Synopsis
New York fin des années 1970, le comique et comédien Alvy Singer, juif new-yorkais, se penche sur son passé et sur sa relation amoureuse avec Annie Hall qui a cessé voici un an. Tout petit Alvy était porté sur le sexe et se sentait d’une intelligence supérieure. Puis en grandissant ses thèmes favoris ont été le sexe, la mort, le judaïsme, et New York. Il rencontre Annie Hall lors d’une partie de tennis. Elle le raccompagne chez lui. Annie est chanteuse dans une sorte de cabaret…
CRITIQUE
Film tourné deux ans après la séparation de Diane Keaton et Woody Allen.
Mais ce film est un véritable hymne à l’actrice, et une introspection d’un couple qui a connu une courte vie conjugale (1968-1974) et une longue collaboration artistique de 1972 « Tombe les filles et tais-toi » (« Play it again Sam« ) de Herbert Ross dont il est l’auteur du scénario, puis « Woody et les robots » (« Sleeper« ) à 1979 et « Manhattan » puis un caméo en 1987 pour « Radio Days » et un grand rôle en 1993 pour « Meurtre Mystérieux à Manhattan » (« Manhattan murder mystery« ).
Film multiforme et très inventif qui assoit Woody Allen parmi les grands réalisateurs américains.
Avec ce film il pose pour de bon les bases de ce que sera son cinéma à savoir l’histoire d’un artiste juif new-yorkais, assailli de multiples angoisses et phobies et qui utilise la psychanalyse pour survivre dans un monde angoissant.
Woody Allen va développer un cinéma influencé par le cinéma européen et avant tout par celui de Ingmar Bergman.
Déjà le générique de début sera invariable dans sa typographie et ses lettres blanches sur fond noir qui défilent sur un standard soit de jazz soit de musique classique. D’entrée et dorénavant le spectateur saura qu’il entre dans un film signé Woody Allen rien qu’en voyant le générique.
Film hilarant qui à l’époque amène un nouvel humour. Littéraire, parfois intellectuel mais aussi influencé par les réparties de Groucho Marx. Si tous les films basés sur ce canevas ne sont pas tous de grands films, celui-ci a le mérite de décoiffer par sa structure éclatée et polymorphe (le film se transforme en dessin animé le temps d’une scène), mais aussi par son ton mélancolique (le film relate une histoire d’amour qui finit mal).
Le film reçoit 4 oscars dont les plus prestigieux : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario et meilleure actrice.
Diane Keaton apparaît ici toute naturelle dans ses excentricités et dans des accoutrements improbables mais qui lui vont à ravir. (pantalon, cravate, gilet et chapeau). Le film lui doit beaucoup.
Woody Allen compose donc un personnage qu’il reprendra maintes fois dans des déclinaisons et variantes selon les époques, le métier, et les amours du personnage.
Nous passerons sur l’affiche française assez minable.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Alvy Singer se retrouve à Los Angeles pour son boulot. Mais il a une aversion pour cette ville que personne ne comprend tout artiste dont Annie Hall rêve de faire carrière dans la ville californienne.
L’ANECDOTE
Diane Keaton est le nom de scène de Diane Hall dont le surnom est Annie…