Synopsis
Années 1970 au Mexique, un agent secret est enlevé avec la cabine téléphonique dans laquelle il se situe puis est jeté à la mer, enfin dévoré par les requins. L’affaire émeut en France où l’on décide de mettre sur le coup le meilleur agent du monde Bob Saint-Clar. Rapatrié d’urgence d’Albanie où il expédie les affaires courantes, après quelques tentatives d’assassinats sur sa personne, il est envoyé à Mexico attendu par la belle Tatiana. Sur le chemin de la demeure de l’espionne, de nombreuses embuscades sont déjouées par Bob Saint-Clar. Alors que Bob Saint-Clar emballe Tatiana par un numéro de charme dont il a seul la recette, une troupe hostile menée par l’infâme albanais Karpov envahit la plage et déclenche les hostilités. Au milieu des assaillants une femme de ménage passe l’aspirateur et entre chez François Merlin écrivain de romans de gare…
CRITIQUE
Assurément une des meilleures comédies française de tous les temps.
Philippe de Broca retrouve sa verve de « L’homme de Rio » (1964). Il faut dire que Jean-Paul Belmondo et ses aptitudes à la comédie l’aident à merveille.
Basé sur un scénario de Francis Veber, repris par Jean-Paul Rappeneau deux maîtres de la comédie, le film naît sous les meilleurs auspices malgré une brouille sévère et irrémédiable entre Philippe de Broca et Francis Veber.
Le film commence comme une véritable histoire d’espionnage à la James Bond, le burlesque en supplément. Puis les éléments de la vie du romancier s’imbriquent dans le récit et les effets comiques sont décuplés.
Comique relancé par le mauvais traitement que fait subir l’auteur François Merlin à son héros qui le tyrannise.
Jean-Paul Belmondo est en forme olympique. En pyjama, robe de chambre et chaussons ou en costumes, devant sa machine à écrire le clope au bec, ou les armes à la main, amoureux timide, ou mâle viril et démonstratif. Certains diront qu’il cabotine ou belmondise, cependant c’est un pur régal.
Jacqueline Bisset ne joue pas que les utilités. Son rôle, au début du projet réduit à la portion congrue mais remanié par la plume de Jean-Paul Rappeneau, offre à la comédie une assise qui permet au rôle de Jean-Paul Belmondo de mieux évoluer.
Quant à Vittorio Caprioli, acteur italien à la foisonnante carrière, il fait un odieux et libidineux éditeur ainsi qu’un méchant d’opérette digne des annales.
Claude Bolling signe une bonne musique agrémentée d’airs mariachis enjoués.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
François Merlin vit dans un appartement sans plomberie ni électricité digne de ce nom. Quand le plombier arrive et qu’il refuse de faire les travaux parce que l’électricien n’est pas encore passé, la vengeance de François Merlin ne tarde pas. Le plombier ne tarde pas à mourir criblé de balles et achevé à la grenade par un Bob Saint-Clar déchaîné.
L’ANECDOTE
Francis Veber refusa de voir son nom au générique. Pour Philippe de Broca, Francis Veber a des problèmes pour donner de la place aux femmes dans ses comédies. Plutôt bien vu quand on se penche sur la filmographie de ce dernier.