Synopsis
Nord de la France dans les années 1970, François Leclerc sort de prison il y a purgé une peine de 7 ans. Il revient sur les lieux pour mener une enquête qui lui permettra de savoir qui a vraiment tué un footballeur renommé et une hôtesse de son club. Il se souvient de son ascension sociale et la haute société qu’il a fréquentée et en particulier la fille du magnat du textile Jean Baptiste Beaumont-Liégard. Mais aussi ses difficultés rencontrées parce que son père briguait le poste de premier magistrat de la ville, contre les notables de la ville. Il se souvient que c’est peu de temps après avoir découvert un trafic de drogue au sein de son établissement mis en place par Di Massa son associé, que le double meurtre a eu lieu…
CRITIQUE
Thriller atypique mais néanmoins réussi.
Henri Verneuil base son film sur plusieurs flash-back sans pour cela perdre le spectateur. Ce qui démontre la maîtrise technique d’Henri Verneuil et Pierre Gillette son monteur.
Henri Verneuil sort de l’aventure « Peur sur la ville » (1974) film d’action avec Jean-Paul Belmondo aux cascades multiples et s’assagit volontairement avec cette étude de mœurs basée sur le roman de Félicien Marceau et écrit collégialement avec l’auteur et Michel Audiard.
Film qui sent bon les années Giscard et qui est dans la droite ligne du film « Adieu poulet » (1975) de Pierre Granier-Deferre qui dénonce les agissements politico-mafieux de potentats locaux.
Jean-Paul Belmondo en homme à la fois obstiné et désabusé est remarquable.
Marie-France Pisier apporte la fraîcheur féminine mais aussi une ambiguïté bourgeoise entre fascination pour le vilain petit canard et rejet.
L’intrigue est bien ficelée, la réalisation carrée.
Francis Lai compose une musiquette qui a peu à voir avec le thriller. Dommage pour ce côté artistique du film. Du bon travail dans l’ensemble. Et du plaisir pour le spectateur.
Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à nos jours.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La partie de Monopoly imposée par François Leclerc à la famille Beaumont-Liégard: un vrai jeu de massacre contre cette famille bourgeoise et toute puissante.
L’ANECDOTE
Le trou immense dû à des travaux publics, vu dans le film, s’appelait en son temps « le trou de Mauroy » du nom du maire de Lille de l’époque Pierre Mauroy et futur premier ministre du premier gouvernement (1981-1983) de François Mitterrand, qui rénovait le centre ville.