PHILIPPE NOIRET (1930-2006) ACTEUR, Biographie, Filmographie
- Annie Girardot, Catherine Deneuve, Charlotte Rampling, Jean Rochefort, Romy Schneider, Sabine Azéma, Simone Signoret
- Agnès Varda, Alain Corneau, Alfred Hitchcock, Anantole Litvak, Bertrand Tavernier, Claude Zidi, Edouard Molinaro, Francesco Rosi, Georges Franju, Giuseppe Tornatore, Henri Verneuil, Jean-Paul Rappeneau, Laurent Heynemann, Louis Malle, Mario Monicelli, Michael Radford, Michel Boujenah, Patrice Leconte, Philippe de Broca, Pierre Tchernia, René Clair, Richard Lester, Robert Enrico, Yves Boisset
- Aventures, Biographie, Buddy movie, Comédie, Comédie à l'italienne, Comédie dramatique, Comédie policière, Drame, Enquête journalistique, Erotique, Espionnage, Guerre, Historique, Mafia, Policier, Politique, Thriller, Western
- 1930-2006
- France
Synopsis
Philippe Noiret a marqué le cinéma français de la deuxième moitié du XXème siècle.
Colosse à la voix grave et ronde à la bonhomie évidente, il quitte définitivement la scène en novembre 2006.
Né à Lille en 1930 d’un père commerçant et d’une mère au foyer. Sa prime jeunesse est ballottée de ville en ville.
Philippe Noiret a quelques problèmes avec les études. Il l’a confessé, les études ne l’intéressent pas. Il aime la littérature et chez les oratoriens malgré un échec au bac il est soutenu dans son choix de devenir comédien de théâtre.
Il suit donc des cours à Paris, il rencontre Jean-Pierre Darras avec lequel il forme un duo comique de cabaret. Noiret interprète Louis XIV, Darras jean Racine et tous deux se moquent de la politique comme deux chansonniers.
Puis Philippe Noiret apprend que le Théâtre National Populaire tenu par Jean Vilar une des 3 grandes troupes françaises de l’époque recrute sur audition. Troupe dans laquelle Gérard Philipe est la figure de proue.
Philippe Noiret noyé au milieu de plus de 300 candidats afin d’être sur scène le plus souvent possible demande à plusieurs de ses concurrents de leur donner la réplique. C’est ainsi que Gérard Philipe qui dirige les auditions le remarque et l’embauche en 1953 dans la troupe du palais de Chaillot. L’acteur doit se dégrossir et apprivoiser sa grande carcasse.
Jean Vilar a quelque mal avec cet acteur mal à l’aise dans son corps. L’apprenti acteur jouera les grands classiques du répertoire français.
C’est à la fin d’un festival d’Avignon dont Jean Vilar était le créateur, que Philippe Noiret déclare son amour à Monique Chaumette actrice de la troupe.
En 1955 Agnès Varda photographe de la troupe veut réaliser un film. Face à un budget famélique pas question pour elle de faire tourner des acteurs de cinéma confirmés. Elle se tourne donc naturellement vers Silvia Montfort une des têtes d’affiche de la troupe et Georges Wilson. Mais ce dernier, malade, doit décliner. Et c’est Philippe Noiret toujours partant pour jouer et accroître sa notoriété qui prend le rôle masculin de « La pointe courte » petit film étrange avec deux acteurs et les habitants du quartier de la ville de Sète dont le film tire son titre.
Le film raconte la déliquescence d’un couple. 4 ans avant la naissance officielle de la Nouvelle Vague, Agnès Varda tourne en décors naturels, un film dont elle est l’auteur, et avec des moyens limités qui obligent à l’innovation.
Le film de nos jours est, il faut le dire, difficile à voir. De par sa rareté (contexte matériel) mais aussi de par son austérité (contexte culturel). Pour Philippe Noiret le visionnage du film est pour lui aussi une rude épreuve, c’est la première fois qu’il se voit à l’écran et supporte difficilement de voir sa démarche et son maintien.
En 1960 après avoir joué à Paris et en tournée dans la France plus de 40 rôles classiques, il quitte le TNP pour jouer dans une pièce contemporaine « Château en Suède » signée Françoise Sagan.
Il tourne dans le film de Louis Malle, alors réalisateur reconnu il a reçu une palme d’or en 1956 et a tourné « Ascenseur pour l’échafaud » en 1957 et « Les amants » en 1958. « Zazie dans le métro » (1960) d’après le roman de Raymond Queneau. Là ou Queneau chamboule la littérature, Louis Malle chamboule le cinéma. Le film obtient un petit succès auprès du public peu habitué à ce genre de facéties cinématographiques.
L’année suivante il tourne dans un film de cape et d’épée « Le capitaine Fracasse » (1961) de Pierre Gaspard-Huit dont la vedette est Jean Marais qui a l’époque brillait dans ce genre de productions. Ce film est un énorme succès public avec plus de 3 millions d’entrées.
On trouve aussi au générique Louis de Funès qui n’est pas encore la star comique reconnue.
Sur le tournage il rencontre Jean Rochefort et c’est l’amitié évidente et immédiate qui les unit. Même âge, mêmes centres d’intérêt, même humour distancié, ces deux-là font la paire. A tel point que Philippe Noiret convie son ami en Camargue l’été qui suit le tournage où tous deux vont développer une passion pour le cheval.
Philippe Noiret tout comme Jean Rochefort passent à travers la Nouvelle Vague qui secoue le cinéma de la fin des années 1950. Ils sont demandés par des anciens réalisateurs (Jean Delannoy, René Clair, Jean-Paul Le Chasnois, Georges Franju, Bernard Borderie) ou des jeunes qui n’ont pas d’affinités avec ce mouvement (Philippe de Broca, Wiliam Klein, Jean-Paul Rappeneau.)
En 1962 il épouse Monique Chaumette et dans la foulée naît sa fille. Il lui faut alors multiplier les rôles au cinéma, à la télévision et sur les planches pour nourrir sa famille.
Mais c’est l’affaire de 3 années qui certes le mèneront à un certain épuisement physique, mais qui lui permettront d’obtenir une stature d’acteur en vue même à l’étranger. Des films comme « Tout l’or du monde« (1961) de René Clair et « Thérèse Desqueyroux » (1962) de Georges Franju contribuent à cette renommée.
Mais c’est en 1964 que Philippe Noiret avouera avoir fait une rencontre essentielle pour son jeu en la personne de Jean Gabin durant le tournage de « Monsieur » (1964).
Il s’inspire du jeu de Jean Gabin qui est alors un monsieur de 59 ans corpulent. Sa façon de jouer en acceptant tout de son physique et en l’utilisant comme atout, lui permettent de s’accepter enfin et de pouvoir mieux approfondir son talent d’interprétation.
En 1965 après quelques films sans éclats, il tourne pour Yves Robert dans « Les copains » film sur des trentenaires facétieux. Le film trouve son public et débute pour Yves Robert et Philippe Noiret une collaboration qui s’avérera fructueuse.
L’année suivante c’est dans une autre comédie d’un jeune réalisateur Jean-Paul Rappeneau « La vie de château » (1966) avec Catherine Deneuve que Philippe Noiret va trouver le public. Comédie sur le contraste d’un couple pendant la seconde guerre mondiale. Lui châtelain normand, tranquille, proche de la nature et qui s’accommode de la présence allemande dans ses murs ne s’investit guère dans le conflit à la veille du débarquement en Normandie. Elle plus jeune rêve de héros et d’une vie trépidante. Un parachutiste français va bouleverser leur vie.
Philippe Noiret trouve son rythme de jeu et le genre de personnage qu’il lui est possible d’incarner.
En 1966 après avoir servi dans une comédie dans laquelle Jean-Paul Belmondo et dans une moindre mesure Jean-Pierre Marielle tiennent la vedette « Tendre voyou » de Jean Becker, il participe à un des trois films de long métrage signés William Klein « Qui êtes-vous Polly Maggoo? » Comédie étrange qui se situe dans le milieu du journalisme et de la mode.
Film à la photographie noir et blanc somptueuse, qui saisit l’air du temps, de ces années pré-1968. Philippe Noiret y retrouve Jean Rochefort. Tous deux voient leur carrière suivre la même ascension.
C’est en 1967 que la carrière internationale de Philippe Noiret commence à prendre de l’importance. Il joue un inspecteur d’INTERPOL dans le film « La nuit des généraux » (« Night of the generals« ) d’Anatole Litvak. Peter O’Toole, Omar Sharif, Donald Pleasence, Christopher Plummer sont au générique du film qui raconte l’enquête de longue haleine qui débute avec le meurtre d’une prostituée à Varsovie en 1942 et s’achève en 1965.
Durant ces années 1960, Philippe Noiret tourne entre 3 et 5 films par an.
Il retrouve Yves Robert pour un film qui marquera la comédie française et fera de Philippe Noiret un acteur incontournable dans le paysage du cinéma français. Dans « Alexandre le bienheureux » (1968) il interprète un cultivateur martyrisé par sa femme qui le fait travailler comme une bête de somme, sans le moindre repos. A la mort de cette dernière il décide de se coucher et de ne plus jamais se lever. Le comportement d’Alexandre trouble le petit village. Le film est un hymne à la paresse et à la bonne chaire. C’est dans ce film que débute Pierre Richard et que Philippe Noiret s’aperçoit qu’un animal (en l’occurrence un chien) peut-être un atout de comédie mais un rival d’interprétation. Paul Le Person, Françoise Brion, Marlène Jobert et Jean Carmet composent la distribution.
Le film est un immense succès populaire avec plus de 2 millions d’entrées
Il retrouve Yves Robert sur le set de « Clérambard » (1969) adaptation d’une pièce de théâtre de Marcel Aymé. Mais les films se suivent et ne se ressemblent pas et pour une comédie le film est un échec.
Même chose pour « L’étau » (« Topaz« ) (1969) de Alfred Hitchcock. Film d’espionnage du maître britannique dont la fin de carrière est moins brillante. Au générique Frederick Stafford, Michel Piccoli, Dany Robin, John Forsythe.
Il enchaîne avec un film de George Cukor « Justine » (1969). Film dont l’action se situe en Alexandrie à la veille de la seconde guerre mondiale. Anouk Aimée, Dirk Bogarde, Marcel Dalio, Michael York et Robert Forster sont au générique.
Retour au cinéma français et à nouveau dans une comédie. Mais cette fois signée Philippe de Broca. Le réalisateur de « Cartouche » (1962), « L’homme de Rio » (1964), « Les tribulations d’un chinois en Chine » 3 énormes succès qui ont fait de Jean-Paul Belmondo une star à le vent en poupe. Mais « Les caprices de Marie » (1970) n’a pas la même carrière dans les salles.
Peter Yates qui a connu un succès international avec « Bullitt » tourne « La guerre de Murphy » (« Murphy’s war« ) (1971) avec en vedette Peter O’Toole qui joue un cuisinier d’un cargo coulé par un sous marin allemand au Venezuela qui trouve refuge dans une mission et cherche à venger la mort de ses amis. Philippe Noiret joue un ingénieur du pétrole dans un second rôle.
Le film trouve son public.
Les années 1970 vont être florissantes pour Philippe Noiret qui tourne en moyenne 4 films par an.
L’acteur trouve deux fois consécutives la grande star française du cinéma des années 1970 : Annie Girardot. Tout d’abord en janvier sort la comédie « La vieille fille » (1972) de Jean-Pierre Blanc. La distribution est prestigieuse Marthe Keller, Edith Scob, Maria Schneider, Michael Lonsdale et Jean-Pierre Darras. Le film est un gros succès en salle.
« La mandarine » (1972) qui sort en mars, une autre comédie de Edouard Molinaro est un succès plus modeste mais un succès quand même. Il faut dire que la sortie de deux comédies avec le même couple à l’écran et en l’espace de deux mois était pour le moins risquée.
Yves Boisset fait appel à lui pour tourner un film politique qui met à jour « l’affaire Ben Barka ». Il s’agit de « L’attentat » (1972). Énorme distribution des rôles : Bruno Cremer, Jean-Louis Trintignant, Michel Piccoli, Michel Bouquet, François Périer, Jean Seberg, Gian-Maria Volonté et Roy Scheider.
Yves Boisset hisse le film politique à un haut niveau. Le public est présent dans les salles.
Avec « Le serpent » d’Henri Verneuil, composé d’un casting incroyable et avec le même musicien, à savoir Ennio Morricone, le film semble fait pour suivre la même carrière que le film de Yves Boisset précédemment cité.
Ce qu’il fait à peu de choses près. Yul Brynner, Henri Fonda, Dirk Bogarde, Michel Bouquet, Virna Lisi, et Guy Tréjan sont au générique. Le film raconte comment un espion soviétique sème la zizanie dans les services secrets occidentaux.
« La grande bouffe » (« La grande abbufatta« ) (1973) est un film franco italien qui va propulser Philippe Noiret dans une belle carrière transalpine. Avec Marco Ferreri derrière la caméra, Philippe Noiret, Michel Piccoli, Ugo Tognazzi, Marcello Mastroianni et Andréa Ferréol mettent le feu sur la croisette de Cannes durant le festival international.
Le film de quatre quadragénaires qui se suicident en engloutissant de la nourriture sans répit et en baisant comme des forcenés est un énorme scandale. La critique catholique (mais pas seulement) leur tombe dessus à bras raccourci. La farce est féroce envers la société de consommation et une société post 1968 bien malade.
Philippe Noiret estime que cette dernière n’a pas aimé se voir dans le miroir que le film leur tendait.
Jamais la croisette n’a connu un tel ramdam à propos d’un film, et jusqu’à présent elle n’a plus jamais revu un tel séisme.
Bertrand Tavernier cherche à financer son premier long métrage. Ancien critique dans divers journaux spécialisés dans le cinéma, scénariste pour Riccardo Fredda, le jeune lyonnais de 33 ans cherche des financements pour son scénario « L’horloger de Saint-Paul » (1974) d’après un roman de Georges Simenon « L’horloger d’Everton ». Bertrand Tavernier n’est pas dans la lignée de la Nouvelle Vague, au contraire, il réhabilite des auteurs honnis par les François Truffaut et consort. Jean Aurenche et Pierre Bost sont co-scénaristes. Mais les finances ne sont pas là.
Bertrand Tavernier contacte alors Philippe Noiret qui s’enthousiasme pour le sujet et pour le jeune réalisateur. Il fait de ce film sa cause et parvient à convaincre les investisseurs à ouvrir leur portefeuille. François Périer est sur les rangs pour jouer le commissaire. Mais à quelques jours du tournage à Lyon, François Périer renonce. Philippe Noiret glisse le nom de Jean Rochefort qui accepte immédiatement le rôle.
Philippe Noiret interprète un père de famille qui voit son fils devenu un assassin et qui cherche à comprendre.
Le film a sa sortie est remarqué par la critique. C’est un succès d’estime auprès du public. Philippe Noiret et Jean Rochefort sont magnifiques. Le film a quelques petits défauts mais sa description d’une France entre la fin des années Pompidou et les débuts des années Giscard est des plus juste.
La même année Philippe Noiret retrouve Marco Ferreri pour « Touche pas la femme blanche! » (1974) Western-bouffe, tourné pendant le chantier de la construction des nouvelles halles de Paris. Un énorme trou dans le centre de Paris sert de terrain de jeu à des acteurs qui n’hésitent pas à en rajouter dans leur jeu. Custer, Sitting Bull, Buffalo Bill mais aussi un espion de la C.I.A. et des trains à motricité électrique et des slogans de 1968 traversent cet O.F.N.I.
Cet anti-western iconoclaste qui mélange les époques et reprend le quatuor masculin de « La grande bouffe » et aussi Catherine Deneuve, Serge Reggiani, Alain Cuny, Paolo Villaggio, et Darry Cowl sera un échec retentissant.
Encore la même année il tourne « Les gaspards » (1974) une comédie de tout autre genre plus familiale et consensuelle réalisée par Pierre Tchernia sur un scénario de ce dernier et de René Goscinny créateur d’Astérix. Philippe Noiret est le chef d’une bande oragnisée qui lutte par des moyens illégaux contre la rénovation d’un quartier. Michel Serrault, Charles Denner, Michel Galabru, Jean Carmet, Chantal Goya et Annie Cordy sont au générique de cette charmante comédie.
Philippe Noiret tourne pour la première fois avec Robert Enrico dans un film étrange et paranoïaque « Le secret » (1974) il forme un couple avec Marlène Jobert perturbé par l’irruption dans leur vie d’un fuyard (Jean-Louis Trintignant) qui les embarque dans un thriller fatidique. Le film bénéficie d’un scénario assez accrocheur. Le secret dont il est question dans le film ne sera jamais dévoilé. Outre une bonne histoire le film est illustré par Ennio Morricone qui signe une de ses magnifiques mélodies dont il a (lui aussi) le secret!
Enfin toujours en 1974 Philippe Noiret explore les fantasmes de l’écrivain scénariste et réalisateur Alain Robbe-Grillet. « Le jeu avec le feu » est un mélange d’onirisme, de fantasmagorie, de surréalisme, d’érotisme, et de film policier. Le film vogue sur la vague du porno soft « illustré par le film « Emmanuelle » de Just Jaeckin (1974) avec le succès qu’on lui connaît. Il connaîtra cependant un échec assez retentissant malgré la présence de Jean-Louis Trintignant, Anicée Alvina, Sylvia Kristel, Christine Boisson, Agostina Belli.
Puis l’année suivante il retrouve Bertrand Tavernier pour le tournage d’un film historique. « Que la fête commence… » (1975) Bertrand Tavernier et Jean Aurenche s’inspirent d’un roman d’Alexandre Dumas « La fille du régent ». Complots, libertinage, espionnage, agiotages, le film donne au spectateur l’un des avant goût de la révolution 70 ans avant 1789. Film grandiose dans lequel Philippe Noiret joue un Philippe d’Orléans plus vrai que nature ainsi que Jean Rochefort un abbé Dubois extraordinaire, et enfin Jean-Pierre Marielle un noble breton et révolté contre le pouvoir central exécute une interprétation d’anthologie. Le film reçoit le prix Georges Méliès ainsi que 4 César.
Philippe Noiret poursuit sa carrière en Italie dans un chef d’oeuvre de la comédie à l’italienne « Mes chers amis » (« Amici miei« ) (1975) de Mario Monicelli sur un scénario de Pietro Germi. Comédie douce amère qui rappelle un peu le désespoir que l’on trouve dans « La grande bouffe » de Marco Ferreri. Amitié masculine, enfantillages, sexe, mort. Le constat est amer et on rit… jaune! Le film est un grand succès.
Toujours en 1975 l’acteur retrouve Robert Enrico. Celui-ci lui soumet l’histoire d’un homme qui se venge du meurtre de sa femme et de sa fille par les troupes allemandes. Philippe Noiret n’est pas très à l’aise à la lecture du scénario car le personnage est aux antipodes de son caractère bonhomme. C’est sa femme Monique Chaumette qui pousse son mari à se lancer dans « Le vieux fusil« . Il a pour partenaire Romy Schneider. Si le premier jour de tournage avec l’actrice fantasque le mettra à rude épreuve, Philippe Noiret parviendra à « apprivoiser » Romy Schneider. Et le tournage sera bien plus paisible par la suite.
Le film qui est assez éprouvant s’avère être cependant un énorme succès. Il est de plus récompensé par trois fois lors de la première cérémonie des César. Meilleur film, meilleure musique et meilleur acteur pour Philippe Noiret.
Philippe Noiret retrouve Romy Schneider dans un film de Pierre Granier-Deferre dans « Une femme à sa fenêtre » (1976). Romance sur fond politique dans les années troubles de l’avant seconde guerre mondiale. Film écrit par Jorge Semprun d’après un roman de Pierre Drieu La Rochelle. Avec Victor Lanoux et Umberto Orsini.
Il retrouve Bertrand Tavernier pour « Le juge et l’assassin« . Noiret joue le rôle d’un juge qui à la fin du XIXème siècle pourchasse un tueur en série interprété par Michel Galabru qui trouve là le rôle de sa vie. Le film est inspiré de faits réels. Isabelle Huppert et Jean-Claude Brialy sont aussi de la distribution. Un grand film.
Philippe Noiret en cette année 1976 fructueuse tourne une co-production italo-française qui adapte le roman homonyme de Dino Buzzatti « Le désert des tartares » (« Il deserto dei tartari« ) de Valerio Zurlini. Film à l’affiche internationale prestigieuse : Jacques Perrin, Giuliano Gemma, Vittorio Gassman, Jean-Louis Trintignant, Max Von Sydow, Francisco Rabal, Fernando Rey… Des soldats sont dans un fort au fin fond d’un désert et attendent un hypothétique et redoutable ennemi : les tartares.
Il enchaîne avec un rôle dans un film à sketchs « Il comune senso del pudore » de Alberto Sordi. Le film traite du bouleversement que subit la société italienne avec l’entrée plus ou moins consentie de la pornographie dans les mœurs.
En 1977 il retrouve Yves Boisset pour « Un taxi mauve« . Film à l’atmosphère mystérieuse et aux superbes paysages irlandais photographiés par le maestro Tonino Delli Colli. Philippe Noiret joue le rôle d’un homme qui voit sa vie de solitaire bouleversée par l’arrivée de la soeur d’un de ses amis. Charlotte Rampling, Peter Ustinov, Fred Astair et Agostina Belli complètent le casting.
Cette même année Robert Enrico rappelle Philippe Noiret pour tourner avec Catherine Deneuve dans « Coup de foudre ». Le montage financier basé sur une co-production franco-italo-allemande, s’avère compliqué pour un film coûteux. L’action se situe à la veille de la grande guerre et raconte l’histoire d’amour entre deux militaires l’un français l’autre allemand. l’instabilité monétaire de la lire oblige les producteurs italiens à se retirer suivis par les allemands. Les producteurs français maintiennent le tournage mais au bout d’une semaine le tournage cesse définitivement. Robert Enrico et Philippe Noiret furent pas mal atteints par la brutalité des faits.
Philippe de Broca vient alors lui proposer une comédie « Tendre poulet » (1978) où il retrouve Annie Girardot. Il est prof d’université et libertaire, elle est commissaire de police. Ces deux quadragénaires se sont connus 20 ans auparavant, et c’est lors d’un accident de la circulation qu’ils se retrouvent et s’aiment. La comédie est enlevée et est un succès public.
En 1979 il retrouve Vittorio Gassman dans une comédie italienne de Sergio Citti « Deux bonnes pâtes » (« Due pezzi di pane« ) le film n’est guère réussi.
Robert Enrico qui veut tourner la page de son précédent échec décide de tourner un scénario de Michel Audiard « Pile ou face » (1980). Philippe Noiret partage l’affiche avec Michel Serrault. L’action qui se déroule à Bordeaux (avant sa rénovation) a pour sujet les relations étranges que nouent un flic et son suspect. Bon polar.
Philippe Noiret retrouve la même année Philippe de Broca et Annie Girardot pour les suites des aventures de la commissaire Tanquerelle et du prof Lemercier dont une grande partie sont tournées en Grêce. « On a volé la cuisse de Jupiter » perd un peu de sa saveur par rapport au premier film malgré l’exotisme et un rythme plus effréné.
1981 retour en Italie pour un film de Francesco Rosi « Trois frères » (« Tre fratelli« ) comédie dramatique sur les relations de trois frères qui ne se connaissent plus, disséminés par la vie active dans l’Italie. A la mort du père ils se retrouvent et cherchent à recomposer la famille. Avec Charles Vanel, Michele Placido, Vittorio Mezzigiorno et Andréa Ferréol.
Puis il retrouve son ami Jean Rochefort pour un thriller d’espionnage. « Il faut tuer Birgit Haas » (1981) troisième film de Laurent Heynemann qui a été l’assistant réalisateur pour Bertrand Tavernier et Yves Boisset. Son troisième film s’intéresse au terrorisme allemand des années 1970 début des années 1980. Film controversé par la critique mais j’ai trouvé le film plutôt très intéressant.
La même année il retrouve Bertrand Tavernier pour tourner dans une adaptation d’un roman noir américain « 1275 âmes » de Jim Thompson. Bertrand Tavernier et son scénariste Jean Aurenche transposent une histoire qui se situe dans le sud des Etats-Unis dans l’Afrique noire du temps des colonies françaises juste avant la guerre de 1939-1945 et qui devient ainsi « Coup de torchon« .
Transposition magistrale inspirée aussi de l’oeuvre littéraire de Céline. Scénario jubilatoire, dialogues extraordinaires, et interprétations immenses de l’ensemble de la distribution. Stéphane Audran, Eddy Mitchell, Isabelle Huppert, Jean-Pierre Marielle, Guy Marchand , François Perrot, tous ont (au moins) une scène grandiose. C’est le premier chef d’oeuvre de Bertrand Tavernier avec son acteur fétiche.
Son rôle du policier Lucien Cordier, couard qui se révèle d’une intelligence meurtrière extraordinaire, et qui accomplit un nettoyage illuminé d’un petit bourg africain restera dans les annales du cinéma français.
Depuis 1976 il n’avait pas retourné avec Pierre Granier-Defferre c’est chose faite en 1982 avec « L’Etoile du Nord » (1982). Adaptation d’un roman de Georges Simenon le film est surtout le dernier grand rôle au cinéma pour Simone Signoret déjà bien malade. Philippe Noiret joue le rôle d’un aventurier qui séduit par ses récits d’Egypte une vieille femme à la vie terne qui tient une pension de famille où s’est installé le dénommé Edouard Binet. L’intrigue policière est secondaire.
Un bon film de Pierre Granier-Defferre mais pas un grand film. Le réalisateur a connu sa période faste dans les années 1970.
Alexandre Arcady qui s’est fait connaître pour ses films sur les juifs pieds-noirs avec ses deux premiers films : « Le coup de sirocco » (1979) et « Le grand pardon » (1981). Avec « Le grand carnaval » (1983) le réalisateur se penche sur la période de la libération en 1942 et de l’installation des troupes américaines en Algérie et de l’adaptation des autochtones : Algériens et Pieds-noirs. Philippe Noiret partage l’affiche avec Roger Hanin acteur fétiche du réalisateur. Le fil hésite entre un récit romantique et l’opposition entre deux personnages le maire et le bistrot et délaisse le troisième sujet l’importance de la présence américaine sur le sol algérien.
Philippe Noiret se retrouve dans la suite de « Mes chers amis » (« Amici miei« ), « Mes chers amis n°2 » qui a perdu de l’intérêt en comparaison du premier. Philippe Noiret apparaît en flash-back dans le film.
Il retrouve Pierre Granier-Defferre et l’ami Jean Rochefort pour un film plutôt raté « L’ami de Vincent » (1983). Albert (Philippe Noiret) suite à l’agression d’une femme sur son ami Vincent (Jean Rochefort) enquête sur les circonstances de cette tentative de meurtre par une femme. Albert s’aperçoit qu’il ne connaissait pas si bien son ami qui lui cachait bien des choses…
Puis il enchaîne avec une comédie éxotique « L’africain » (1983) de Philippe de Broca. Il joue un duo amour-haine avec Catherine Deneuve. Les deux se trouvent à lutter contre un trafiquant d’animaux et d’ivoire. La comédie est vive sans être cependant inoubliable.
L’année suivante il se retrouve avec Gérard Depardieu dans un film d’aventures tiré d’un roman éponyme de Louis Gardel « Fort Saganne » (1984) réalisé par Alain Corneau qui quitte le genre du polar-thriller. Il n’a qu’un second rôle celui d’un colonel chargé de réconcilier les tribus du désert à la veille de la guerre de 1914-1918. Film français le plus cher jamais tourné à ce moment-là. Catherine Deneuve est aussi de la distribution et forme avec Gérard Depardieu un couple de cinéma qui se retrouve régulièrement au fil des années.
Philippe Noiret trouve un rôle à sa taille avec ce colonel Dubreuil.
La même année il prend à nouveau un second rôle dans le premier fil d’Ariel Zeitoun sur le destin de deux frères Antoine et Rego au début des années 1960. Philippe Noiret interprète un proviseur de lycée. Dans le film le jeune Antoine très rockn’roll est amoureux de sa prof de musique (Gabrielle Lazure). Malgré un générique prestigieux Annie Girardot, Claude Brasseur, Marlène Jobert, Christophe Malavoy, « Souvenirs, souvenirs » n’en laisse guère.
L’acteur termine l’année en beauté avec une comédie (réussie) de Claude Zidi et un carton au box office. « Les ripoux » (1984) est un immense succès (en fait son plus gros score en nombre d’entrée en France, un peu plus de 5,8 millions) et bat son record précédent détenu par « Le vieux fusil » (un peu plus de 3,2 millions).
L’année suivante il fait un petit coucou à son ami Bertrand Tavernier pour une apparition dans son film hommage au jazz « Autour de minuit » (1985) dont le saxophoniste Dexter Gordon François Cluzet tiennent l’affiche.
Puis il rencontre Serge Leroy alors spécialisé dans le polar pour tourner un thriller sur les ventes d’armes occultes. « Le 4ème pouvoir » malgré Philippe Noiret, Nicole Garcia et Jean-Claude Brialy n’est pas très convaincant.
Il enchaîne avec un film passé quasi inaperçu et depuis largement oublié « La femme secrète » (1986) premier film de Sébastien Grall. Philippe Noiret n’y interprète qu’un second rôle.
Mais il retrouve Mario Monicelli pour un film franco-italien « Pourvu que ce soit une fille » (« Speriamo che sia femmina« ). Grosse distribution pour ce dernier succès international du réalisateur italien : Catherine Deneuve, Liv Ullmann, Stefania Sandrelli, Giuliano Gemma, Giuliane De Sio et Bernard Blier.
Le film rafle 7 des prestigieuses statues des Davide di Donatello 1986 pour le meilleur film, le meilleur réalisateur, le meilleur scénario, meilleur montage et aussi 3 Nastri d’argento (prix des critiques italiennes) meilleur film, meilleur scénario, meilleur montage.
Il enchaîne avec une comédie plutôt ratée de Jean-Marie Poiré sur un scénario de Christian Clavier, Martin Lamotte et Jean-Marie Poiré « Twist again a Moscou« . Son rôle d’un directeur d’hôtel moscovite de prestige, malgré une belle distribution manque de consistance. Le rythme frénétique du film tourne à vide.
Il se consolera avec un beau film signé Ettore Scola « La famille » (« La famiglia« ) (1987). Il n’y tient qu’un second rôle, le rôle principal étant tenu par Vittorio Gassman. Stefania Sandrelli, Fanny Ardant, Ottavia Piccolo et Sergio Castellito complètent cette distribution franco-italienne.
Le film rafle encore 6 Davide di Donatello : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur acteur (Vittorio Gassman), meilleur montage, meilleure musique.
6 Nastri d’argento.
et 2 Golden Globe : Meilleur film et meilleure actrice (Stefania Sandrelli).
Puis il revient en France pour un bon film de Claude Chabrol « Masques » (1987) dans lequel il interprète un présentateur d’une émission de télévision qui essaie de capter la fortune de sa filleule Catherine. Roland Wolf un journaliste approche le présentateur sous prétexte d’interview. Il est en fait à la recherche de sa soeur disparue et amie de Catherine. Philippe Noiret interprète avec une belle ambiguïté un aimable salaud.
Puis la même année pour Pierre Granier-Deferre il tourne un film policier « Noyade interdite » (1987). Ici aussi le personnage de flic est ambigu. Un inspecteur le seconde tout en menant une enquête sur lui. Le film n’est pas franchement réussi. Mais quelques scènes sont assez remarquables.
Pour Giuliano Montaldo il tourne « Les lunettes d’or » (« Gli occhiali d’oro« ) avec Rupert Everett et Stefania Sandrelli. Film mineur de Montaldo, Même Ennio Morricone qui illustre le film de sa musique n’a pas le feu sacré. Le film raconte la mise à l’écart de la société, d’un médecin homosexuel, alors que le fascisme se durcit à la montée du deuxième conflit mondial.
Retour en Italie pour un film de Gianfranco Mincozzi plutôt bon documentariste qui a très peu tourné pour le cinéma. « La femme de mes amours » (« Il frullo del passero« ) (1988) sur les amours chastes d’un sexagénaire avec une jeune femme. Le film vaut plus pour sa distribution : Philippe Noiret et Ornella Mutti, que pour son scénario.
Il revient en France pour retrouver Philippe de Broca dans « Chouans » film à gros budget en costume qui se situe pendant les guerres de Vendée sous la révolution française. Philippe de Broca parie sur une génération montante (Sophie Marceau, Lambert Wilson, Stéphane Freiss). Le film est assez mal accueilli et la fin est trop irréaliste. C’est un relatif échec.
Mais cette déception sera vite surmontée car il repart en Italie pour tourner avec un jeune réalisateur transalpin de 33 ans Giuseppe Tornatore qui trouve le meilleur de son inspiration dans sa Sicile natale.
« Cinéma Paradiso » (« Il nuovo cinema Paradiso« ) (1988) fait découvrir un nouveau talent italien. Philippe Noiret tourne avec un acteur redoutable, le jeune Salvatore « Totò » Cascio 9 ans. Le film est couronné aux Oscar de la statuette de meilleur film étranger. Il rafle aussi le Golden Globe et un BAFTA, Salvatore Cascio reçoit un BAFTA, ainsi que Philippe Noiret.
Le film est aussi salué au festival de Cannes et reçoit le prix du Jury.
La musique du film signée Ennio Morricone aide le film a augmenter sa renommée.
Cette année 1988 est un grand cru pour Philippe Noiret car son ami Bertrand Tavernier lui demande d’interpréter le commandant Dellaplane dans son film « La vie et rien d’autre » un sommet cinématographique français. Scénario magnifique de Jean Cosmos et du réalisateur qui situe le film deux ans après la fin de la première guerre mondiale. La France compte ses morts et ses disparus, et cherche un soldat inconnu qui soit français de pure souche. Le commandant Dellaplane est chargé de cette tâche ingrate, et son zèle va mettre l’armée française en émoi.
Philippe Noiret est magnifique (peut-être son meilleur rôle), Sabine Azéma est merveilleuse, et Bertrand Tavernier tourne un chef d’oeuvre.
L’acteur reçoit un César. Et le film un BAFTA.
Philippe Noiret s’offre une récréation en composant le cardinal Mazarin pour Richard Lester et son film « Le retour des mousquetaires » (« The return of the musketeers« ) (1989). Ce sera le dernier film du réalisateur. Par rapport aux deux précédents films « Les trois mousquetaires : Les ferrets de la reine » (1973) et « On l’appelait milady » (1974), « Le retour des mousquetaires » à l’image de ses acteurs principaux a pris un coup de vieux et les gags ne fonctionnent qu’à moitié.
En 1990 Philippe Noiret tournera 4 films. Toujours partagé entre Italie et France, il tourne une suite du succès populaire « Les ripoux » : « Ripoux contre ripoux » toujours de Claude Zidi. Là aussi la magie n’opère plus des masses.
Puis il retrouve Francesco Rosi pour un petit rôle dans « Oublier Palerme » (« Dimenticare Palermo« ) adaptation d’un roman de Edmonde Charles-Roux. James Belushi et Mimi Rogers interprètent les premiers rôles d’un politicien américain d’origine sicilienne et sa femme qui viennent en lune de miel à Palerme alors qu’il s’apprête à légaliser la drogue et ainsi couper les sources de financement de la mafia. Philippe Noiret incarne le directeur du grand hôtel où séjourne le politicien et sa femme.
Les années 1990 seront tout aussi actives que les années 1970 et 1980
Laurent Heynemann qui l’avait fait tourner dans « Il faut tuer Birgitt Haas » en 1981 le rappelle 9 ans plus tard pour « Faux et usage de faux » qui reprend les aventures littéraires de Romain Gary/Emile Ajar qui gagna 2 fois le prix Goncourt. Philippe Noiret retrouve aussi Robin Renucci avec qui il avait été confronté dans « Masques » (1987) de Claude Chabrol. Le film n’attire pas le public en salles.
Mais le film choral « Uranus » (1990) de Claude Berri permet à Philippe Noiret de renouer avec le succès.
Au générique Gérard Depardieu, Jean-Pierre Marielle, Michel Blanc, Gérard Desarthe, Fabrice Luchini, Danièle Lebrun, Daniel Prévost… Le film est un portait acide des français sous l’occupation.
Philippe Noiret tourne pas moins de 6 films en 1991 dont 3 courts métrage et un film à sketch. On retient « J’embrasse pas » d’André Téchiné un film sur la prostitution masculine à Paris.
L’année suivante il tourne dans un film de Claire Devers « Max et Jérémie » (1992). Avec Jean-Pierre Marielle et Christophe Lambert. Une sombre histoire de tueurs à gages et de séduction masculine. Le film laisse perplexe.
Autre film qui interroge est « Tango » (1992) de Patrice Leconte dont la misogynie semble débridée. Philippe Noiret interprète un juge ayant relaxé un assassin de sa femme et de son amant et qui lui commandite le meurtre d’une femme. A la sortie du film ça rue dans les brancarts chez les critiques. Avec Richard Bohringer, Thierry Lhermitte, Carole Bouquet, Miou-Miou, Judith Godrèche. Jean Rochefort y trouve un petit rôle.
Il tourne un film franco-italien, « Le facteur » (« Il postino« ) (1994), de Michael Radford et écrit par Massimo Troisi qui joue le rôle du facteur. Cela raconte l’exil de Pablo Neruda sur une île italienne, et son amitié avec un facteur qui lui livre son courrier et semble s’intéresser à la poésie.
Enorme succès posthume pour Massimo Troisi à travers le monde. Film oscarisé pour le musique de Luis Enriquez Bacalov.
La même année il retrouve Bertrand Tavernier pour « La fille de D’Artagnan« . Film fantaisiste sur la vieillesse des mousquetaires mais au charme fou. Philippe Noiret en vieux d’Artagnan ça le fait! Sophie Marceau est superbe. Et les autres mousquetaires Sami Frey, Jean-Luc Bideau et Raoul Billerey accompagnent les deux têtes d’affiche avec brio. Claude Rich en méchant de pacotille est excellent, Charlotte Kady bien plus inquiétante mais remarquable.
« Le roi de Paris » (1995) de Dominique Maillet qui s’inspire de la vie de Sacha Guitry. Le film est un flop public et critique.
« Les Milles » (1995) qui une fois encore se fait étriller par la critique, parvient à trouver tant bien que mal son public et ses passages à la télévision lui ont permis d’agrandir son audience. La distribution est belle : Jean-Pierre Marielle, Ticky Holgado, François Berléand, Kristin Scott-Thomas, François Perrot…
En 1996 il tourne avec ses amis Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort devant la caméra de Patrice Leconte. « Les grands ducs » raconte la tournée d’acteurs de seconde zone alors que le producteur est ruiné. Le film survendu à la télévision n’attire pas le public en salles. Mais la comédie est plutôt réussie.
Beaucoup moins réussie la comédie signée Gérard Oury « Fantôme avec chauffeur » (1996) avec Gérard Jugnot. Sur un scénario de Francis Veber.
L’année suivante il joue un second rôle (et pour la deuxième fois) le régent Philippe d’Orlénas dans le film « Le bossu » (1997) de Philippe de Broca. Le réalisateur renoue avec le succès populaire pour cette adaptation réussie du roman de Paul Féval.
En 2003 Philippe Noiret reprend le rôle qu’il a tenu au théâtre dans « Les côtelettes » en 1997 de Bertrand Blier avec Michel Bouquet. Le film déçoit.
Puis il tourne avec Michel Boujenah pour « Père & fils » (2003). Il joue le rôle d’un père qui simule une maladie grave pour retrouver ses trois fils qui l’ont un peu délaissés.
Puis il enchaîne avec « Ripoux 3 » de Claude Zidi. Suite non nécessaire et échec public.
Puis il tourne « Edy » (2005) de Stéphan Guérin-Tillié avec François Berléand. Film sur deux escrocs à l’assurance par le maquillage de meurtres en accident.
En 2007 sort à titre posthume son ultime film « Trois amis » de Michel Boujenah. Le film se tourne alors que Philippe Noiret est atteint d’un cancer généralisé. Il a un tout petit rôle.
Philippe Noiret s’éteint chez lui à 76 ans le 23 novembre 2006.