Synopsis
Paris La Défense fin des années 1970 Alphonse Tram, chômeur croise dans la gare du RER un comptable. Alphonse lui dit des choses étranges comme quoi il a des envies de meurtres, et que la nuit il fait des cauchemars parce que la police le poursuit sans jamais l’arrêter. D’ailleurs il a un couteau en poche et veut le donner à cet homme. ce dernier le refuse et le laisse sur un banc. Puis le couteau disparaît. L’homme prend le train. Plus tard Alphonse croise cet homme avec son couteau planté dans le ventre…
CRITIQUE
Formidable jeu de massacre.
Bertrand Blier dynamite le récit et les conventions; il accumule les dialogues et les situations les plus invraisemblables.
Tout cela dans un humour noir qui dans les années de fin du giscardisme secoue le cinéma et les spectateurs. De nos jours ça secoue moins (on en a vu d’autres!), mais l’humour est toujours là, et les contre-pieds scénaristiques ainsi que les ellipses brutales continuent à malmener un cinéphile un peu averti.
Le parti-pris de l’étrangeté fonctionne à plein dans les décors (si peu) naturels et froids du quartier de La Défense qui dix ans après les premiers immeubles sortis finis repart dans une nouvelle phase de constructions.
Pour que tout cela prenne il fallait du lourd côté distribution.
Bertrand Blier s’appuie sur un Gérard Depardieu hors catégorie, sur son père Bernard Blier prêt à tout, et à Jean Carmet qui n’a peur de rien.
Les femmes de ce film misogyne sont elles aussi à la hauteur.
Bref une grande réussite du cinéma français.
Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à nos jours.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La tentative d’assassinat par un quintette à cordes. Du surréalisme de haut vol.
L’ANECDOTE
Bertrand Blier après « Les valseuses » (1974) et « Préparez vos mouchoirs » (1978) a eu bien du mal à trouver des producteurs. Ce n’est que l’obtention de l’Oscar pour ce dernier film qui a permis de lancer le projet, qui finalement se révélera un succès d’estime auprès du public. Trop avant-gardiste?