CENT MILLE DOLLARS AU SOLEIL
- Andrea Parisy, Anne-Marie Coffinet, Bernard Blier, Gert Fröbe, Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura, Reginald Kernan
- Henri Verneuil
- Aventures, Comédie, Road movie, Western
- 1964
- France, Italie, Maroc
- Henri Verneuil, Marcel Jullian, Michel Audiard
- Georges Delerue
Synopsis
Début des années 1960, dans une des villes qui borde le Sahara, un transporteur se fait voler son camion flambant neuf et chargé d’une marchandise mystérieuse mais de grande valeur. Il demande à Marec dit « Plouc » de pourchasser Rocco le voleur. Une course poursuite dans le désert s’engage. Plouc a pour copilote un ex-mercenaire Steiner. Quant à Rocco il fuit avec sa fiancée avec l’intention d’écouler la marchandise et vivre de beaux jours de farniente, Mare est chargé de le ramener à tout prix…
CRITIQUE
Henri Verneuil signe un western à la française (revendiqué en tant que tel par le réalisateur) avec camions en guise de montures. D’ailleurs dés la scène de générique un camion surgit sur fond sonore de galop de cheval.
Le film tient plus pour ses vedettes au charisme infini, et à l’humour des dialogues de Michel Audiard très en verve, qu’au scénario signé Henri Verneuil, Marcel Jullian et le même Audiard.
Le film est tiré du roman « Nous n’irons pas en Nigéria » Claude Veillot. Il se résume en une course poursuite de deux camions dans le désert, et une variation sur l’amitié et l’appât du gain souvent antinomiques. Film macho dans lequel les femmes y sont assez mal traitées se sont des putains ou des salopes.
Cependant Henri Verneuil qui s’impose comme metteur en scène de films à grand spectacle, par sa réalisation (son utilisation du scope qui offre de splendides décors naturels aux yeux des spectateurs, ses placements de caméras judicieux) et son montage, a une vraie maîtrise des temps forts/temps faibles. Jamais une once d’ennui.
Nous suivons ce périple à travers le Sahara avec ravissement entre dépaysement (paysages désertiques variés et superbes), bons mots et actions.
Les interprétations de Jean-Paul Belmondo, qui tourne ce film juste après « L’homme de Rio » (1964) de Philippe de Broca commence à inscrire son personnage de Bébel dans l’esprit des spectateurs français.
Lino Ventura est un bougon du tonnerre et Bernard Blier joue sa partition gouailleuse et comique à la perfection. Les interprétations solides et non dénuées d’humour donnent toute la saveur à ce cocktail .
Le final du film tourné à Marrakech est une belle réussite.
La musique de Georges Delerue est sensationnelle et donne du cachet à ce western d’aventures.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La poursuite en camions dans la montagne, avec chutes de pierres et de matériaux de travaux publics. Belle chevauchée infernale où il n’est plus question d’amitié.
L’ANECDOTE
Une version colorisée a été faite à la demande d’Henri Verneuil. Il en avait fait de même pour « La vache et le prisonnier » (1959). Afin de favoriser l’accueil des téléspectateurs lors des diffusions sur le petit écran: deux catastrophes!