Synopsis
France, Paris, 6 juillet 1815, après la défaite de Waterloo le 18 juin de cette même année, la France (et sa capitale) est envahie par la coalition anglo-prussienne. Talleyrand rentre de Belgique avec le frère de Louis XVI qu’il veut réinstaller sur le trône. Mais pour cela il a besoin de l’aval de Joseph Fouché actuel ministre de l’intérieur de l’Empire. Ce dernier est un jacobin qui s’est fait nommer Chef du Gouvernement provisoire à la chute de l’Empereur et tient Paris par la force publique et son influence politique sur le peuple désemparé. Une longue nuit de négociations entre Fouché et Talleyrand entre flatteries hypocrites et menaces…
CRITIQUE
Adaptation d’une pièce à succès.
L’unité de temps de lieu et d’action (sauf pour l’ultime scène où les deux hommes entrent chez le futur souverain français) est conservée.
Les respirations que se donne le réalisateur sont les plans sur la cour de l’hôtel particulier de Talleyrand où le peuple fait pression en rappelant que la révolution française n’est pas enterrée.
Le film s’appuie sur les dialogues brillants de Jean-Claude Brisville qui a imaginé cette rencontre au sommet.
Mais aussi et surtout sur le jeu de deux grands acteurs chacun imprégné de son personnage qu’ils ont aussi interprété sur la scène en 1991.
Claude Rich et Claude Brasseur sont éblouissants et restituent leur texte avec une dextérité sans pareille.
Les deux acteurs interprètent avec une certaine jubilation ces deux êtres perverts qui ont atteint le sommet du pouvoir. Ces deux faiseurs de roi cherchant un terrain d’entente tout en voulant préserver leurs intérêts et leurs vices.
On en oublie que le film est plongé dans la pénombre tout au long de sa durée, que l’action est statique et ne réside que dans les rebondissements des révélations des personnages, enfin que la réalisation de Edouard Molinaro est bien sage.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Talleyrand offre à Fouché un Cognac. Le choc de deux mondes pris dans la tourmente de l’Histoire et forcés de s’entendre pour ne pas s’entre-tuer.
L’ANECDOTE
Claude Rich reçoit le César pour son interprétation. Lors d’un précédent affrontement cinématographique entre Claude Rich et Claude Brasseur dans le film « La guerre des polices« , c’est Claude Brasseur qui a remporté la statuette.