Synopsis
Au début du XX° siècle en Provence, Ugolin et son oncle le Papet, décident de cultiver des œillets. Pour cela il leur faut un terrain ayant une source d’eau. Celui qu’ils convoitent, après un héritage, appartient à Jean de Florette et sa famille, qui viennent de la ville pour s’installer définitivement à la campagne et vivre des produits de leur terre. Le Papet et son neveu bouchent la source, puis s’emploient à faire échouer Jean de Florette dans sa culture de « l’authentique »…
CRITIQUE
Film magnifique, et truculent.
Adaptation fidèle au roman éponyme de Marcel Pagnol tiré du diptyque « L’eau des collines ».
L’interprétation est la clef de voûte de ce film.
Daniel Auteuil, Gérard Depardieu et Yves Montand sont extraordinaires.
C’est le rôle qui révèle l’étendue du talent dramatique de Daniel Auteuil au public. Sa carrière est en train de s’émanciper de comédies poussives comme « Les sous-doués en vacances« , « T’empêches tout le monde de dormir« , « Pour 100 briques t’as plus rien« , « P’tit con » et des petits polars sans grand intérêt comme « L’indic« , « L’arbalète« , et « Les fauves« .
Le film s’attache à dépeindre trois caractères. Ugolin jeune campagnard physiquement laid, au caractère influençable et qui représente l’avenir d’une famille réduite à deux personnes (lui et le « papet »).
César, le « Papet », patriarche de ce qui a été une grande famille puissante : les Soubeyran. Pour l’argent et pour la pérennité de la famille il est capable des pires bassesses.
Enfin Jean qui vient de la ville avec sa femme et sa petite fille. Il a de l’instruction, de la volonté et une grande naïveté dans sa volonté de vivre de sa production maraîchère.
L’ensemble de la distribution est de haute volée. Les seconds (encore peu nombreux dans ce premier volet) sont criants de réalisme.
Le scénario signé Gérard Brach et Claude Berri est une merveille de limpidité. Et les dialogues qui doivent beaucoup à ceux du roman sont mémorables.
Le film bénéficie des décors naturels provençaux qui sont de toute beauté. Certaines expressions sont savoureuses.
Très belle musique de Jean-Claude Petit inspirée par « La force du destin » de Giuseppe Verdi. La réalisation s’emploie à magnifier les acteurs et les paysages du midi de la France.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Jean de Florette explique à Ugolin effondré qu’il va élever des lapins et des coucourdes géantes, qui d’après les livres, ne peuvent l’amener qu’à la fortune.
L’ANECDOTE
Claude Berri avait d’abord pensé à Coluche avec lequel il avait tourné « Tchao pantin » (1983) pour tenir le rôle d’Ugolin. Des essais sont tournés mais pour Coluche le challenge est trop énorme. Il finit par refuser le rôle.