A L’OMBRE DES POTENCES
- Ernest Borgnine, James Cagney, Jean Hersholt, John Derek, Viveca Lindfords
- Nicholas Ray
- Western
- 1955
- Run for cover
- USA
- Harriet Frank Jr., Irving Ravetch, William C. Thomas
- Howard Jackson
Synopsis
Matt Dow La bonne quarantaine chevauche dans une contrée qui lui est inconnue, quand il tombe sur un jeune homme Davey Bidhop à cheval lui aussi. Après avoir sympathisé les voici le long de la voie ferré qui les amène à la ville la plus proche. Un train s’apprête à passer quand le jeune Davey veut tirer sur un rapace qui lui passe au-dessus. Il le manque. Matt, lui le descend. Mais dans un des wagons du train deux hommes ayant subi une attaque au même endroit croient qu’il en est de même. De leur fait et pour éviter des blessures inutiles, ils jettent un sac d’argent aux pieds des chevaux des deux hommes. Matt comprend la méprise et décide de se rendre en ville pour rapporter l’argent…
CRITIQUE
Coincé entre le western mythique « Johnny Guitar » (« Johnny Guitar« ) (1954) et le cultissime « La fureur de vivre » (« Rebel without a cause« ) (1955) avec le somptueux casting James Dean, Nathalie Wood et Sal Mineo, « A l’ombre des potences » n’a pas l’aura des deux films qui l’entourent.
Pour d’évidentes raisons : même s’il suscite de l’intérêt, le film n’est pas aussi léché et formellement réussi par rapport aux deux autres.
Si le film contient les thèmes favoris du réalisateur. A savoir les relations difficiles entre un jeune homme et un homme qui pourrait être son père. Incompréhension mutuelle et trahison sont au menu du film.
Le jeune homme rêve d’avoir une vie facile, mais une blessure invalidante reçue injustement en font un aigri. Tandis que l’homme essaie de surmonter une injustice qui lui a fait faire des années de prison.
Le film vaut surtout pour les scènes ou les deux acteurs sont ensemble.
La dramaturgie du film tient dans ce tête à tête entre un John Derek (meilleur acteur qu’il n’a été réalisateur) et un James Cagney toujours impressionnant avec sa gestuelle à la fois imprévisible et parfaite.
Il faut seulement déplorer une utilisation de l’accéléré pour les chevauchées tellement maladroite qu’elle en devient agaçante.
Le western manque aussi de scènes d’action. On a la sensation plus d’une chronique que d’une histoire tenue de bout en bout.
La musique de Howard Jackson est des plus anecdotique.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
L’arrivée du shérif dans le village indien fantôme où se sont réfugiés les bandits. Superbe utilisation du plan large.
L’ANECDOTE
John Derek (1926-1998) sera connu plus tard en tant que metteur en scène de sa très jeune (trente ans sa cadette) et très belle femme Bo Derek. Il n’hésitera pas à offrir aux yeux subjugués de la gent masculine la nudité de sa femme notamment dans les films « Tarzan, l’homme singe » (« Tarzan,the ape man« ) (1981) et « Bolero » (1983).