Synopsis
Sur une autoroute un couple se dispute, l’homme s’engage sur une aire de repos et y largue sa femme. Sur cette aire d’autoroute un homme est en train de démonter son moteur. La présence de cette femme l’importune et il fait tout pour qu’elle reparte avec le premier véhicule possible. Mais celle-ci refuse pensant que son mari va venir la rechercher. La nuit passe, et le lendemain matin Charles dit à France qu’il ne veut plus qu’elle s’en aille et qu’il est attiré par elle. Mais la réciproque n’est pas avérée. Les gendarmes contraignent Charles à amener son véhicule en réparation dans un garage. Sur le chemin France demande à la dépanneuse de s’arrêter pour prendre un café. Mais finalement elle décide de ne pas repartir et d’attendre son mari. Charles décide de rester pour la convaincre de son amour…
CRITIQUE
Ce film entre dans la liste des 10 films les plus beaux que j’ai jamais vus.
Scénario et dialogues sont parfaitement écrits le couple François Dupeyron-Dominique Faysse. Les scènes de drôleries parfois surréalistes succèdent avec bonheur aux moments plus graves et inversement.
Catherine Deneuve en femme larguée par son homme sur une aire d’autoroute y est sublime. On y voit une personne border line follement perdue dans son amour qui n’est pas réciproque.
Gérard Depardieu tout aussi paumé en chirurgien qui sur un coup de tête a décidé de démonter le moteur de sa voiture y excelle. Il fait montre à la fois de brutalité envers France puis fait glisser son personnage petit à petit vers une sorte d’attachement (d’amour?) vis-à-vis de cette femme. Le duo d’acteur sublime cette histoire d’amours contrariées.
Nathalie Cardone fait elle aussi une interprétation remarquable en petite serveuse qui veut s’arracher de cette aire d’autoroute. On regrettera de sa part une carrière avortée.
Les décors d’aires d’autoroute très peu usités au cinéma donnent à ce film une ambiance étrange, oppressante et merveilleuse. D’autant que la moitié du film se passe en ambiance nocturne.
François Dupeyron signe son premier film en forme de coup de maître.
Très grande maîtrise de la réalisation.
Belle musique de Nicola Piovani, la chanson « Il mio rifugio » interprétée par Richard Cocciante est un excellent choix.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
France dans la cabine téléphonique tente de convaincre son mari de venir la chercher. Monologue magnifique.
L’ANECDOTE
Tournage très difficile pour l’équipe technique et les acteurs. Grosses tensions entre les acteurs-producteurs et le réalisateur. Puis échec public à la sortie en salles.