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Synopsis

Sicile, fin des années 1970, le procureur Varga, après avoir rendu sa visite hebdomadaire aux momies du monastère des capucins, est assassiné d’une balle dans la rue. La cérémonie des obsèques à laquelle assiste l’inspecteur Rogas, chargé de l’enquête, est mouvementée. Un politique accuse la mafia tandis que les jeunes le conspuent. Au passage du cortège des tracts appelant à la grève sont lancés. Les assassinats d’un deuxième magistrat à une centaine de kilomètres, puis d’un troisième, toujours en Sicile, et avec la même arme, conduisent l’inspecteur à penser à la vengeance d’un ancien condamné par ses trois juges. La lenteur de l’enquête agace sa hiérarchie qui sort la théorie des actes d’un fou…

CRITIQUE

Le film ressemble à un film policier mais il s’agit surtout d’un film politique.

Adapté d’un livre du grand écrivain communiste et anti-mafia  Leonardo Sciascia: « Le contexte ». Le scénario et les dialogues sont écrits par Tonino Guerra, Lino Ianuzzi, et Francesco Rosi, le film se place dans le contexte des années de plombs et de la déliquescence du parti au pouvoir depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

La tentation d’un pouvoir fort venant d’une droite dure émerge. Tandis que pour le Parti Communiste Italien (PCI), alors le seul grand parti d’opposition à la Démocratie Chrétienne (DC) se pose la question d’une entrée dans le gouvernement appelé  « Le compromis historique« .
Ce compromis est défendu par le chef de la DC Aldo Moro qui voit qu’à chaque élection le PCI fait des scores de plus en plus important. Aldo Moro se trouve isolé face à Giulio Andreotti et le pape Paul VI tous deux anticommunistes viscéraux.

Le PCI a aussi le choix de la « politique de tension » et au bout de cette stratégie, remporter d’hypothétiques élections qui le mèneraient au pouvoir. En attendant assassinats, attentats, manipulations d’opinion et chasse aux groupuscules d’extrême gauche secouent une Italie dont l’économie florissante dans le nord est beaucoup moins flamboyante au sud. Voici le contexte du film qui décrit comment un pouvoir qui veut se maintenir alors qu’il est bousculé, peut-être tenté par un coup d’Etat. Ce qui fut effectivement le cas en Italie et amplement commenté dans une comédie à l’italienne. « Nous voulons les colonels » (« Vogliamo  i colonelli« ) (1973) de Mario Monicelli qui s’amuse sur la base de la tetative de coup d’Etat de 1970 appelé « Il colpo Borghese ».

Film magnifique et sûrement le meilleur rôle de Lino Ventura. Le casting du film est impressionnant et on se bouscule chez Francesco Rosi pour avoir ne serait-ce qu’un tout petit rôle. Les personnages sont écrasés par des bâtiments soit historiques, soit récents mais de béton brut.

La tension du film est toujours maintenue, et le ballet des voitures noires officielles, présagent de la fin dramatique du film.

Piero Piccioni illustre le film de jazz et de musiques de funérailles magnifiques. Le tout agrémenté de tangos signés Astor Piazzola.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

L’inspecteur Rogas se rend chez le Président de la cour Suprême pour le prévenir d’un éventuel attentat contre sa vie. Mais celui-ci s’emporte dans un délire sur une justice infaillible. Il compare le juge pratiquant la justice au prêtre célébrant la messe. Il rajoute que le pays est en guerre et qu’une justice expéditive est indispensable pour ramener l’ordre dans le pays.
Max Von Sydow est hallucinant.

L’ANECDOTE

Leonardo Sciascia a vu plusieurs de se livres adaptés à l’écran. Le réalisateur italien Elio Petri a par exemple adapté « Todo Modo » un film sur le massacre d’élus de la DC lors d’un séminaire.

NOTE : 17/20

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