Synopsis
Alexandrie, César empereur de Rome visite la reine Cléopâtre. Il fait quelques remarques désobligeantes à propos du peuple égyptien qui est selon lui décadent.Cléopâtre prend la mouche et fait le pari que d’ici trois mois le peuple égyptien aura construit le plus grand palais jamais vu pour César. Pari tenu. Cléopâtre fait convoquer l’architecte Numérobis et lui donne la direction des travaux, au grand dam de l’architecte royal Amonbofis jugé trop classique. Pour Numérobis et son scribe le défi est irréalisable sans pouvoirs magiques…
CRITIQUE
Second volet des aventures d’Astérix et Obélix, qui ne soit pas un dessin animé. Avec toujours comme tête d’affiche (à débattre) Christian Clavier et Gérard Depardieu.
Donc après le film « Astérix et Obélix contre César » (1999) d’un humour très classique voire un brin daté, déboule le film de Alain Chabat qui met vingt ans dans les dents du réalisateur de l’ « Inspecteur la bavure » et ses gags à la papa.
Alain Chabat ancien du quatuor « Les Nuls » qui exultaient sur la chaîne de télévision Canal + entre 1987 et 1992 convoque le ban et l’arrière ban de ce que l’on appelait à l’époque « l’humour canal » sorte d’irrévérence et d’humour de références.
Nous avons donc Chantal Lauby comparse de « Les Nuls », quelques « Robins des bois » : Marina Foïs, Maurice Barthélémy, Pierre-François-Martin Laval et Jean-Paul Rouve, et des acteurs humoristes qui gravitent autour de la chaîne : Djamel Debbouze, Gérard Darmon, Edouard Baer et Isabelle Nanty. Même Omar Sy et Fred Testot (Omar et Fred) étaient de la fête, ils ont cependant été coupés au montage.
Il est étonnant d’ailleurs de voir que la comédie qu’a utilisée Claude Zidi dans le premier volet des aventures des deux gaulois n’est pas non plus totalement absent. Il est endossé par Christian Clavier et Gérard Depardieu. Il est aussi à noter que les deux acteurs capables du pire ensemble (« Les anges gardiens« ) (1995) de Jean-Marie Poiré peuvent (quand ils sont tenus et n’ont pas d’autres intérêts financiers que le cachet d’acteur) être d’une sobriété exemplaire.
Les deux têtes d’affiche voient d’ailleurs leurs apparitions se réduire sérieusement devant la jeune génération Djamel Debbouze, Edouard Baer et Dieudonné qui ont quand même les scènes les plus comiques du film à défendre.
Alain Chabat mène sa superproduction (le plus gros budget du cinéma français à l’époque) avec assurance. Son scénario remarquable bardé d’humour de références (à la publicité, à la musique, et aux clips, à la peinture, au théâtre, à d’autres films et dessins animés, au mode de vie de ce début de XXIème siècle) lui permettant énormément de fantaisies sans pour autant nuire à la bande dessinée initiale de Goscinny et Uderzo.
Le risque étant cependant que le film prenne assez vite un gros coup de vieux quand toutes ces allusions seront par le temps obsolètes ou oubliées.
Les nombreux effets spéciaux sont réussis et donnent au film une sacrée plus value.
On peut aussi déplorer quelques longueurs comme ce combat de karaté entre les deux architectes rivaux. Et la destruction du palais par les troupes romaines un tantinet longuette.
Reste que c’est un film très amusant.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Numérobis est convoqué chez la reine Cléopâtre. Quand il apprend qu’il a trois mois pour construire un palais, sa première demande étant à combien de retard a-t-il droit. Djamel Debbouze excellent.
L’ANECDOTE
Pour le fun, Luc Besson est venu tourner une journée au Maroc quelques plans de foule (la construction du palais).