Synopsis
Paris années 2010, Lors de la fête de fin d’années au Palais de justice la juge Ariane Felder, célibataire est restée dans son bureau pour travailler sur ses dossiers. Ses collègues font irruption dans son bureau pour l’en extraire et l’obliger à faire la fête avec eux. Un juge la drague un peu lourdement. Au petit matin la juge sort du palais ivre. Elle a bien du mal à descendre les marches du palais. 6 mois plus tard le juge de Bernard est toujours aussi lourdaud dans sa drague envers Ariane. Quand celle-ci est prise de vomissements. Elle consulte un gynécologue qui lui annonce qu’elle est enceinte depuis 6 mois et qu’elle fait un déni de grossesse d’où sa maigreur. Ariane mêne l’enquête pour savoir qui est le père et dans quelles circonstances l’enfant a été conçu…
CRITIQUE
Le film de la maturité pour Albert Dupontel ? Quoi qu’il en soit, c’est à mon avis et à ce jour le plus réussi, sur le fond et sur la forme.
Dans son dernier opus « Le vilain » (2009) il avait déjà partagé un peu plus le temps de sa présence à l’écran avec Catherine Frot. Car il faut dire que ses premiers films étaient des quasi one man show entouré de quelques acteurs.
Pour « 9 mois ferme« , son personnage apparaît même assez tardivement dans le film. C’est Sandrine Kiberlain qui bénéficie du rôle principal. De plus c’est elle aussi qui est le moteur de la comédie.
Le scénario est très bien tenu, seule la fin en happy-end pêche un peu (faiblesse générale dans les comédies française).
Le film obtient le César du meilleur scénario.
Servi sans graisse et en 75 minutes le tour est joué! le film est rythmé et incisif.
Albert Dupontel mélange un humour subtil et gore et s’offre une vraie mise en scène avec de belles trouvailles comme le plan séquence du début, ou celle de la lecture de l’énorme dossier du présumé « globophage ».
L’humour des Monthy Python n’est jamais très loin et l’admiration que voue Albert Dupontel pour Terry Gilliam va jusqu’à lui proposer un caméo et une affiche directement inspirée de « Brazil » (1985).
Pour ma part j’ai beaucoup ri tout au long du film; parfois aux larmes.
Sandrine Kiberlain confirme qu’elle est une des plus grandes actrices françaises aussi à l’aise dans le drame que dans la comédie. Incarnant pour la deuxième fois une juge d’instruction après « Filles uniques » (2003) de Pierre Jolivet, son rôle est couronné par un César.
Nicolas Marié est génial en bavard (avocat) bègue et bêta.
Enfin Albert Dupontel pour son personnage de cambrioleur « taré-débile » ressort des tiroirs un mixe des ses personnages de l’époque où il faisait des one man show.
Je tiens aussi à souligner l’excellente musique de Christophe Julien qui donne du rythme au film mais aussi l’ouvre vers l’imaginaire dans une quasi berceuse. Au début du film le réalisateur utilise un air du film « Les monstres » (1963) de Dino Risi. Hommage à la comédie à italienne.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Bob Nolan s’est introduit chez la juge et jure qu’il est innocent du crime qu’on lui impute. Il imagine donc les circonstances d’un suicide, puis d’un accident pour expliquer comment un vieil homme a pu perdre ses bras ses jambes et ses yeux. Gore mais hilarant.
L’ANECDOTE
Le film a été difficile à monter pour le scénariste et réalisateur. Il pensait faire le film en anglais avec Emma Thompson et Ewan McGregor. Se sentant perdre le contrôle du film, il rapatrie la production en France, mais a du mal à trouver son actrice principale étant parti sur une femme au physique opposé à celui de Sandrine Kiberlain. Sur le point de renoncer, il fait des essais avec elle et réadapte son scénario.