Synopsis
Alpes maritimes, France, années 1950, le docteur Laurent pour des raisons de santé est contraint de quitter Paris et s’installe du côté de Saint Martin Vésubie où il reprend un cabinet dont le médecin part à la retraite. Le jour de son arrivée, il assiste à un accouchement très douloureux pour la femme. Mais pour tout le monde c’est normal. Donner la vie doit se faire dans la douleur. Le docteur Laurent retourne à Paris consulter un médecin qui pratique « l’accouchement sans douleur » qui consiste à l’époque à maîtriser sa respiration et prendre conscience de ce qui se passe avant l’accouchement et durant. Il revient et organise une réunion sur le sujet. Celle-ci est très peu suivie. Parmi les présents se trouve Francine qui future mère célibataire qui est déjà sévèrement jugée par le village…
CRITIQUE
Film à caractère social et humaniste.
Le bandeau de pré-générique de fin en est la preuve:
« Ce film est dédié respectueusement aux pionniers de la méthode psycho-prophylactique d’accouchement sans douleur. Il a été réalisé avec l’aide de la maternité des métallurgistes à Paris où cette méthode a été pratiquée la première fois en France en 1952 ».
Pour le Jean Gabin de l’après guerre ce genre de film est moins courant que pour le Gabin d’avant guerre.
Ce film est un peu didactique mais se laisse voir quand même. Il contient surtout un intérêt en tant que photographie des mentalités de l’époque. Depuis, la péridurale est passée par là, améliorant encore nettement le confort des femmes lors de leur accouchement.
Le film est très intéressant dans la partie qui concerne les réactions de la médecine et des Conseils de l’Ordre des médecins. On ne sait pas vraiment si c’est une concurrence qu’ils redoutent, ou bien une révolution de leur métier ou encore si c’est la pression religieuse qui les pousse à rejeter cette méthode.
Jean Gabin la joue Bonhomme sans plus.
Nicole Courcel manque de métier et Silvia Montfort est un peu trop théâtrale.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Le village réquisitionne un bus pour amener Francine accoucher devant le conseil de l’ordre des médecins des Alpes Maritimes. Tout le monde chante. Le bus croise sur la route une France qui travaille et qui œuvre pour le progrès. Cette image ressemble étrangement aux images de la guerre d’Espagne où des bus ornés de drapeaux de la CNT (Syndicat anarchiste) et remplis d’hommes et de femmes qui partent pour le front entonnant les chants républicains et révolutionnaires.
L’ANECDOTE
Jean-Paul Le Chasnois (né Dreyfus) est un réalisateur qui a adhéré au parti communiste. A été syndicaliste dans le milieu du cinéma, et pendant la guerre a été résistant.