Synopsis
Année 1860 à Springfield Etats-Unis, deux enfants, Miriam Marsh et Davy Brandon jouent ensemble dans la neige. Le père de Davy rêve de joindre l’est et l’ouest des Etats-Unis par le chemin de fer. Quelques semaines plus tard après avoir vendu ses biens il quitte Springfield avec son fils et part pour l’ouest. Mais en chemin un soir le père de Davy est assassiné par des indiens dont le chef semble être un blanc, il est recueilli par des trappeurs. Trois mois après l’assassinat du président Lincoln en 1865, L’Union Pacific et la Central Pacific décidaient de deux points de départ (Omaha et Sacramento) et d’une jonction…
CRITIQUE
John Ford 39 ans qui a commencé sa carrière en 1917 et déjà plus de 50 films à son actif, marque le cinéma avec ce western somme de 2h25.
Il s’agit ni plus ni moins de reconstituer la jonction du chemin de fer qui eût lieu en 1969 à Promontory Summit entre la Union Pacific et la Central Pacific. John Ford inscrit l’histoire mais surtout la légende de cette geste dont les héros anonymes ont sacrifiés pour beaucoup leur vie devant les intempéries, les embuches de terrain, les rixes en tous genres entre ouvriers ou les attaques indiennes.
John Ford donne un aspect quasi documentaire (avec les moyens mis à sa disposition et qui pour ce film n’étaient pas chiches) pour ce film. Il montre comment fonctionnait l’intendance pour des milliers d’ouvriers qu’il fallait payer, nourrir, et divertir. Mais John Ford ne se contente pas de cela, il inscrit dans ce film une histoire dramatique qui s’étire sur des années entre un jeune homme et une jeune femme tous deux amoureux mais bien souvent séparés par les aléas de la vie aventureuse du jeune homme qui débute par l’assassinat de son père.
Nous voyons défiler les hommes célèbres de ces années-là à commencer par Abraham Lincoln qui, à la fin de la guerre de sécession, initie le projet, Ulysse S. Grant qui le finalise en 1969 alors devenu fraîchement Président à son tour. Nous rencontrons aussi Buffalo Bill qui anéantit quelques troupeaux de bisons pour nourrir les ouvriers des compagnies ferroviaires et aussi Wild Bill Hickok, homme de loi légendaire et ami de Buffalo Bill.
La quasi totalité du film est tourné en extérieur. La prouesse tient aussi de la propre intendance du film avec ses milliers de figurants.
Quant à l’interprétation, elle est très connotée par les nécessités du muet. Mais les seconds rôles comme souvent chez le réalisateur ont pour objectif de faire entrer la comédie dans le film. La scène chez le dentiste en est un bel exemple.
Le premier immense film du genre western de l’histoire du cinéma.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
L’attaque du Pony express par les indiens qui se réfugie dans le train. Belle prouesse technique avec une caméra en travelling.
L’ANECDOTE
En 1923 la Paramount sortait « La caravane vers l’ouest » qui raconte la traversée d’Est en Ouest de pionniers luttant contre les éléments naturels et contre les indiens (qui à l’époque étaient considérés comme des sauvages). Premier grand western épique de James Cruze. « Le cheval de fer » est la réponse de la Fox.