FILS DU DÉSERT (LE)
- Ben Johnson, Guy Kibbee, Hank Worden, Harry Carey Jr., John Wayne, Mae Marsh, Mildred Natwick, Pedro Armendàriz, Ward Bond
- John Ford
- Western
- 1948
- 3 Godfathers
- USA
- Frank S. Nugent
- Richard Hageman
Synopsis
Années 1880, Robert, Pedro et William arrivent dans la petite ville de Welcome en Arizona. Ils ont bien l’intention d’attaquer la banque. Mais sur leur chemin ils rencontrent le shérif Perley « Buck » Sweet qui a des doutes sur ces individus. Lorsqu’il met la main sur un avis de recherche concernant le plus jeune William dit « Abilene Kid », il est déjà trop tard. Les trois hommes repartent avec le butin. Mais dans leur fuite ils perdent un cheval, et le shérif d’un coup de Winchester a percé leur réserve d’eau. Pour eux la seule échappatoire est de traverser le désert…
CRITIQUE
Si le début du film commence comme un western classique, avec arrivée en ville de malfrats et pillage de la banque, ce qui vient après est beaucoup plus…mystique!
En effet nos trois outlaws dans leur traversée du désert tombent sur un nouveau né que leur mère mourante leur a remis et en a fait ses parrains.
Puis les voici qui hésitent entrent le chemin de Damas et celui de la Nouvelle Jérusalem et cherchent dans une Bible la voie à suivre.
John Ford fait clairement allusion à la nativité et aux rois mages.
Mais même pour un athée vindicatif comme moi, le film est d’une telle sincérité et pétri d’humour, que la pilule passe parfaitement.
Grâce aussi à son casting irréprochable jusqu’à la moindre figuration.
John Wayne laisse la part belle à ses deux partenaires.
Pedro Armendariz sensationnel et le jeune Harry Carey Jr. qui est à sa deuxième année de carrière (toujours présent dans les années 1990) et qui en a à remontrer aux deux briscards qui l’entourent.
Ward Bond en shérif obstiné et bonhomme crève l’écran.
John Ford filme le désert et ses tempêtes de sables comme personne ne l’a plus jamais filmé. Même David Lean dans « Lawrence d’Arabie » (« Lawrence of Arabia ») (1962) ne fait pas aussi bien.
Le film vaut aussi pour le développement des thématiques fordiennes: l’honneur, la bravoure et l’amitié virile et (en creux) la rédemption.
Beau western.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
L’attaque de la banque de la ville de Welcome et la fuite. La scène est exceptionnelle au niveau du dressage des chevaux. Ceux-ci sont vivement sollicités dans des cabrages, galops, demi tours etc… Scène spectaculaire.
L’ANECDOTE
John Ford est un économe. Il tourne en moyenne 2 à 3 plans par scène. Ce qui signifie un montage facilité, rapide et controlable. John Ford est un des rares réalisateurs hollywoodien qui de fait a la mainmise sur le montage du film.