Synopsis
Florence année 1880, un homme sort de prison, il a purgé une peine pour avoir manifesté dans une réunion anarchiste. Il apprend par sa femme qu’il est le père d’un nourrisson nommé Metello. Peu de temps après sa femme décède. Il confie son fils à des ouvriers agricoles des environs de la ville et lui même 13 ans après meurt noyé dans l’Arno qui traverse la ville. Quelques années plus tard, la concession n’est pas renouvelée à la famille d’adoption de Metello. Ils sont contraints de migrer. Metello en âge de travailler décide de rester à Florence. Très vite il trouve un travail de maçon. Une belle femme d’une quarantaine d’années et de lignée bourgeoise qui a une maison voisine du chantier demande si quelqu’un veut bien, pour quelques dizaines de lires, s’occuper de son jardin. Metello accepte. Mais la belle Viola est plus intéressée par Metello que par ses talents de jardinier…
CRITIQUE
Mauro Bolognini rend hommage aux ouvriers qui à la fin du siècle dernier se sont révoltés face à leur condition humaine.
Misère persistante, cloisonnement de la société, conditions de travail périlleuses, et oppression par le biais de l’armée et de la police sur ces populations.
Ainsi Metello par ses fréquentations passe d’un anarchisme non structuré à un socialisme engagé, révolutionnaire et très structuré.
Les scènes d’affrontements qu’ils aient lieu sur le chantier avec le patron et son contremaître ou dans la rue contre l’armée sont spectaculaires et poignantes. Au milieu de cette furie politique reste la douceur des femmes qu’elles soient bourgeoises, ouvrières ou putains.
Mauro Bolognini filme Florence et la magnifie. Les images du grand photographe Ennio Guarnieri sont sublimes.
Le chanteur Massimo Ranieri dans son premier film dirigé par Mauro Bolognini est épatant.
La distribution féminine, Lucia Bosé en tête, est une merveille.
Ce film est un chef d’œuvre de ce maître du cinéma italien si peu reconnu.
Ennio Morricone lui concocte une bande originale des plus magistrales qu’il ait faite et qui résume cette sensation douce amère distillée tout au long du film.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Les femmes lavent leur linge sur les bords de l’Arno, les bourgeoises s’y promènent, les ouvriers y cuvent leur vin et vitupèrent sur leur condition humaine… Florence filmée dans toute sa beauté.
L’ANECDOTE
Le film est tiré du roman éponyme de Vasco Pratolini qui a été aussi à l’origine de deux grands films en tant que scénariste: « La viaccia ou le mauvais chemin » du même Mauro Bolognini et « Rocco et ses frères » de Luchino Visconti.