Synopsis
La fille de l’industriel Bens en vacances au Mexique disparaît mystérieusement. Il décide de faire appel à Campana un détective privé pour retrouver sa fille. Mais son directeur des ressources humaines propose de lui adjoindre François Perrin un comptable de l’entreprise qui comme sa fille joue de malchance à longueur de journée. Preuve à l’appui lors d’un rendez-vous où dans une salle de conférence où une chaise cassée est placée au milieu des autres, Perrin choisit de s’asseoir sur la chaise cassée. Malgré le refus de Campana qui veut travailler seul, obligation lui est donnée de prendre avec lui François Perrin. A l’aéroport d’Orly les mini catastrophes commencent à s’enchaîner…
CRITIQUE
Deuxième film de Francis Veber après « Le jouet » (1976) et c’est une belle et grande surprise.
Le réalisateur signe une belle comédie efficace et très rythmée. Il invente un duo comique Gérard Depardieu-Pierre Richard qui fonctionne à merveille pour ce buddy movie.
L’un incarne une force de la nature, cartésien et individualiste, l’autre un homme qui pense qu’il est le chef de l’expédition, mais qui se prend continuellement les pieds dans le tapis et les portes dans le nez.
Francis Veber pouvait se contenter de ce postulat or il le sublime en l’inversant au deux tiers du film, le temps de faire vaciller l’homme fort du duo, puis il revient sur son sillon.
Face à un Pierre Richard (Auguste) encore dans ses gimmicks (bien qu’atténués) de films comme « Le distrait » (1970), « Le jouet » (1976) ou « Le coup du parapluie » (1980), avec son allure dégingandée et ses gestes imprécis, Gérard Depardieu (clown blanc) est très à son aise dans la comédie pure. Genre qu’il avait peu côtoyé jusqu’à « L’inspecteur la bavure » (1980) de Claude Zidi. Avec les films de Bertrand Blier il montrait une puissance comique mais celle-ci était tempérée par la noirceur du propos « Préparez vos mouchoirs » (1978) ou « Buffet froid » (1979).
La réalisation ne propose rien d’extraordinaire mais bénéficie d’une écriture scénaristique chirurgicale qui fait que les gags fonctionnent à plein rendement.
On peut regretter cependant l’irruption d’un gorille ou d’un cobra qui n’ont rien à faire dans la jungle amazonienne.
Vladimir Cosma en pleine forme s’inspire du folklore musical sud américain et signe une bande originale virevoltante que l’on retient aisément.
Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à nos jours.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
François Perrin joue tellement de malchance qu’en plein désert ou aucun sable mouvant n’est répertorié, il est à pied joint dedans s’enfonçant peu à peu tandis qu’il dialogue avec Campana exaspéré par ce personnage que la scoumoune poursuit à tout moment.
L’ANECDOTE
Le rôle de Campana était prévu pour Lino Ventura et celui de Perrin pour Jacques Villeret. Mais il semble que le premier n’avait aucune envie de tourner avec le second.