CASE DÉPART
- Blanche Gardin, Catherine Hosmalin, David Salles, Eriq Ebouaney, Etienne Chicot, Fabrice Éboué, Franck de Lapersonne, Joséphine de Meaux, Michel Cremades, Nicolas Marié, Stéfi Celma, Thomas Ngijol
- Fabrice Éboué, Lionel Steketee, Thomas Ngijol
- Buddy movie, Comédie, Fantastique, Politique
- 2012
- France
- Fabrice Éboué, Jérôme L'Hotsky, Thomas Ngijol
- Alexandre Azaria
Synopsis
Région parisienne années 2010. Régis est conseiller municipal. Métis, et ambitieux dans sa carrière il se prête aux allusions racistes du maire. Joël sort de prison et s’est soi-disant racheté en se convertissant au coran. Régis et Joël sont demi-frère. Ils apprennent que leur père est mourrant aux Antilles et plus ou moins forcés par les circonstances décident chacun de rendre visite à son père aux Antilles. Ils se rencontrent à l’aéroport de la Martinique. Leur père sur leur lit de mort leur donne pour tout héritage un manuscrit d’affranchissement de leurs ancêtres qui ont été esclaves. Régis et Joël déçus de leur héritage et n’ayant aucune idée de la valeur symbolique du document, le déchirent. Leur tante qui assiste à la scène les envoie par magie en 1780 où sur les terres martiniquaises l’esclavage était l’économie principale de l’île…
CRITIQUE
Tout n’est pas réussi dans le film notamment sur le plan de la mise en scène et de quelques longueurs scénaristiques. Mais le film innove sur le ton, la pertinence du propos et la mise en abîmes de certaines impasses sociétales en France.
Le voyage dans le temps 300 ans en arrière permet d’obtenir un effet miroir sur notre société, sur la trajectoire de la France en matière de racisme.
Le film adopte un ton très innovateur pour les comédies françaises depuis le début des années 2000, où le racisme ne se souligne que par des situations furtives ou des sous entendus ou encore des jeux de mots. Tout ceci plus ou moins bien amenés dans un récit plus ample mais dont le racisme n’est pas le coeur du sujet du film.
Mais outre le racisme, le film prend pour défi de faire de l’esclavage la base thématique de sa comédie.
C’est hardi et disons-le plutôt très réussi.
Si le ton du film est une réussite, sa mise en image est beaucoup plus discutable. Le film manque de rythme. Quelques scènes sont bâclées sur le plan formel.
La distribution est en revanche très bonne.
Fabrice Eboué et Thomas Ngijol montrent que les années de stand-up et leur abattage naturel leur ont permis d’écrire des dialogues osés qu’ils servent avec toute la verve nécessaire pour amener le spectateur au rire.
Fabrice Eboué a tout de même un personnage plus riche en nuances.
Etienne Chicot (1949-2018) très prisé par la génération des humoristes devenus scénaristes et réalisateurs, trouve un ultime souffle dans sa vie d’acteur avant de lâcher la rampe.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La première vente d’esclaves. Personne ne veut de Régis ni de Joël en pleurs, c’est à force de rabais sur le prix, qu’un acheteur finit par s’emparer d’eux. Le spectateur comme les personnages est plongé dans le bain de l’esclavagisme.
L’ANECDOTE
Le film trouve son public et fait un succès en salles.
NOTE : 13/20