aux méthodes expéditives Ed Harris un flic tenace qui colle au basques du héros, et enfin Laura Linney qui joue la fille du monte-en-l’air. Bien entendu le cambrioleur par lequel tout arrive est interprété par Clint Eastwood.
Cependant pas question que comme dans le roman il meure abattu. Clint Eastwood demande donc un remaniement de l’histoire.
Mais le film qui fait des bénéfices n’ a pas le rendement attendu. 50 millions de dollars aux Etats-Unis, 100 millions avec le reste du monde la déception est quand même présente.
Clint Eastwood présente au tout Hollywood sa nouvelle compagne: la jeune journaliste de Monterey-Salinas Dina Ruiz de 35 ans sa cadette.
La fin de 1996 est aussi compliquée pour la star. Son ex compagne Sondra Locke porte plainte contre Warner et Eastwood car elle estime que le contrat signé comme réalisatrice est bafoué par le studio et la star hollywoodienne. Elle a présenté depuis sa séparation une quasi trentaine de projets de films. Mais pas un n’a été retenu.
Le procès finira par un arrangement financier substanciel entre Eastwood et Locke loin des caméras de télévision qui se régalaient à l’avance d’un tel déballage.
Il a aussi quelques démêlés du côté de Carmel avec ses investissements immobiliers et notamment son propre golf situé en région quasi aride.
L’année 1997 il s’apprête à tourner un film dont la ville de Savannah (Louisiane) est le décor et aussi un personnage. Il s’agit de « Minuit dans le jardin du bien et du mal » (« Midnight in the garden of good and evil« ) (1997). Mais cette fois-ci il ne sera pas dans le film en tant qu’acteur.
Film étrange, peuplés de personnages fantasques avec pour rôle principal John Cusak et Kevin Spacey.
Le film qui mérite une nouvelle considération est un échec cuisant.
Pour la cérémonie des César 1998 Clint Eastwood se déplace à Paris pour recevoir de la part d’un pays très « favorable » au cinéaste un César d’honneur. Pour marquer ce lien entre lui et la France il dira son discours de remerciements en français.
Cette même année un roman écrit par Michael Connely (spécialiste du roman noir) fait un tabac. Clint Eastwood se met sur les rangs pour le réaliser. Il reçoit même l’auteur pour un tête à tête dans ses bureaux de Malpaso.
Mais ce n’est qu’en 1999 que sort le film suivant de et avec Clint Eastwood « Jugé coupable« (« True crime« ) (1999). Un film sur un journaliste marginalisé dans sa rédaction qui s’intéresse au cas d’un condamné à mort. Il s’aperçoit que les circonstances d’un assassinat d’une caissière d’épicerie ne sont pas aussi claires qu’énoncées lors du procès et que l’homme condamné à mort pourrait être innocent du crime.
Le film montre un Clint Eastwood aux antipodes d’un « Dirty Harry » qui s’interroge sur une justice à deux vitesses et sur la peine de mort et le nombre d’innocents qui ont été éliminés de la société par ce biais.
Le film reçoit un très bon accueil public beaucoup plus circonspect du point de vue de la critique.
Pour ses 70 ans Clint Eastwood se lance dans la réalisation d’un film qui se passe en majeure partie dans l’espace. Le sujet quatre anciens de la NASA sont appelés en renfort pour arrêter un satellite russe utilisant une technologie ancienne issue de la NASA et dont plus aucun jeune ingénieur ne sait de quoi il en retourne. Casting explosif : Clint Eastwood, James Garner (72 ans), Donald Sutherland (65 ans) et Tommy Lee Jones (54 ans). Et production soignée pour ce « Space cowboys » (2000) grâce aux effets spéciaux de la société Industrial Light and Magic (ILM).
Les papys de l’espace cartonnent et remportent tous les suffrages. La critique, quant à elle, est bienveillante et trouve le film divertissant.
Clint Eastwood qui se dit trop vieux pour empiler dans un sixième « Inspecteur Harry » tourne en tant que réalisateur et comédien « Créance de sang » (« Blood work« ) (2002). Un polar donc, où il joue un flic qui pourchasse un tueur en série qui lui tourne autour. Tout ceci est un peu contradictoire. C’est l’adaptation d’un roman de Michael Connelly. Même si le livre est un best-seller, il faut avouer que le talent d’écriture de Michael Connelly n’est pas des plus extraordinaire. Est-ce ce talent limité? Est-ce une adaptation ratée? Sont-ce les deux à la fois? Sûrement.
Le film se traîne. Et à mon avis Jeff Daniels est une erreur de casting.
A sa sortie en salle c’est une catastrophe. Il semble que ce soit le polar de trop avec en vedette un Clint Eastwood de 72 ans.
Mais la force de Clint Eastwood c’est d’enchaîner les projets sans trop se poser de questions. Cette fois-ci c’est un polar psychologique qu’il va réaliser tiré d’un roman de Dennis Lehanne.
« Mystic river » (2003) est un film digne de ses plus belles réussites cinématographiques. Il n’apparaît pas à l’écran et s’entoure d’un casting prestigieux: Sean Penn (déjà oscarisé), Tim Robbins, Kevin Bacon et Lawrence Fishburne. Le tournage se situe à Boston et tout se passe à merveille. Le pragmatisme de Clint Eastwood qui tourne avec deux personnes qui lui sont politiquement opposés mais aussi un certain éloignement de la politique et du parti républicain ont rendu le réalisateur plus fréquentable pour Sean Penn et Tim Robbins, qui de plus, admirent la star de cinéma.
La réalisation est sèche et le sujet sur la violence qui a brisé une amitié de trois gamins et qui trente ans plus tard, resurgit pour frapper encore le trio avec aveuglement et ignominie.
La sortie du film est un succès public et critique à travers la planète.
La même année à la demande de Martin Scorsese qui pour le 100ème anniversaire du blues produit une série de documentaires réalisés par de grands réalisateurs de cinéma. Parmi lesquels, Martin Scorsese, Wim Wenders, Richard Pearce, et Clint Eastwood qui réalise « Piano blues » (2003). Il rencontre quelques grands pianistes et bluesman’s, Little Richard, Fats Domino, Dave Brubeck et Ray Charles. Mélange d’interview, et d’images d’archives. Le pianiste Clint Eastwood est comme un poisson dans l’eau et rend à Scorsese un des tous meilleurs opus de la série.
2004 sera une très bonne année pour Clint Eastwood. Il tourne l’adaptation d’une nouvelle sur fond de boxe au féminin. « Million dollar baby« . Mais plus qu’un film sur la boxe il s’agit d’un film sur les rapports filiaux entre un vieil entraîneur et une boxeuse novice mais à l’avenir prometteur. Avenir qui se fracassera lors d’un match de boxe. La sensibilité de Clint Eastwood y apparaît dans toute sa splendeur. Hillary Swank fait une performance d’actrice qui restera longtemps dans les mémoires. Morgan Freeman est aussi de la partie dans le rôle de l’ami de l’entraîneur.
Le film est un succès critique et public. Un carton en Europe.
4 Oscars : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure actrice, meilleur acteur dans un second rôle, 2 Golden Globes : Meilleur réalisateur, meilleure actrice, 1 César meilleur film étranger et une grande récolte d’autres prix à travers le monde. Clint Eastwood voit sa carrière couronnée d’une belle manière.
Warner Brothers qui s’était fait tirer les oreilles pour co-produire « Mystic river » et « Million dollar baby » estimant que ces deux projets ne rencontreraient pas le public, et voyant une belle partie des royalties leur passer sous le nez, appuie le nouveau projet de Clint Eastwood. Steven Spielberg par la Dreamworks co-produit. Il s’agit en fait d’un diptyque sur la seconde guerre mondiale dans le pacifique. Un film sur la bataille d’Iwo Jima par le regard américain « Mémoires de nos pères » (« Flags of our fathers« ) (2006), l’autre vu par un regard japonais « Lettres d’Iwo Jima » (« Letters from Iwo Jima« ) (2006). D’ailleurs le script du deuxième film a été écrit en japonais puis traduit. Le film fut tourné en japonais.
Jamais Clint Eastwood ne s’était trouvé impliqué dans deux films aussi coûteux et à la logistique si complexe.
Mais jamais le réalisateur n’a montré un signe d’agacement, de doute, ou d’accablement. Il a mené ses deux tournages l’un après l’autre avec une cool attitude lui donnant une aura extraordinaire.
« Mémoires de nos pères » est un échec, Clint Eastwood en bon stratège fait avancer la sortie de « Lettres d’Iwo Jima » aux prochaines vacances de Noël. Le second film avec pourtant beaucoup de dialogues en japonais rencontre le public et sauve le pari artistique du naufrage. Au japon le second film est un triomphe et permet à Clint Eastwood de ramasser un Japanese Academy Awards en tant que meilleur film étranger.
En 2007 Clint Eastwood se lance dans le tournage de « L’échange » (« Changeling« ) avec Angelina Jolie et John Malkovich. Le film basé sur une histoire vraie située en 1928 sur l’enlèvement d’un enfant et le combat d’une mère pour le retrouver. Elle doit faire face à la corruption généralisée dans ces années-là. Le film reçoit un accueil mitigé de la critique et est un petit succès. Il permet cependant à Clint Eastwood et Angelina Jolie de présenter le film au Festival de Cannes en 2008. Mais le film rentre bredouille. Clint recueille une palme pour l’ensemble de sa carrière. Catherine Deneuve aussi!
Clint Eastwood ne se laisse pas entamer. Il enchaîne avec son nouveau projet « Gran Torino » (2008) qui raconte l’histoire d’un vétéran de Corée, veuf cerné dans son quartier par les Hmongs. Son racisme s’atténuera au long du film quand ses voisins seront persécutés par un gang du quartier. Film vif, intelligent. C’est un immense succès commercial à travers la planète.Pour la troisième fois Clint Eastwood reçoit le César du meilleur film étranger.
Il enchaîne l’année suivante avec Matt Damon comme acteur principal dans un film sur la réconciliation en Afrique du sud entre blancs et noirs sur fonds de coupe du monde de rugby et de pouvoir de Nelson Mandela. « Invictus » (2009) malgré quelques faiblesses scénaristiques, trouve son public.
L’année suivante avec « Au-delà » (« Hereafter« ) Clint Eastwood se fourvoit. Son film qui fait appel au fantastique. Mais la mayonnaise des reltions entre un trio à bien du mal à prendre.
Il tourne à nouveau avec Matt Damon et l’actrice belge Cécile de France pour laquelle Clint Eastwood a dit son admiration sur sa qualité de jeu. Le film reçoit un Donatello du meilleur film étranger.
…. en travaux….