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Synopsis

Jacques Deray né lyonnais, veut très vite travailler dans le cinéma. Il commence par suivre des cours pour devenir acteur puis il s’oriente vers la réalisation en devenant assistant réalisateur notamment pour Gilles Grangier « Gas-oil » (1955), « Le sang à la tête » (1956) « Le rouge est mis« , (1957), « 125 rue Montmartre » (1959), un spécialiste du cinéma policier.

Autant dire de suite que Jacques Deray ne s’inscrit pas du tout dans la mouvance de la Nouvelle Vague. Mais dans un cinéma plus traditionnel, tourné en partie en studio dans une logique industrielle et résolument destiné vers le grand public.

Son premier film en tant que réalisateur est « Le gigolo » (1960) un drame avec des tonalités de film policier. Avec Alida Valli, Jean-Claude Brialy et Valérie Lagrange.

Trois ans plus tard il tourne deux films qui montrent qu’il possède déjà bien des atouts dans son métier. « Du rififi à Tokyo » où il rencontre déjà des collaborateurs au scénario qui l’accompagneront dans les vingt premières années de sa carrière. Auguste Le Breton et surtout José Giovanni.
Et « Symphonie pour un massacre » un film d’une grande maîtrise technique et scénaristique. Avec une belle distribution Jean Rochefort, Charles Vanel, Claude Dauphin, Michel Auclair, Michèle Mercier…et José Giovanni co-auteur du film avec Claude Sautet et Jacques Deray.

En 1965 il tourne avec Jean-Paul Belmondo qui est déjà un acteur installé, il a derrière lui « A bout de souffle » (1960) de Jean-Luc Godard, « Cartouche » (1962) de Philippe de Broca, « L’homme de Rio » de Philippe de Broca (1964) « Cent mille dollars au soleil » (1964) d’Henri Verneuil
« Par un beau matin d’été » ne reste cependant pas comme un film marquant dans la carrière de l’acteur ni du réalisateur. Mais pour Jacques Deray c’est son meilleur score au box office depuis ses débuts.

En 1966 il tourne un film d’espionnage de haute tenue « Avec la peau des autres » avec Lino Ventura, Marilu Tolo, Jean Bouise et Jean Servais. Le film ne trouve pas le public mais dans la profession il fait de Jacques Deray un spécialiste du film d’action que ce soit policier, thriller ou espionnage.

« L’homme de Marrakech » (1966) baisse la voile en terme d’ambitions et ne laissera pas de traces dans la mémoire des cinéphiles.

Jacques Deray cherche le moyen de rebondir.
Il trouve un sujet qui deviendra « La piscine » (1969). Il veut reconstituer le duo d’acteur qui l’a frappé dans le film de René Clément « Plein soleil » (1960). Il recrute donc Alain Delon et Maurice Ronet.
Alain Delon impose Romy Schneider comme partenaire. L’actrice est elle aussi dans le creux de la vague.
Le film est un énorme succès public et critique.

Pour Alain Delon producteur, le réalisateur devient un atout majeur dans sa carrière.

Les deux hommes enchaînent avec « Borsalino » (1970) avec le duo d’acteurs Alain Delon et Jean-Paul Belmondo c’est un nouveau succès et un nouveau record d’entrées.

En 1971 ils poursuivent avec une comédie « Doucement les basses » (1971) film en grande partie oublié.
Jacques Deray prend une respiration avec « Un peu de soleil dans l’eau froide » (1971) un drame bourgeois adaptation par Jean-Claude Carrière d’un roman de Françoise Sagan, sans grande star à l’affiche. Le film est un échec artistique et public.

Mais les producteurs ont confiance en Jacques Deray et lui permettent de faire son film « américain » avec « Un homme est mort » (1972) un thriller qui se situe dans la ville tentaculaire de Los Angeles. Au générique Jean-claude Carrière à l’écriture, Michel Legrand à la musique, Jean-Louis Trintignant, Roy Scheider, Angie Dickinson, Ann-Margret, Umberto Orsini, Michel Constantin…
Le film est sec, à l’os. Les dialogues sont minimalistes. Les motivations des personnages sont distillés au long du film et non dès le début.
Assurément le meilleur film de Jacques Deray.

En 1974 « Borsalino & Co » suite de « Borsalino » avec Alain Delon sent un peu trop l’opportunisme financier au détriment du contenu. Le film qui part bien en première semaine s’effondre les semaines suivantes.
Mais les deux compères ne déarment pas pour autant.

Suit l’année suivante « Flic Story » (1975). Adaptation d’un livre autobiographique de Roger Borniche sur l’arrestation d’Émile Buisson dit Pierrot le fou. Dans le rôle du gangster Jean-louis Trintignant et du flic Alain Delon. Le film fait un score très honorable.

Rebelote en 1977 toujours avec Alain Delon et une perruque frisée : « Le gang« . Film sur le gang des tractions avant. Efficace. Moins connu que « Flic story« .

Le cinéma policier français trouve son réalisateur pour les années à venir. Il a un concurrent mais dans une ligne plus versée vers l’humour avec Georges Lautner. Henri Verneuil est quant à lui sur le déclin.

Il s’essaie dans le thriller paranoîaque avec « Un papillon sur l’épaule » (1978) qu’il tourne en grande partie à Barcelone. Malgré la présence de Lino Ventura le film déroute et ne donne pas toutes les clefs au spectateur dérouté. Le film est donc un échec.

Il retrouve Alain Delon producteur co-scénariste et acteur pour un polar politique. « 3 hommes à abattre » (1980) Mais on sent le réalisateur bridé par l’acteur producteur. Le sujet n’est pas traité. La seule chose qui soit traitée c’est Alain Delon.
L’acteur commence à prendre l’habitude (la sale manie?) d’avoir pour partenaire féminine une jeunette : Dalila Di Lazzaro (25 printemps) quand il en 43.
Le film est un beau succès public. 2.2 millions du niveau de « Borsalino« . Mais bébel le coiffe au poteau avec 2.8 millions d’entrées dans « Le guignolo » de Georges Lautner.

Trois ans plus tard Jacques Deray tourne avec le concurrent direct d’Alain Delon, Jean-Paul Belmondo.
Pour « Le marginal » (1983) il s’adapte à la personnalité de l’acteur lui aussi producteur de ses films. Mais les scènes avec les uatres acteurs sont plus généreuses. Le film est un mélange de scènes d’action et quelques intermèdes de comédies. Gros carton pour ce polar sur le trafic de drogue. 4,9 millions d’entrées.
Alain Delon avec « Le battant » 1,9 millions d’entrées fait  grise mine.

En 1985 Jacques Deray s’associe à Michel Audiard pour un polar dépressif  « On ne meurt que deux fois » avec dans le rôle principal Michel Serrault et Charlotte Rampling en femme vénéneuse. Mais Michel Audiard fatigué a perdu de sa verve. Il décède avant la sortie du film.
Le film n’a pas le succès escompté.

Jacques Deray retrouve Jean-Paul Belmondo pour « Le solitaire » (1987) film policier dépassé. Les goûts du public semblent avoir changé et les recettes du polar des années 1970-1980 ne répond plus aux attentes des spectateurs très sollicités sur le thème policier par les séries et téléfilms de la télévision. Le film est sous la barre du million d’entrées du jamais vu depuis 1964 pour Bébel.

de 1989 « Les bois noirs »  à 1994 « L’ours en peluche » Jacques Deray tournera un film tous les 2 ans mais c’est le chant du cygne pour le réalisateur qui ne parvient à trouver la recette de l’efficacité sur l’écran et au box office. A noter qu’il tournera avec Yves Montand en 1991 « Netchaiev est de retour » un film d’espionnage raté. Avant dernier film de l’acteur.

Jacques Deray cesse de tourner pour le cinéma en 1994. Il tournera pour la télévision 3 téléfilms. Le dernier en 2001.
Le réalisateur qui a donné quelques grands chapitres au film policer et au thriller français s’éteint en 2003 atteint d’un cancer du pancréas.

Un prix Jacques Deray créé en 2005 par l’Institut Lumière décerne chaque année un pris à son nom pour couronner le meilleur film policier (thriller ou espionnage) de l’année. Citons parmi les lauréats :
« 36 quai des orfèvres » d’Olivier Marchal en 2005
« A bout portant » de Fred Cavayé en 2011
« Une nuit » de Philippe Lefebvre en 2013
« L’affaire SK1 » de Frédéric Tellier en 2015
« Roubaix, une lumière » d’Arnaud Desplechin 2020
« La nuit du 12 » de Dominik Moll 2023

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