Synopsis
Paris années 1980, Xavier Marèche un cambrioleur soupçonné de terrorisme a pris en otage Yves Dorget un journaliste de presse écrite. C’est Catherine Carré présentatrice du journal télévisé qui donne l’identité de l’otage en direct à la télévision. Marèche se défend de toute accointance terroriste auprès de son otage. Mais le chef du supposé réseau terroriste est assassiné 24 heures après que Dorget ait été relâché par son ravisseur. Dorget est invité à parler de son expérience au journal télévisé de Catherine Carré. Il passe après le ministre porte parole du gouvernement qui ne tout contact du gouvernement avec ce chef de réseau terroriste…
CRITIQUE
Serge Leroy signe à mon avis son meilleur film, bien qu’il ne soit pas parfait. Sa distribution est solide et c’est la grande force du film.
Côté scénario c’est un peu plus faible.
Cela aurait pu être un des premiers films sur ce que l’on a appelé « la Françafrique » à savoir les relations diplomatiques de la France avec les pays africains et ex colonies, bien souvent basées sur la corruption, le maintien au pouvoir de dictatures, la spoliation des sous-sols et le trafic d’armes (entre autres).
Il n’en est rien.
Le film se borne à faire la preuve que le gouvernement ment sur ses relations avec un chef terroriste.
Le sujet du film pour les scénaristes se consacre plus aux relations entre médias écrits et médias télévisés. Les uns préférant l’enquête les autres le pouvoir de l’image et la notoriété.
A savoir qu’à l’époque la télévision était majoritairement publique et donc financée par l’Etat. Et donc des rapports là aussi assez ambigus entre pouvoir qui nomme les dirigeants et finance et télévision.
Cet aspect du film est assez bien rendu. Les relations entre le Président de la télévision et le ministre sont vraisemblables. En ces années 1980 si la télévision n’est plus dirigée par un ministère (ou secrétariat d’Etat) de l’information comme jusqu’en 1974. Mais on sent bien dans le film qu’il n’y a pas d’indépendance du média vis-à-vis du pouvoir. Pour la presse écrite (même subventionnée pour partie) la question de l’indépendance ne se pose pas. Elle l’est.
L’expertise de Françoise Giroud sur cet aspect du film semble prépondérante.
Serge Leroy profite pleinement du jeu de Philippe Noiret d’une grande crédibilité en journaliste de presse écrite. Et Nicole Garcia en journaliste papillon attirée par les lumières des projecteurs et qui jouit de sa célébrité est formidable.
C’est Alain Bashung qui signe la musique du film. Ce n’est pas ce qu’il a fait de mieux. Sans pour autant être mauvaise
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Yves Dorget est relâché par Xavier Marèche. Une fois son ravisseur parti, Dorget relâche la pression. Philippe Noiret excellent.
L’ANECDOTE
Ce film signe le début de la baisse de fréquentation des films de Serge Leroy (1937-1993). Il tournera deux derniers longs métrages « Contrainte par corps » (1988) et « Taxi de nuit » (1993) qui ne trouveront pas leur public.