ARSENIC ET VIEILLES DENTELLES
- Cary Grant, Jack Carson, Jean Adair, John Alexander, Josephine Hull, Peter Lorre, Priscilla Lane, Raymond Massey
- Frank Capra
- Comédie
- 1944
- Arsenic and old lace
- USA
- Julius J. Epstein, Philip G. Epstein
- Max Steiner
Synopsis
Brooklyn années 1940. Le critique dramatique Mortimer Brewster qui a publié un livre sur les joies du célibat, se marie incognito avec Elaine Harper la voisine de ses tantes Abby et Martha. Quand Mortimer vient annoncer la nouvelle à ses tantes, il s’aperçoit que dans un coffre gît le cadavre d’un homme. Quand il demande qui c’est sa tante lui dit qu’il s’agit de leur dernier pensionnaire…
CRITIQUE
Quelle comédie!
Oui le film a vieilli.
Oui le fait que le film soit l’adaptation d’une pièce de théâtre pèse sur le film.
Mais le résultat reste remarquable.
Le film fait partie du sous-genre du screwball. Avec des dialogues incessants et des situations loufoques qui vont crescendo pour finir en frénésie.
Et Cary Grant est un maître du screwball. Avec un sens inné du rythme. Ici il joue à la perfection avec le comique à double détente (double take).
1) le personnage ouvre le coffre et regarde à l’intérieur, il y voit un cadavre
2) il le referme comme s’il n’avait rien vu d’anormal et repart,
3) il s’arrête net,
4) il revient précipitamment vers le coffre l’ouvre et le referme immédiatement. Il y a bien un cadavre dans le coffre!
De plus Cary Grant ne recule devant aucune outrance du jeu en roulant des yeux, poussant des hululements, et plongeant son personnage dans une hystérie comique irrésistible.
Les rôles secondaires sont tous assez extraordinaires.
Notamment John Alexander qui interprète un fou persuadé d’être le président Theodore Roosevelt. Mais les deux vieilles tantes sont tout aussi fantastiques en assassines ordinaires et adorables.
Frank Capra en jouant avec les scènes dans l’obscurité arrive à introduire aussi un aspect de film noir que souligne les personnages du frère du héros fugitif accompagné de son chirurgien étrange qui lui a fait la tâte à la Boris Karloff dans « Frankenstein » (1931).
Max Steiner compose une musique tout à fait réjouissante.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La découverte par le jeune marié Mortimer Brewster d’un cadavre dans un coffre en bois. Une leçon de jeu d’acteur.
L’ANECDOTE
Frank Capra a tourné ce film avant de s’enrôler pour les armées en tant que cinéaste pour le ministère des armées, afin d’alimenter en film la propagande de guerre des Etats-Unis contre l’Allemagne nazie et le Japon fasciste.