Synopsis
Région Parisienne, début des années 1970, Benoît Lepape est conseiller financier et fiscal, Alors qu’il préconise la reprise d’une entreprise de bicyclette, il est viré par son PDG. Il se rapproche de son oncle avec lequel il ne partage pas les idées et qui est chef d’un syndicat ouvrier. Il le convainc de lutter avec les mêmes armes que le patronat: Le capitalisme. Le syndicat rachète donc la fabrique de bicyclette et se développe tellement vite qu’elle dégage suffisamment de bénéfice pour acheter une entreprise d’électronique, qui elle aussi se développe à tel point qu’elle permet au syndicat de racheter l’entreprise « Chouras » d’où Benoît Lepape a été licencié. Benoît Lepape instaure une relation sociale pacifiée dans l’entreprise…
CRITIQUE
Après « les évènements » de mai 1968, le film renvoyait dos à dos patronat et syndicalisme qui font leurs petites affaires sur le dos des travailleurs.
Ce film a été écrit par Gérard Sire (1927-1977) et Jean Yanne (1933-2003) tous deux hommes de radio.
Jean Yanne avec son personnage de Benoît Lepape, imagine un capitalisme à conscience humaine et un syndicalisme un peu plus préoccupé par le bon fonctionnement de l’entreprise.
La religion catholique comme dans son film précédent « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » en prend aussi pour son grade en décrivant une église qui tombe dans le jeunisme avec concert de groupe psychédélique à la clef.
Jean Yanne de sa caméra goguenarde appuie sur les travers de la société post « 68 ». Le problème du film est qu’il a mal vieilli, certains effets comiques tombent à plat car plus d’actualités, les scènes de manifestations s’étirent en longueur.
Mais quand l’humour fait mouche c’est tout à fait réjouissant.
Le film, de nos jours, à défaut de forme trouve un fond. Notamment les relations sociales idéales développés dans l’entreprise « Lepape Electronics ».
Bernard Blier, et Michel Serrault, Jacques François et Jean-Roger Caussimon (qui deviennent déja des habitués des comédies de Jean Yanne) sont comme des poissons dans l’eau.
C’est moins vrai pour Nicole Calfan, elle, était à l’époque la femme du réalisateur.
Michel Magne compose la musique du film mais ne parvient pas à retrouver l’inspiration du film de Jean Yanne précédent.
Il parvient cependant à mélanger un hymne « révolutionnaire » communiste à un chant « conservateur » religieux aux orchestrations baroques.
A noter que le groupe « Magma » inventeur du style musical Zeuhl mélange de rock progressif, de jazz et de chants gutturaux improvisés honore le film de sa présence dans une longue séquence dans la cathédrale en travaux.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Benoît Lepape veut céder ses actions de Lepape Electronics au syndicat pour que l’entreprise soit autogérée, mais refus de celui-ci qui menace d’un mouvement de grève!
L’ANECDOTE
« Moi y’en a vouloir des sous » sort une année après l’énorme succès public du film précédent de Jean Yanne « Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil« . Le succès sera honorable sans atteindre les scores du premier.