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Synopsis

Paris 1930, Louis Martinet à deux ans de la retraite, fatigué, se rend chez son médecin, Léon Galipeau. Celui-ci lui annonce qu’il est usé par la vie et qu’il ferait bien de prendre sa retraite anticipée. En attendant il prendra trois cuillères à soupe d’huile de foie de morue à chaque repas. Martinet lui dit qu’en effet il prendrait bien sa retraite du côté d’un petit village de pêcheurs sur la côte d’Azur qui s’appelle Saint-Tropez. Galipeau sûr de son diagnostique suggère à Martinet de vendre son bien en viager. Aubaine qu’il partage avec son frère.
Quelques temps après Emile, le frère du médecin signe chez le notaire l’achat en viager avec un prix indexé sur le cours de l’aluminium…

CRITIQUE

Film qui se bonifie avec le temps.

Pierre Tchernia (1928-2016) tourne son premier film et sûrement son meilleur.
C’est avant tout le portrait d’une famille (les Galipeau) dont la cupidité alliée à la bêtise est un délice.

René Goscinny (1926-1977) et Pierre Tchernia qui travaillent sur la scénarisation des bandes dessinées du premier (Astérix et Lucky Luke) pour les transformer en métrage d’animation, utilisent leur temps libre entre Paris et Bruxelles pour écrire ce film.
Ils font de cette comédie un modèle d’écriture fine de comédie. Modèle, hélas perdu de nos jours, où la vulgarité des dialogues, les situations appuyées souvent téléphonées, et la réalisation tape-à-l’oeil l’emportent.

La mécanique du temps qui passe, et les frustrations qui vont grandissantes pour la famille Galipeau face à une certaine naïveté et immortalité de Martinet sont les deux moteurs du film. Et cela fonctionne à merveille.
D’une situation sordide, les deux auteurs en font une comédie enlevée et hilarante.

Ils s’appuient sur une distribution dont Michel Serrault et Rosy Varte sont les plus remarquables.
Le rôle de Michel Galabru tourne assez court, car un peu trop systématique.
Jean-Pierre Darras compose un benêt, mené par le bout du nez par son frère (Galabru) et asticoté par sa femme (Rosy Varte) qui désespère de son atonie.
Quant à Odette Laure elle ressemble assez à Martinet dans sa psychologie. Ce sera donc elle la première victime…


Enfin le film repose aussi sur une pléiade de seconds rôles formidables.

Pierre Tchernia utilise à bon escient les couleurs sur son film qui vont du sépia au début du film et finit avec des couleurs criardes pour représenter la fin des années 1960.

La musique de Gérard Calvi ne porte pas le film dans les cimes et c’est assez dommage.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La fin du film sous forme de bouquet final avec l’ultime décès dans la famille Galipeau. Comment finir autrement?

L’ANECDOTE

Pierre Tchernia et Réné Goscinny écrivent un second film ensemble « Les gaspards » (1974).
Pierre Tchernia réalisera deux autres films « La gueule de l’autre » (1979) et « Bonjour l’angoisse » (1988).

NOTE : 16/20

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