Synopsis
France 1941, le colonel Hans Landa de la SS surnommé « Le chasseur de juifs » et ses hommes arrivent devant la ferme de la famille Lapadite. Il s’entretient en tête à tête avec le fermier et parvient à lui faire avouer en douceur qu’il cache une famille juive. Les hommes de Landa exterminent les membres de la famille mais la jeune Shoshana parvient à d’échapper. Trois ans plus tard le chef de commando du détachement de service spécial, le lieutenant Aldo Raine recrute des juifs américains pour exterminer tous les nazis qui se présenteront devant eux. Ils seront parachutés en France avant le débarquement pour faire le plus de dégâts possibles et de la façon la plus atroce dans les troupes hitlériennes…
CRITIQUE
Quentin Tarantino réécrit l’Histoire et ce n’est pas glorieux!
Franchement le film perd de son intérêt dès que les grosses légumes du IIIème Reich apparaissent. Que ce soit Goebbels, Hitler, Goering ou Bormann.
Tant que les personnages de fiction se dépatouillent entre eux c’est plutôt réussi. Même si certaines séquences sont un peu trop étirées et déséquilibrent le film. Par exemple la première séquence du film dans la ferme, et la séquence dans le bar en sous-sol. Le visionnage du film mettant en avant les prouesses au fusil d’un soldat allemand s’avère aussi un peu longuette. Mais déjà le film est dans une magistrale impasse.
Impasse scénaristique : Tarantino enchaîne les scènes mais se moque de ce qu’il raconte. Impasse historique : inutile de dire que c’est un peu gênant de voir la seconde guerre mondiale s’achever dans un cinéma parisien.
Quitte à faire un remake peut-être eut-il été plus avisé de faire celui d’un film qui a de la matière comme « Les douze salopards » (« Dirty dozen« ) de Robert Aldrich et non pas de s’inspirer d’un maigrelet « Une poignée de salopards » (« Quello maledetto treno blindato« ) (1977) de Enzo G. Castellari.
D’ailleurs il eut été peut-être plus intéressant de suivre un peu plus la bande de bâtards menée par Brad Pitt, plutôt que d’aller se perdre avec une histoire entre Shoshana et le soldat allemand et acteur d’un film de propagande. On perd du temps avec ces personnages sans grande envergure, on décroche, et Tarantino aussi.
Le casting est dans l’ensemble bon. Petit bémol pour Mélanie Laurent. Mais Brad Pitt est sous employé. Quant à Christoph Waltz dans la première séquence il est bluffant. Un peu moins par ailleurs.
Autre idée bizarre l’utilisation de musique western et poliziottesco (genre policier populaire italien) du maestro Ennio Morricone pour illustrer son film. Je n’ai pas trouvé que ce détournement ait été efficace. La seule fois où la musique fonctionne c’est quand il utilise la musique de « La bataille d’Alger » (« La battaglia di Algeri« ) (1966) de Gillo Pontecorvo… un film de guerre!
Le problème du film est le seul fait de Tarantino qui a avalé toute sortes de films qualifiés de série B voir Z. Le problème est qu’il nous régurgite un salmigondis sans queue ni tête truffé de références et de citations. Certes il se fait plaisir mais il laisse le spectateur aux abords de son film.
Le film contient quelques scènes de très forte montée en tension qui sauvent l’œuvre d’un naufrage complet.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Dans le bar « La Louisiane » les bâtards ont rendez-vous avec une actrice allemande qui espionne pour les alliés. Mais un SS s’incruste au groupe et finit par démasquer les faux allemands. S’ensuit une fusillade monumentale. Grosse scène de montée en tension avec un déchaînement de violence en apothéose.
L’ANECDOTE
Quentin Tarantino voulait une partition originale de Ennio Morricone mais celui-ci bien que flatté dut refuser pris dans les complications de l’enregistrement de la musique du film « Baaria » (2009) de Giuseppe Tornatore.