Synopsis
Années 1970 dans un bled perdu de l’Australie, Amedeo Battipaglia émigré quarantenaire pour le travail est toujours célibataire. Pour chercher l’âme soeur il se rend tous les samedis soirs au bal mais il n’y rencontre que des femmes laides. Le curé de la paroisse lui montre la photo d’une fille nommée Carmela qui vit à Rome. Il entretient avec elle des échanges épistolaires. Elle ne lui dit pas qu’elle est prostituée, il lui envoie la photo d’un ami à lui se jugeant pas assez beau. Un jour Carmela prend l’avion direction l’Australie…
CRITIQUE
Comédie à l’italienne de voyage. Le film se déroule pour la plupart du temps (ormis quelques scènes à Rome avec Claudia Cardinale) en Australie dans une région semi-désertique.
Luigi Zampa et son scénariste Rodolfo Sonego qui a écrit ou (co-écrit) quelques chefs d’oeuvre de ce genre : « Une vie difficile » (« Una vita difficile« ) (1961) de Dino Risi, « La fille au pistolet » (« La ragazza dalla pistola« ) (1968), de Mario Monicelli « Détenu en attente de jugement » (« Detenuto in attesa di giudizio« ) (1971) de Nanny Loy, « L’argent de la vieille » (« Lo scopone scientifico« ) (1972) de Luigi Comencini, signent une comédie qui sort des sentiers de la péninsule pour s’expatrier à l’autre bout du globe afin narrer la misère sentimentale des immigrés italiens en Australie (ou un quelconque autre pays lointain). Mais aussi les désillusions pécuniaires et sociales de ces italiens qui restent pauvres (disons à peine plus riches) dans leur pays d’adoption.
Alberto Sordi est une fois de plus magnifique. Enlaidi (sans être repoussant), et endossant un homme veule qui n’assume pas son physique, il brille dans ce film comme la plupart du temps. Avec Claudia Cardinale, tous deux parviennent à former un vrai couple de cinéma.
Les situations sont tellement tristes et filmées avec une telle maestria comique qu’elles en deviennent irrésistibles.
Piero Piccioni pilier de la musique de la comédie à l’italienne avec Armando Trovajoli trouve une mélodie sympathique et déclinable à l’envi.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Carmela est accueillie par un ami d’Amedeo. Il est l’homme avec lequel Carmela pense avoir eu sa relation épistolaire et avec lequel elle est prête à faire sa vie. Celui-ci lui fait visiter la maison et lui dit que si elle le désire elle peut prendre le frais sur la terrasse le temps qu’il aille faire une ou deux courses. Carmela furète dans la maison puis se rend sur la terrasse éclairée d’un lampion. Il s’agit en fait d’une cité de la prostitution où toutes les maisonns de la rue sont identiques avec la même terrasse et une prostituée qui s’exhibe…
L’ANECDOTE
Le film est tourné à Brisbane et dans sa région.
NOTE : 16/20
Video & Photo
