Synopsis
Milan, Italie, années 1950 Alberto Nardi rêve la nuit que sa femme meurt et qu’il devient un riche héritier. C’est un chef d’entreprise spécialisé dans les ascenseurs. Mais son entreprise périclite. Il a deux semaines de retard, pour la paye de ses employés qui menacent de ne pas reprendre le travail. Il est étranglé par tous ses créanciers qui se font pressants. Et sa femme Elvira Almiraghi qui est une femme d’affaires avisée, refuse de lui avancer la somme nécessaire pour remettre à flot son entreprise…
CRITIQUE
Comédie sordide sur un homme qui ne pense qu’à hériter de la fortune de sa femme quitte à l’assassiner.
Dans sordide il y a Sordi. D’où sûrement la prédisposition de cet acteur à jouer des hommes bêtes, veules, et prêts au pire pour quelques milliers de lires.
Heureusement nous sommes dans une comédie et Dino Risi est un expert du genre.
Même si nous n’avons pas affaire à son meilleur, ce film co écrit avec Rodolfo Sonego et Fabio Carpi est de nos jours un classique de la comédie de mœurs avec ses deux protagonistes mari et femme si éloigné l’un de l’autre.
Le premier, incapable, entouré de bras cassés et qui gaspille l’argent prêté, par des cadeaux offerts à sa maîtresse. Epoustouflant Alberto Sordi qui nage dans l’ignominie comme un poisson dans l’eau.
L’autre, la femme riche et organisée, implacable dans ses rapports avec l’argent. Elvira est magnifiquement interprétée par Franca Valeri, qui se plaît à humilier son mari qu’elle n’aime pas, et l’appelle en privé comme en public « cretinetti » (petit crétin).
Dino Risi un an après « Le pigeon » de Mario Monicelli, s’inscrit dans une comédie à l’italienne naissante qui sera si mordante envers les italiens de toutes classes.
Bonne musique de Armando Trovajoli musicien quasi attitré de Dino Risi.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Alberto Nardi et ses trois acolytes: Il marchese, lo zio et l’ingénieur Fritzmayer complotent dans un bureau dévasté par les huissiers, pour éliminer la femme de l’entrepreneur. Fou rire garanti tellement l’entreprise semble hasardeuse et foireuse.
L’ANECDOTE
Cette année 1959 Alberto Sordi tourne pas moins de 10 films. Parmi lesquels: « Profession Magliari » de Francesco Rosi, et « La grande guerre » de Mario Monicelli.