ROMAN DE MILDRED PIERCE (LE)
- Ann Blyth, Bruce Bennett, Eve Arden, Jack Carson, Joan Crawford, Moroni Olsen, Zachary Scott
- Michael Curtiz
- Film noir, Policier
- 1945
- Mildred Pierce
- USA
- Ranald MacDougall
- Max Steiner
Synopsis
Un soir dans une petite ville balnéaire de la côte ouest, années 1940, des coups de feu retentissent dans une maison et un homme tombe à terre, Une femme marche vers la jetée et alors qu’elle s’apprête à sauter à la mer, un policier l’en empêche. Elle repart et rencontre Wally Fay qui est amoureux d’elle depuis qu’ils sont jeunes. Il la raccompagne chez elle, elle lui offre à boire puis se rend dans sa chambre. Mais elle s’enfuit enfermant Wally avec le cadavre. Quand Wally aperçoit le cadavre il comprend qu’il est victime d’une machination et tente de s’enfuir en brisant une baie vitrée, mais il est pris par une patrouille de police…
CRITIQUE
Ce film a bien des défauts.
Tout d’abord il est trop long. 1h50 quand une 1h30 y suffirait. Ce qui donne un scénario un peu relâché pour un film noir, même si celui-ci recherche une justification sociale pour éclairer les agissements de Mildred Pierce et de sa fille Veda.
Un manque de justification du comportement haineux de la fille envers sa mère.
Ensuite il donne un rôle caricatural à la bonne noire nommée Lottie interprétée par Butterfly McQueen que c’en est une honte.
Ceci dit « Mildred Pierce » mérite le détour pour l’interprétation de la grandiose Joan Crawford qui pour ce rôle décroche l’Oscar. Mais surtout pour le message féministe du film. Le premier mari est falot, le second est feignant, l’éternel prétendant est répugnant dans ses manières. Si l’on excepte la fille de Mildred qui est une garce sans nom, Mildred Pierce mais aussi la femme qui l’aide à gérer ses restaurants ont des rôles remarquables de femmes qui ont la tête sur les épaules capables d’indépendance financière et qui peuvent se passer de sexualité quand les hommes ne les méritent pas.
Michael Curtiz met sa science dans la mise en scène pour élever un film au scénario imparfait.
Max Steiner illustre le film brillamment avec une musique mélodramatique qui utilise aussi les codes du film noir avec de nombreux cuivres qui répondent aux violons.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La scène qui suit le meurtre dans laquelle Mildred Pierce déambule hagarde dans les rues sombres qui bordent la jetée vers laquelle elle se dirige. Les mouvements de caméra à la grue sont époustouflants.
L’ANECDOTE
Quand Joan Crawford signe le contrat pour tourner « Mildred Pierce« , elle a quitté la MGM où depuis le milieu des années 1930 elle ne faisait plus gagner d’argent au studio. Elle était même fichée comme « box office poison ». Elle a rejoint la Warner Bros. pour un salaire plus modique.
Mais Michael Curtiz ne voulait pas de Joan Crawford pour le rôle de Mildred Pierce. Epaules trop larges. C’est en passant un bout d’essai qu’elle a ému le réalisateur qui s’est ainsi laissé convaincre.