APPELEZ NORD 777
- Betty Garde, Helen Walker, James Stewart, Joanne de Bergh, John McIntire, Kazia Orzazewski, Lee J. Cobb, Richard Conte
- Henry Hathaway
- Film noir, Policier
- 1948
- Call Northside 777
- USA
- Jay Dratler, Jerome Cady
- Alfred Newman
Synopsis
Chicago année de la prohibition, un policier est assassiné dans une épicerie. Un témoin finit par désigner un certain Frank W. Wiecek. Celui-ci est condamné à 99 ans de prison. 11 années plus tard la mère du détenu qui a réussi à mettre de l’argent de côté en travaillant dur comme femme de ménage, offre 5000 dollars à qui innocentera son fils du crime qu’on lui impute. Le rédacteur en chef du Chicago Times envoie P.J. McNeal son meilleur reporter pour interviewer la mère du condamné. McNeal y va en traînant des pieds il ne voit pas l’intérêt de rouvrir ce dossier…
CRITIQUE
« Appelez Nord 777 » est inspiré de faits réels nommés « affaire Majczek and Marcinkiewicz » durant lesquels effectivement un journal a permis d’innocenter un homme convaincu d’assassinat de policier et qui est resté en prison durant 11 années.
La force du film réside dans l’affrontement du journaliste face à la police et à la justice pour lesquels une affaire jugée est close. S’y ajoute la corruption policière qui régnait au moment des faits (durant la prohibition), et la vie qui passe avec les témoins qui meurent, ou disparaissent.
Henry Hathaway choisit de construire son film comme un reportage avec une voix off neutre (n’appartenant à aucun des personnages apparaissant sur l’écran).
La réalisation du maître américain est sèche sans fioritures avec beaucoup d’ellipses. Ce qui lui permet sûrement des économies de décors naturels, mais surtout de maintenir une tension tout au long de la difficile enquête du journaliste.
Les éclairages semblent très réalistes, utilisant des sources lumineuses naturelles, (un lampadaire, une lampe de chevet etc…)
Bien entendu James Stewart est exceptionnel opiniâtreté et de justesse. On croit vraiment à son personnage de Journaliste. Le duo Lee J. Cobb/James Stewart est formidable. Il permet d’introduire un peu d’humour dans des scènes de transition.
L’utilisation de la musique signée Alfred Newman (une pointure à l’époque de la musique de film) est rare, même la fin un peu mélo n’a pas d’illustration musicale.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Le journaliste et son rédac’chef sont convoqués à la direction du journal. Dans ce bureau sont réunis tous les pontes de la justice de l’Etat de L’Illinois. Difficile indépendance des journalistes…
L’ANECDOTE
Henry Hathaway se vantait d’accepter tout ce que les studios lui proposaient de tourner. Il ne fallut guère longtemps pour qu’il ait une réputation de « yes men » au talent égaré…