Synopsis

Madrid années 1990 Ricky sort de l’asile psychiatrique. Il va chez un confiseur acheter des bonbons empaquetés dans un cœur, puis il se rend dans les studios de tournage pour retrouver Marina, actrice de films pornographiques et d’horreur, la future femme de sa vie. Il s’introduit dans la loge de Marina et lui dérobe quelques objets parmi lesquels les clefs de son appartement. Le soir il force la porte de l’appartement de Marina, la séquestre et lui annonce : « J’ai 23 ans, 50 000 pesetas et je suis seul au monde; j’essaierai d’être un bon mari pour toi et un bon père pour tes enfants« …

CRITIQUE

Mon film préféré du réalisateur espagnol.

Pedro Almodóvar atteint l’apogée de sa veine comique.
Il faut dire que c’est sa première production avec des moyens conséquents. Le succès international de son film précédent « Femmes au bord de la crise de nerfs » (« Mùjeres al borde de un ataque de nervios« ) (1988) permettant à son frère producteur de lui allouer plus d’argent que de coutume pour ce film.

Ainsi le réalisateur peut jouer pleinement avec ses décors et s’exprimer sur le jeu des couleurs (pastels ou vives), il s’offre une belle distribution des rôles (Victoria Abril, Antonio Banderas, Francisco Rabal, Loles León…) et enfin s’offre la collaboration musicale du grandissime Ennio Morricone.

Le réalisateur ne perd pas pour autant le sens des idées folles qui animent ses films précédents, et notamment cette relation sado masochiste qui s’installe entre le ravisseur et la prisonnière.
Le réalisateur fait aussi le portrait d’une Espagne faisant pleinement partie des pays développés européens (ce qui n’était pas les cas ne serait-ce que vingt ans plus tôt) et qui en a les même stigmates : jeunesse en prise avec la drogue et les pilules, libération sexuelle, puissance commerciale de la télévision (publicité sur les fonds de placements pour la retraite grandiose!).

Le duo d’acteurs Victoria Abril et Antonio Banderas est formidable. Leurs scènes en tête à tête sont magnifiques de sincérité et d’émotions.

Superbe musique du maestro italien qui alterne nostalgie et action. La musique de générique sur fond d’hôpital psychiatrique est d’une richesse incroyable entre bruits métalliques et buggle posé. Superbe.
Mais le maestro ne saura jamais ce que le réalisateur espagnol aura pensé de sa musique, ce dernier n’ayant jamais fait le moindre commentaire.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Ricky et Marina absent la première nuit allongés côte à côte sur le lit. Ni l’un ni l’autre ne dort mais les deux font semblant. l’une pour tenter de prendre les clefs à Ricky, l’autre pour que Marina ne se fasse pas la belle pendant son sommeil. Jolie scène.

L’ANECDOTE

Le film est nommé 15 fois au « premios Goya » (Oscars espagnols). elle fera chou blanc : aucune statuette à la fin de la soirée. Le film trouve sur son chemin celui de Carlos Saura « ¡Ay, Carmela! » qui récolte 13 récompenses.

NOTE : 17/20

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